LES ANECDOTES HISTORIQUES, DROLES OU ENCORE INSOLITES
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Re: LES ANECDOTES HISTORIQUES, DROLES OU ENCORE INSOLITES
à tous
Claudius
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Bonne semaine
Claudius
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RASTAMAN2401- president d hippodrome
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Re: LES ANECDOTES HISTORIQUES, DROLES OU ENCORE INSOLITES
:salut1:Les amis.
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Valéry Giscard d’Estaing, en fâcheuse posture
Comme d’autres chefs de l’Etat français, Valéry Giscard d’Estaing voit l’une de ses «bêtises» racontée dans l’ouvrage de Alain Dag’Naud. L’affaire de «la camionnette du laitier» sera l’un des grands gags de son mandat.
«Le 2 octobre 1974, aux petites heures du matin, police, pompiers et Samu sont appelés sur les lieux d’un accident. Une Ferrari, empruntée au réalisateur Roger Vadim, vient d’emboutir le camion d’un laitier en tournée. Les pompiers croient à un banal accrochage, compliqué par le fait que le conducteur de la Ferrari est un peu éméché et qu’il viendrait d’être giflé par le laitier furieux. Ils s’apprêtent à dresser un procès-verbal quand ils reconnaissent Valéry Giscard d’Estaing, le conducteur, et sa compagne, une actrice célèbre. Le Président rentre en taxi à l’Elysée.»
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Valéry Giscard d’Estaing, en fâcheuse posture
Comme d’autres chefs de l’Etat français, Valéry Giscard d’Estaing voit l’une de ses «bêtises» racontée dans l’ouvrage de Alain Dag’Naud. L’affaire de «la camionnette du laitier» sera l’un des grands gags de son mandat.
«Le 2 octobre 1974, aux petites heures du matin, police, pompiers et Samu sont appelés sur les lieux d’un accident. Une Ferrari, empruntée au réalisateur Roger Vadim, vient d’emboutir le camion d’un laitier en tournée. Les pompiers croient à un banal accrochage, compliqué par le fait que le conducteur de la Ferrari est un peu éméché et qu’il viendrait d’être giflé par le laitier furieux. Ils s’apprêtent à dresser un procès-verbal quand ils reconnaissent Valéry Giscard d’Estaing, le conducteur, et sa compagne, une actrice célèbre. Le Président rentre en taxi à l’Elysée.»
alain90- president d hippodrome
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Re: LES ANECDOTES HISTORIQUES, DROLES OU ENCORE INSOLITES
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Olibrius
Parmi les noms qui sont passés de l’histoire dans notre langue, il faut distinguer, entre les plus obscurs, celui d’Olibrius
C’est le nom qu’on donne, dans la conversation familière, à l’homme étourdi et sans valeur qui veut faire l’important. Quand on a dit : c’est un olibrius, on a résumé en un mot toute une série d’injures.
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Il suffit, pour s’en convaincre, de se rappeler qu’Olibrius était un sénateur romain qui fut proclamé empereur par surprise, en 472, et que son incapacité fit descendre du trône après un règne de trois mois.
Olibrius
Parmi les noms qui sont passés de l’histoire dans notre langue, il faut distinguer, entre les plus obscurs, celui d’Olibrius
C’est le nom qu’on donne, dans la conversation familière, à l’homme étourdi et sans valeur qui veut faire l’important. Quand on a dit : c’est un olibrius, on a résumé en un mot toute une série d’injures.
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Il suffit, pour s’en convaincre, de se rappeler qu’Olibrius était un sénateur romain qui fut proclamé empereur par surprise, en 472, et que son incapacité fit descendre du trône après un règne de trois mois.
Dernière édition par claudius59 le Mar 4 Nov - 8:59, édité 1 fois
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RASTAMAN2401- president d hippodrome
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Re: LES ANECDOTES HISTORIQUES, DROLES OU ENCORE INSOLITES
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Après lui, il faut tirer l’échelle
Ces mots signifient que, si quelqu’un a très bien fait une chose, il ne faut pas chercher à l’égaler.
Cette locution proverbiale s’emploie pour désigner un homme très habile ou très fort, qui fait si bien que personne ne saurait entreprendre de faire la même chose après lui et de la faire mieux que lui.
On s’en sert aussi en parlant d’une personne qui vient de raconter sérieusement un fait exagéré et incroyable.
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On a employé ici le mot échelle, parce que cet objet servait aux condamnés pour monter au gibet. Lorsqu’il y avait plusieurs condamnés que l’on exécutait successivement, c’était le plus coupable qui passait le dernier, on disait tout naturellement qu’après lui on pouvait tirer l’échelle.
Cette locution, employée actuellement, ne l’est plus qu’au figuré.
Après lui, il faut tirer l’échelle
Ces mots signifient que, si quelqu’un a très bien fait une chose, il ne faut pas chercher à l’égaler.
Cette locution proverbiale s’emploie pour désigner un homme très habile ou très fort, qui fait si bien que personne ne saurait entreprendre de faire la même chose après lui et de la faire mieux que lui.
On s’en sert aussi en parlant d’une personne qui vient de raconter sérieusement un fait exagéré et incroyable.
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On a employé ici le mot échelle, parce que cet objet servait aux condamnés pour monter au gibet. Lorsqu’il y avait plusieurs condamnés que l’on exécutait successivement, c’était le plus coupable qui passait le dernier, on disait tout naturellement qu’après lui on pouvait tirer l’échelle.
Cette locution, employée actuellement, ne l’est plus qu’au figuré.
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Re: LES ANECDOTES HISTORIQUES, DROLES OU ENCORE INSOLITES
Claudius
Bonne soirée
RASTAMAN2401- president d hippodrome
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Re: LES ANECDOTES HISTORIQUES, DROLES OU ENCORE INSOLITES
les amis
Curieux destin du créateur de la première horloge publique parisienne
Plusieurs tours restent encore attachées au palais de Justice, situé sur l’emplacement du palais de la Cité qui fut, du Xe au XIVe siècle, le palais des rois de France. A l’une d’elles, Charles V, en 1370, fit mettre la première grosse horloge qu’il y ait eu à Paris. Quelque 20 ans plus tard, elle vient à s’arrêter sans explication apparente...
Elle avait été fabriquée par un habile mécanicien d’Allemagne, nommé Henri de Vic, que le roi fit venir tout exprès pour en avoir soin. Il le logea dans cette même tour, et lui assigna un traitement sur les revenus de la ville.
Cet homme amoureux de son art, consacra le reste de ses jours au perfectionnement de son ouvrage ; il en écoutait le bruit, il en suivait et réglait la marche ; tous les battements de son cœur répondaient aux oscillations du balancier : on eût dit que le mouvement des rouages faisait circuler le sang dans ses veines, et qu’il recevait de cette machine la vie qu’il lui donnait.
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Horloge du palais de la Cité avant la restauration de 2012
Sa passion augmenta avec l’âge ; c’était une admiration, une contemplation perpétuelle. A peine, une fois par semaine, descendait-il le long escalier tournant, pour chercher les provisions nécessaires à sa nourriture ; à peine, à travers les étroits croisillons, jetait-il un regard sur les maisons de la Cité et sur ces vastes jardins qui s’étendaient de l’autre côté de la Seine, au lieu même où devait s’élever plus tard la magnifique architecture du Louvre.
Cette population, marchant d’un pas inégal et tournant en sens contraire, dérangeait son système d’harmonie, et bouleversait les combinaisons symétriques de ses idées. Tout lui semblait désordre et confusion auprès du chef-d’œuvre de régularité qu’il avait sans cesse sous les yeux.
Depuis vingt années sans interruption, la cloche sonnait de quart d’heure en quart d’heure, et le cadran montrait toutes les minutes. Un matin du mois de juin, le soleil était levé, et l’horloge n’avait pas annoncé les heures de l’aurore ; le soleil montait, et nulle voix dans les airs ne proclamait sa marche ; les toits des hauts édifices projetaient leur ombre sur les quais, et l’aiguille immobile oubliait de marquer les pas du temps.
Le peuple laborieux, les magistrats, les soldats, les artisans, s’arrêtaient ; des groupes se formaient au pied de la tour, et la foule inquiète demandait la cause de ce silence et de ce retard. La rumeur générale grossissait, quand vint à passer messire Pierre d’Orgemont, chancelier de France, qui matinalement cheminait sur sa mule pour aller conférer avec le roi. Sa présence apaisa les murmures ; la porte fut ouverte par son ordre, et deux des gardes qui l’accompagnaient entrèrent dans la tour.
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Horloge du palais de la Cité après la restauration de 2012
Les marches résonnaient sous leurs pas, les murs faisaient retentir le fer de leur dagues, et personne ne venait à leur rencontre. Parvenus à la petite chambre de l’horloge, ils trouvèrent le savant vieillard étendu mort sur le plancher. Sa face était tournée du côté de la machine, morte comme lui, et sa main tenait encore la clef d’acier avec laquelle il avait commencé à la remonter la veille.
Sa dernière pensée, son dernier regard, son dernier soin, avaient été pour son chef-d’œuvre bien-aimé ; et quand il eut cessé de le soigner, de l’admirer et de vivre, le chef-d’œuvre s’arrêta. Les deux archers redescendirent ; ils portèrent cette nouvelle au chancelier qui la transmit au roi. On pourvut aux obsèques du savant, on lui donna un successeur. L’homme avait cessé pour jamais, et la machine reprit son cours ordinaire.
Note : L’horloge du palais de la Cité a été restaurée en 2012. Au fond d’origine, bleu semé de fleurs de lys, a été substitué un fond bleu semé d’un motif végétal. Ce motif végétal avait été une première fois été adopté en 1852, avant qu’une restauration au cours du XXe siècle ne privilégiât de nouveau les fleurs de lys originelles.
Curieux destin du créateur de la première horloge publique parisienne
Plusieurs tours restent encore attachées au palais de Justice, situé sur l’emplacement du palais de la Cité qui fut, du Xe au XIVe siècle, le palais des rois de France. A l’une d’elles, Charles V, en 1370, fit mettre la première grosse horloge qu’il y ait eu à Paris. Quelque 20 ans plus tard, elle vient à s’arrêter sans explication apparente...
Elle avait été fabriquée par un habile mécanicien d’Allemagne, nommé Henri de Vic, que le roi fit venir tout exprès pour en avoir soin. Il le logea dans cette même tour, et lui assigna un traitement sur les revenus de la ville.
Cet homme amoureux de son art, consacra le reste de ses jours au perfectionnement de son ouvrage ; il en écoutait le bruit, il en suivait et réglait la marche ; tous les battements de son cœur répondaient aux oscillations du balancier : on eût dit que le mouvement des rouages faisait circuler le sang dans ses veines, et qu’il recevait de cette machine la vie qu’il lui donnait.
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Horloge du palais de la Cité avant la restauration de 2012
Sa passion augmenta avec l’âge ; c’était une admiration, une contemplation perpétuelle. A peine, une fois par semaine, descendait-il le long escalier tournant, pour chercher les provisions nécessaires à sa nourriture ; à peine, à travers les étroits croisillons, jetait-il un regard sur les maisons de la Cité et sur ces vastes jardins qui s’étendaient de l’autre côté de la Seine, au lieu même où devait s’élever plus tard la magnifique architecture du Louvre.
Cette population, marchant d’un pas inégal et tournant en sens contraire, dérangeait son système d’harmonie, et bouleversait les combinaisons symétriques de ses idées. Tout lui semblait désordre et confusion auprès du chef-d’œuvre de régularité qu’il avait sans cesse sous les yeux.
Depuis vingt années sans interruption, la cloche sonnait de quart d’heure en quart d’heure, et le cadran montrait toutes les minutes. Un matin du mois de juin, le soleil était levé, et l’horloge n’avait pas annoncé les heures de l’aurore ; le soleil montait, et nulle voix dans les airs ne proclamait sa marche ; les toits des hauts édifices projetaient leur ombre sur les quais, et l’aiguille immobile oubliait de marquer les pas du temps.
Le peuple laborieux, les magistrats, les soldats, les artisans, s’arrêtaient ; des groupes se formaient au pied de la tour, et la foule inquiète demandait la cause de ce silence et de ce retard. La rumeur générale grossissait, quand vint à passer messire Pierre d’Orgemont, chancelier de France, qui matinalement cheminait sur sa mule pour aller conférer avec le roi. Sa présence apaisa les murmures ; la porte fut ouverte par son ordre, et deux des gardes qui l’accompagnaient entrèrent dans la tour.
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Horloge du palais de la Cité après la restauration de 2012
Les marches résonnaient sous leurs pas, les murs faisaient retentir le fer de leur dagues, et personne ne venait à leur rencontre. Parvenus à la petite chambre de l’horloge, ils trouvèrent le savant vieillard étendu mort sur le plancher. Sa face était tournée du côté de la machine, morte comme lui, et sa main tenait encore la clef d’acier avec laquelle il avait commencé à la remonter la veille.
Sa dernière pensée, son dernier regard, son dernier soin, avaient été pour son chef-d’œuvre bien-aimé ; et quand il eut cessé de le soigner, de l’admirer et de vivre, le chef-d’œuvre s’arrêta. Les deux archers redescendirent ; ils portèrent cette nouvelle au chancelier qui la transmit au roi. On pourvut aux obsèques du savant, on lui donna un successeur. L’homme avait cessé pour jamais, et la machine reprit son cours ordinaire.
Note : L’horloge du palais de la Cité a été restaurée en 2012. Au fond d’origine, bleu semé de fleurs de lys, a été substitué un fond bleu semé d’un motif végétal. Ce motif végétal avait été une première fois été adopté en 1852, avant qu’une restauration au cours du XXe siècle ne privilégiât de nouveau les fleurs de lys originelles.
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claude et les Potos
et pour tes recherches
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Bonne semaine
RASTAMAN2401- president d hippodrome
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Re: LES ANECDOTES HISTORIQUES, DROLES OU ENCORE INSOLITES
les amis
Faire ses bamboches
Faire ses farces, ses fredaines
Le mot bamboche, dérivé de l’italien bamboccio, fut appliqué comme sobriquet au peintre hollandais Pieter van Laer, à cause de sa conformation chétive et contrefaite.
Ce peintre, qui s’est exercé avec beaucoup de succès sur de petits sujets qu’on a nommés bambochades par suite du surnom qu’il avait reçu, vécut longtemps à Rome dans l’intimité de Nicolas Poussin, de Claude Lorrain, de Joachim Sandrart, qu’il divertissait par son esprit jovial et fécond en saillies. C’était un vrai farceur, et l’on prétend que c’est d’une allusion à ses facéties, non moins qu’aux figures de ses tableaux, que naquit la locution faire ses bamboches.
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Pieter van Laer
Mais en admettant qu’elle ait eu cette origine, il faut reconnaître qu’elle dut sa vogue proverbiale à un fait curieux qui se passa à Paris en 1677. On éleva, cette année, dans le quartier du Marais, un tout petit théâtre sur lequel on fit jouer d’abord des enfants et ensuite des acteurs de bois dont le fameux Polichinelle était le héros principal. Ce spectacle, où de nouvelles bambochades semblaient mises en jeu, fut appelé un spectacle de bamboches.
Le peuple y courut en foule, et les scènes plaisantes, drolatiques, offertes à ses yeux, s’identifièrent si bien dans son esprit avec la dénomination des personnages, qu’il dit faire ses bamboches pour signifier faire ses farces, et, par extension, faire ses fredaines.
Cette expression conservée reçut dans la Révolution une autre application populaire qu’il est bon de noter. On appela les déclamations violentes de Robespierre au club des Jacobins les bamboches de Robespierre. On appela aussi la procession qui eut lieu à l’occasion de la fête de l’Être suprême les bamboches de la Convention.
Faire ses bamboches
Faire ses farces, ses fredaines
Le mot bamboche, dérivé de l’italien bamboccio, fut appliqué comme sobriquet au peintre hollandais Pieter van Laer, à cause de sa conformation chétive et contrefaite.
Ce peintre, qui s’est exercé avec beaucoup de succès sur de petits sujets qu’on a nommés bambochades par suite du surnom qu’il avait reçu, vécut longtemps à Rome dans l’intimité de Nicolas Poussin, de Claude Lorrain, de Joachim Sandrart, qu’il divertissait par son esprit jovial et fécond en saillies. C’était un vrai farceur, et l’on prétend que c’est d’une allusion à ses facéties, non moins qu’aux figures de ses tableaux, que naquit la locution faire ses bamboches.
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Pieter van Laer
Mais en admettant qu’elle ait eu cette origine, il faut reconnaître qu’elle dut sa vogue proverbiale à un fait curieux qui se passa à Paris en 1677. On éleva, cette année, dans le quartier du Marais, un tout petit théâtre sur lequel on fit jouer d’abord des enfants et ensuite des acteurs de bois dont le fameux Polichinelle était le héros principal. Ce spectacle, où de nouvelles bambochades semblaient mises en jeu, fut appelé un spectacle de bamboches.
Le peuple y courut en foule, et les scènes plaisantes, drolatiques, offertes à ses yeux, s’identifièrent si bien dans son esprit avec la dénomination des personnages, qu’il dit faire ses bamboches pour signifier faire ses farces, et, par extension, faire ses fredaines.
Cette expression conservée reçut dans la Révolution une autre application populaire qu’il est bon de noter. On appela les déclamations violentes de Robespierre au club des Jacobins les bamboches de Robespierre. On appela aussi la procession qui eut lieu à l’occasion de la fête de l’Être suprême les bamboches de la Convention.
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RASTAMAN2401- president d hippodrome
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Re: LES ANECDOTES HISTORIQUES, DROLES OU ENCORE INSOLITES
LES AMIS
Crise de la politesse et déclin de l’urbanité française
Rappelant à celles et ceux qui verraient en lui un esprit chagrin prônant le retour à des valeurs tenant de l’ancienne monarchie, que la suprême politesse dans les rapports sociaux nous vient de la démocratie athénienne, un observateur attentif du déclin de l’urbanité française s’émeut, entre autres choses et à la fin du XIXe siècle, de la perte d’une « marque de déférence délicate qui maintenait la femme un peu au-dessus d’un camarade de classe ou de café »
Je ne veux pas dire, d’une façon absolue, que de notre pays ait complètement disparu cette urbanité, cette politesse exquise qui fut, aux deux derniers siècles, une des qualités les plus brillantes et les plus aimables de la société française, explique Frédéric Lock dans le Musée universel en 1873. Il nous en reste encore des débris, plus appréciés peut-être des étrangers que de nous-mêmes, mais une partie notable a péri.
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Sans entreprendre d’en faire ici le nécrologe exact, je vais essayer d’en noter quelques traits. Peut-être, un jour, quelque chercheur curieux des mœurs d’autrefois ne sera pas fâché de rencontrer ici ces notes sur un sujet que la grande et sérieuse histoire laisse volontiers de côté, n’ayant mission d’enregistrer que les graves événements qui changent la situation des peuples.
Ce que je rappelle ici, je ne l’ai pas observé dans les réceptions de cour ou dans les salons de la noblesse ; c’étaient choses d’un usage courant dans ce que l’on pourrait appeler la moyenne bourgeoisie, si ce mot de bourgeoisie avait encore un sens précis en France.
J’ai pu voir encore, au début de ma jeunesse, des hommes qui, de l’ancienne politesse française, avaient conservé l’habitude de baiser la main à une dame en prenant congé d’elle. C’étaient des vieillards qui accomplissaient avec un respect mêlé d’affection cet acte de courtoisie, accueilli avec une gracieuse dignité par celles à qui il s’adressait.
Depuis, je n’en ai pas revu d’exemple. Au baise-main s’est substitué le serrement de mains, la poignée de mains. Je n’en médis pas : il n’est pas à dédaigner de presser amicalement dans sa main masculine une fine et élégante main féminine, bien que le plaisir ne soit peut-être pas égal pour celle-ci ; mais il y avait dans l’ancien usage une marque de déférence délicate qui maintenait la femme un peu au-dessus d’un camarade de classe ou de café.
Alors aussi, la politesse la plus usuelle n’admettait pas qu’un homme parlant à une femme, quelle qu’elle fût, dans un endroit public, eût le chapeau sur la tête. S’il ne l’ôtait pas par respect pour la femme, il l’ôtait par respect pour lui-même, afin de ne pas donner lieu de penser qu’il pût s’entretenir un instant avec une personne qui ne fût pas digne de cette marque d’égard.
Toujours aussi, un homme se découvrait en entrant dans une boutique (on dit aujourd’hui un magasin) tenue par une femme et ne remettait son chapeau qu’en sortant. C’était aussi le chapeau à la main que, dans les cafés, on s’approchait de la dame de comptoir pour solder sa consommation.
Les Anglais nous ont apporte l’usagé d’entrer à peu près partout et de parler aux femmes le chapeau rivé à la tête. Nous aurions pu trouver de meilleures choses à leur emprunter. D’eux aussi vient la coutume, déjà trop répandue, que les dames se retirent à la fin du dîner et s’en aillent causer seules au salon, laissant les hommes boire des liqueurs et fumer pipe ou cigare. Cela a remplacé peu avantageusement le dessert qui était, chez nos pères, le moment joyeux du dîner.
Le tabac n’a pas toujours été ce conquérant despote. J’ai vu le temps où un homme bien élevé n’eût pas osé avoir le cigare à la bouche en donnant le bras à une femme ou en raccompagnant en voiture. Si les femmes se plaignent aujourd’hui d’être chassées par la nicotine, elles ont à se reprocher d’avoir appelé et introduit chez elles cet envahisseur au lieu de le proscrire rigoureusement.
Il y eut, en effet, un moment où la vogue, l’engouement furent tels que des femmes, et du meilleur monde, non seulement tolérèrent le cigare dans la salle à manger, mais encore lui ouvrirent asile dans un fumoir et allèrent jusqu’à fumer elles-mêmes. Elles portent maintenant la peine de leur complaisance outrée.
On dit, il est vrai, que les femmes fument en Espagne. Soit ; cela plaît apparemment aux Espagnols ; mais la mode ne s’en est pas implantée en France, bien que l’on puisse voir, en quelques endroits, des paysannes le bonnet de coton sur la tête et la pipe à là bouche.
C’était encore autrefois une règle de politesse qu’un homme, rencontrant une femme dans un escalier, remontât ou redescendît quelques marches, ou, tout au moins, se rangeât pour lui laisser le passage libre et la saluât quand elle passait près de lui. C’est à peine, aujourd’hui, si l’on prend soin de ne pas la heurter, et elle serait fort étonnée de se voir saluer.
On a dit que le degré de civilisation d’un peuple se peut mesurer à la façon dont les femmes y sont traitées. Faut-il croire qu’en leur témoignant moins de respect, le temps présent leur a fait dans la société une part meilleure. Je laisse à d’autres le soin d’en décider. Qu’en pensent les femmes elles-mêmes ?...
J’ai ouï dire que toutes ces formes de politesse, à peu près oubliées, étaient des habitudes de courtisanerie, nées aux temps de la monarchie et incompatibles avec la liberté d’allures de la démocratie.
Je n’en crois rien. La suprême politesse dans les rapports sociaux, comme le suprême goût dans les choses de l’esprit et de l’art, s’expriment par un mot : Atticisme, qui nous vient de l’époque la plus florissante de la démocratie athénienne. Sommes-nous donc incapables d’être des démocrates aussi polis que les Athéniens du siècle de Périclès ?
Même dans la démocratique Amérique, qui ne se pique pas d’extrêmes raffinements de politesse, la femme est, au moins publiquement, traitée avec beaucoup de respect : la plus timide jeune fille peut aller d’un bout à l’autre des États de l’Union, certaine que pas une parole choquante ne lui sera adressée, et qu’en chemin de fer, si toutes les places sont occupées, un homme se lèvera pour lui céder son siège.
Mais je ne prétends pas faire un sermon ; je n’ai voulu que consigner quelques traits de mœurs qui n’existent plus ; je suis un témoin et non pas un panégyriste du temps passé.
Crise de la politesse et déclin de l’urbanité française
Rappelant à celles et ceux qui verraient en lui un esprit chagrin prônant le retour à des valeurs tenant de l’ancienne monarchie, que la suprême politesse dans les rapports sociaux nous vient de la démocratie athénienne, un observateur attentif du déclin de l’urbanité française s’émeut, entre autres choses et à la fin du XIXe siècle, de la perte d’une « marque de déférence délicate qui maintenait la femme un peu au-dessus d’un camarade de classe ou de café »
Je ne veux pas dire, d’une façon absolue, que de notre pays ait complètement disparu cette urbanité, cette politesse exquise qui fut, aux deux derniers siècles, une des qualités les plus brillantes et les plus aimables de la société française, explique Frédéric Lock dans le Musée universel en 1873. Il nous en reste encore des débris, plus appréciés peut-être des étrangers que de nous-mêmes, mais une partie notable a péri.
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Sans entreprendre d’en faire ici le nécrologe exact, je vais essayer d’en noter quelques traits. Peut-être, un jour, quelque chercheur curieux des mœurs d’autrefois ne sera pas fâché de rencontrer ici ces notes sur un sujet que la grande et sérieuse histoire laisse volontiers de côté, n’ayant mission d’enregistrer que les graves événements qui changent la situation des peuples.
Ce que je rappelle ici, je ne l’ai pas observé dans les réceptions de cour ou dans les salons de la noblesse ; c’étaient choses d’un usage courant dans ce que l’on pourrait appeler la moyenne bourgeoisie, si ce mot de bourgeoisie avait encore un sens précis en France.
J’ai pu voir encore, au début de ma jeunesse, des hommes qui, de l’ancienne politesse française, avaient conservé l’habitude de baiser la main à une dame en prenant congé d’elle. C’étaient des vieillards qui accomplissaient avec un respect mêlé d’affection cet acte de courtoisie, accueilli avec une gracieuse dignité par celles à qui il s’adressait.
Depuis, je n’en ai pas revu d’exemple. Au baise-main s’est substitué le serrement de mains, la poignée de mains. Je n’en médis pas : il n’est pas à dédaigner de presser amicalement dans sa main masculine une fine et élégante main féminine, bien que le plaisir ne soit peut-être pas égal pour celle-ci ; mais il y avait dans l’ancien usage une marque de déférence délicate qui maintenait la femme un peu au-dessus d’un camarade de classe ou de café.
Alors aussi, la politesse la plus usuelle n’admettait pas qu’un homme parlant à une femme, quelle qu’elle fût, dans un endroit public, eût le chapeau sur la tête. S’il ne l’ôtait pas par respect pour la femme, il l’ôtait par respect pour lui-même, afin de ne pas donner lieu de penser qu’il pût s’entretenir un instant avec une personne qui ne fût pas digne de cette marque d’égard.
Toujours aussi, un homme se découvrait en entrant dans une boutique (on dit aujourd’hui un magasin) tenue par une femme et ne remettait son chapeau qu’en sortant. C’était aussi le chapeau à la main que, dans les cafés, on s’approchait de la dame de comptoir pour solder sa consommation.
Les Anglais nous ont apporte l’usagé d’entrer à peu près partout et de parler aux femmes le chapeau rivé à la tête. Nous aurions pu trouver de meilleures choses à leur emprunter. D’eux aussi vient la coutume, déjà trop répandue, que les dames se retirent à la fin du dîner et s’en aillent causer seules au salon, laissant les hommes boire des liqueurs et fumer pipe ou cigare. Cela a remplacé peu avantageusement le dessert qui était, chez nos pères, le moment joyeux du dîner.
Le tabac n’a pas toujours été ce conquérant despote. J’ai vu le temps où un homme bien élevé n’eût pas osé avoir le cigare à la bouche en donnant le bras à une femme ou en raccompagnant en voiture. Si les femmes se plaignent aujourd’hui d’être chassées par la nicotine, elles ont à se reprocher d’avoir appelé et introduit chez elles cet envahisseur au lieu de le proscrire rigoureusement.
Il y eut, en effet, un moment où la vogue, l’engouement furent tels que des femmes, et du meilleur monde, non seulement tolérèrent le cigare dans la salle à manger, mais encore lui ouvrirent asile dans un fumoir et allèrent jusqu’à fumer elles-mêmes. Elles portent maintenant la peine de leur complaisance outrée.
On dit, il est vrai, que les femmes fument en Espagne. Soit ; cela plaît apparemment aux Espagnols ; mais la mode ne s’en est pas implantée en France, bien que l’on puisse voir, en quelques endroits, des paysannes le bonnet de coton sur la tête et la pipe à là bouche.
C’était encore autrefois une règle de politesse qu’un homme, rencontrant une femme dans un escalier, remontât ou redescendît quelques marches, ou, tout au moins, se rangeât pour lui laisser le passage libre et la saluât quand elle passait près de lui. C’est à peine, aujourd’hui, si l’on prend soin de ne pas la heurter, et elle serait fort étonnée de se voir saluer.
On a dit que le degré de civilisation d’un peuple se peut mesurer à la façon dont les femmes y sont traitées. Faut-il croire qu’en leur témoignant moins de respect, le temps présent leur a fait dans la société une part meilleure. Je laisse à d’autres le soin d’en décider. Qu’en pensent les femmes elles-mêmes ?...
J’ai ouï dire que toutes ces formes de politesse, à peu près oubliées, étaient des habitudes de courtisanerie, nées aux temps de la monarchie et incompatibles avec la liberté d’allures de la démocratie.
Je n’en crois rien. La suprême politesse dans les rapports sociaux, comme le suprême goût dans les choses de l’esprit et de l’art, s’expriment par un mot : Atticisme, qui nous vient de l’époque la plus florissante de la démocratie athénienne. Sommes-nous donc incapables d’être des démocrates aussi polis que les Athéniens du siècle de Périclès ?
Même dans la démocratique Amérique, qui ne se pique pas d’extrêmes raffinements de politesse, la femme est, au moins publiquement, traitée avec beaucoup de respect : la plus timide jeune fille peut aller d’un bout à l’autre des États de l’Union, certaine que pas une parole choquante ne lui sera adressée, et qu’en chemin de fer, si toutes les places sont occupées, un homme se lèvera pour lui céder son siège.
Mais je ne prétends pas faire un sermon ; je n’ai voulu que consigner quelques traits de mœurs qui n’existent plus ; je suis un témoin et non pas un panégyriste du temps passé.
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Re: LES ANECDOTES HISTORIQUES, DROLES OU ENCORE INSOLITES
Claudius
Bonne soirée
RASTAMAN2401- president d hippodrome
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Re: LES ANECDOTES HISTORIQUES, DROLES OU ENCORE INSOLITES
les potos
Claudius tu es une encyclopédie à toi tout seul
et
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Re: LES ANECDOTES HISTORIQUES, DROLES OU ENCORE INSOLITES
les amis
Merci beaucoup pour vos petits mots gentils
Faire une cote mal taillée
Lorsqu’on ne peut régler exactement un compte embrouillé, on fait réciproquement des concessions et l’on prend un moyen terme relativement à la somme qui est due. On appelle un pareil règlement une cote mal taillée, expression que l’on rencontre dans les Mémoires de Saint-Simon : « Le régent demanda son avis à Besons qui barbouilla et qui proposa une cote mal taillée. »
Voilà l’origine de cette locution proverbiale : autrefois, il était d’usage de marquer par des entailles, appelées coches, la quantité de pain et de viande que l’on achetait à crédit chez le boulanger et chez le boucher, sur un morceau de bois fendu en deux dont l’acheteur et le vendeur gardaient chacun une moitié.
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Par synecdoque, on donna également le nom de coche à ce morceau de bois, comme nous l’apprend le Glossaire du centre de la France dans ces deux exemples :
Avez-vous vos journées en coche, sur la coche ?
Il a une bonne coche chez le boulanger.
Puis, avec le temps le ch se serait changé en t ou plutôt on aurait substitué cote à coche par synonymie, c’est ce qui a fait dire qu’en rapprochant les deux moitiés de la coche, on trouvait que les marques de l’une ne se rapportaient pas à celles de l’autre, que c’était une cote mal entaillée (taillée). Or, de cette façon (ce qui est le plus probable), l’erreur se trouvait partagée entre le débiteur et le créancier ; il en est résulté que, plus tard, on a dit, en parlant d’un compte arrêté dont on avait rabattu quelque chose de part et d’autre, qu’on faisait une cote mal taillée.
On rencontre dans le dictionnaire de Furetière (1727) cette phrase qui prouve que l’on employait déjà cette expression : « Dans ce procès, il y avait bien des demandes de part et d’autre, les juges ont fait une cote mal taillée. »
Merci beaucoup pour vos petits mots gentils
Faire une cote mal taillée
Lorsqu’on ne peut régler exactement un compte embrouillé, on fait réciproquement des concessions et l’on prend un moyen terme relativement à la somme qui est due. On appelle un pareil règlement une cote mal taillée, expression que l’on rencontre dans les Mémoires de Saint-Simon : « Le régent demanda son avis à Besons qui barbouilla et qui proposa une cote mal taillée. »
Voilà l’origine de cette locution proverbiale : autrefois, il était d’usage de marquer par des entailles, appelées coches, la quantité de pain et de viande que l’on achetait à crédit chez le boulanger et chez le boucher, sur un morceau de bois fendu en deux dont l’acheteur et le vendeur gardaient chacun une moitié.
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Par synecdoque, on donna également le nom de coche à ce morceau de bois, comme nous l’apprend le Glossaire du centre de la France dans ces deux exemples :
Avez-vous vos journées en coche, sur la coche ?
Il a une bonne coche chez le boulanger.
Puis, avec le temps le ch se serait changé en t ou plutôt on aurait substitué cote à coche par synonymie, c’est ce qui a fait dire qu’en rapprochant les deux moitiés de la coche, on trouvait que les marques de l’une ne se rapportaient pas à celles de l’autre, que c’était une cote mal entaillée (taillée). Or, de cette façon (ce qui est le plus probable), l’erreur se trouvait partagée entre le débiteur et le créancier ; il en est résulté que, plus tard, on a dit, en parlant d’un compte arrêté dont on avait rabattu quelque chose de part et d’autre, qu’on faisait une cote mal taillée.
On rencontre dans le dictionnaire de Furetière (1727) cette phrase qui prouve que l’on employait déjà cette expression : « Dans ce procès, il y avait bien des demandes de part et d’autre, les juges ont fait une cote mal taillée. »
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Re: LES ANECDOTES HISTORIQUES, DROLES OU ENCORE INSOLITES
Claudius
Bonne journée
RASTAMAN2401- president d hippodrome
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Re: LES ANECDOTES HISTORIQUES, DROLES OU ENCORE INSOLITES
LES AMIS
Musique sentimentale lactogène pour vaches sensibles ?
Mars 1910 : un chroniqueur du Journal amusant rapporte que les journaux américains nous apportent, sans rougir, l’information suivante selon laquelle une propriétaire d’un important troupeau de vaches de Jersey a remarqué que leur jouer des airs à la mode n’est pas sans incidence sur la production de lait
L’information diffusée était la suivante : « Mme Kowie a, dans le Wisconsin, un important troupeau de vaches de Jersey. Elle a remarqué qu’en leur jouant sur la mandoline, durant qu’elles étaient à l’herbage, des airs à la mode, elle leur faisait un plaisir que beaucoup de bêtes partagent, mais qui avait chez celles-ci l’effet d’augmenter la production du lait. Certains auteurs, particulièrement favorables à la sécrétion, l’ont élevée d’un tiers. »
Il est probable que la découverte de la vachère américaine va nous donner la clef de nombreux mystères restés jusqu’à ce jour impénétrables, ajoute le chroniqueur. La Semaine, de Genève, exprime déjà ridée que la supériorité du fromage de Gruyère s’explique par le fait que les vaches des Alpes fribourgeoises pâturent au son du Ranz des vaches.
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La revue suisse reconnaît d’ailleurs que la musique est idoine à produire certains effets élémentaires ; elle fait pleurer les chiens (et les grosses dames sensibles) ; et de bons auteurs – c’est toujours la revue qui parle – ont été jusqu’à reconnaître à la musique des orgues de Barbarie une action excitante sur les chevaux de bois.
Mais la question de la musique lactogène est autrement intéressante. M. C. Sharp, qui l’a très scientifiquement approfondie, l’a étudiée avec le concours d’un certain nombre de virtuoses et de vaches. Je lui cède la parole. « Les résultats, dit-il, ont été curieux : ainsi, la musique de Bach n’a sur la production du lait qu’un effet tout à fait négligeable. En revanche, l’air J’ai perdu mon Eurydice, chanté de façon déchirante par une grande artiste (élève d’Isnardon) qui m’a prié – par modestie – de taire son nom, plongea le troupeau dans une rêverie profonde.
Les bêtes, affalées sur le sol, balançaient méthodiquement la tête en roulant des yeux humides. L’épreuve de la traite fut décisive : jamais elle n’avait été si abondante et le lait révéla une richesse en matières grasses tout à fait exceptionnelle. L’intermezzo célèbre de Cavalleria rusticana est presque aussi efficace au point de vue laitier que l’air de Gluck susmentionné. Tout de suite après venaient l’Ave Maria de Gounod et J’ai perdu ma Gigolette. La seule loi qu’il soit possible de formuler est celle-ci : la musique sentimentale est plus propice à la sécrétion que la musique de danse. »
A propos de celte dernière musique, on me permettra une observation personnelle : les vachères mélomanes auront soin de ne faire entendre à leurs troupeaux certains rythmes ternaires qu’avec une extrême discrétion ; c’est ainsi qu’Esclavage, valse lente de Raoul Bardac, a produit sur trois aimables vaches le plus regrettable effet : entraînées par cette mélodie alliciante (disons « alliciante », c’est distingué), les auditrices encornées se mirent à tourner, tourner encore, tourner toujours... Quand on réussit à les arrêter, leur lait était devenu du beurre.
En revanche, M. Raoul Gunsbourg affirme qu’une vache laitière de Monte-Carlo à laquelle on avait eu l’imprudence d’exécuter, pendant un quart d’heure, des récitatifs de Bruneau, fut tarie, net. Jusqu’à la fin de ses jours l’infortunée Monégasque n’eut plus que des pissenlits... pardon, des pis sans lait.
Un excellent musicographe de Lausanne, M. Edouard Combe, prétend qu’après avoir chanté Mireille à sa cuisinière, pendant qu’elle tournait ses mayonnaises, cette dame du fourneau n’en rata pas une seule, tant la musique provençale a une heureuse influence sur la coagulation de l’huile d’olive ; mais cette assertion me semble suspecte et je me demande si, sous prétexte de nous éclairer, l’écrivain suisse n’a pas voulu nous faire prendre l’Helvétie pour des lanternes.
Musique sentimentale lactogène pour vaches sensibles ?
Mars 1910 : un chroniqueur du Journal amusant rapporte que les journaux américains nous apportent, sans rougir, l’information suivante selon laquelle une propriétaire d’un important troupeau de vaches de Jersey a remarqué que leur jouer des airs à la mode n’est pas sans incidence sur la production de lait
L’information diffusée était la suivante : « Mme Kowie a, dans le Wisconsin, un important troupeau de vaches de Jersey. Elle a remarqué qu’en leur jouant sur la mandoline, durant qu’elles étaient à l’herbage, des airs à la mode, elle leur faisait un plaisir que beaucoup de bêtes partagent, mais qui avait chez celles-ci l’effet d’augmenter la production du lait. Certains auteurs, particulièrement favorables à la sécrétion, l’ont élevée d’un tiers. »
Il est probable que la découverte de la vachère américaine va nous donner la clef de nombreux mystères restés jusqu’à ce jour impénétrables, ajoute le chroniqueur. La Semaine, de Genève, exprime déjà ridée que la supériorité du fromage de Gruyère s’explique par le fait que les vaches des Alpes fribourgeoises pâturent au son du Ranz des vaches.
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La revue suisse reconnaît d’ailleurs que la musique est idoine à produire certains effets élémentaires ; elle fait pleurer les chiens (et les grosses dames sensibles) ; et de bons auteurs – c’est toujours la revue qui parle – ont été jusqu’à reconnaître à la musique des orgues de Barbarie une action excitante sur les chevaux de bois.
Mais la question de la musique lactogène est autrement intéressante. M. C. Sharp, qui l’a très scientifiquement approfondie, l’a étudiée avec le concours d’un certain nombre de virtuoses et de vaches. Je lui cède la parole. « Les résultats, dit-il, ont été curieux : ainsi, la musique de Bach n’a sur la production du lait qu’un effet tout à fait négligeable. En revanche, l’air J’ai perdu mon Eurydice, chanté de façon déchirante par une grande artiste (élève d’Isnardon) qui m’a prié – par modestie – de taire son nom, plongea le troupeau dans une rêverie profonde.
Les bêtes, affalées sur le sol, balançaient méthodiquement la tête en roulant des yeux humides. L’épreuve de la traite fut décisive : jamais elle n’avait été si abondante et le lait révéla une richesse en matières grasses tout à fait exceptionnelle. L’intermezzo célèbre de Cavalleria rusticana est presque aussi efficace au point de vue laitier que l’air de Gluck susmentionné. Tout de suite après venaient l’Ave Maria de Gounod et J’ai perdu ma Gigolette. La seule loi qu’il soit possible de formuler est celle-ci : la musique sentimentale est plus propice à la sécrétion que la musique de danse. »
A propos de celte dernière musique, on me permettra une observation personnelle : les vachères mélomanes auront soin de ne faire entendre à leurs troupeaux certains rythmes ternaires qu’avec une extrême discrétion ; c’est ainsi qu’Esclavage, valse lente de Raoul Bardac, a produit sur trois aimables vaches le plus regrettable effet : entraînées par cette mélodie alliciante (disons « alliciante », c’est distingué), les auditrices encornées se mirent à tourner, tourner encore, tourner toujours... Quand on réussit à les arrêter, leur lait était devenu du beurre.
En revanche, M. Raoul Gunsbourg affirme qu’une vache laitière de Monte-Carlo à laquelle on avait eu l’imprudence d’exécuter, pendant un quart d’heure, des récitatifs de Bruneau, fut tarie, net. Jusqu’à la fin de ses jours l’infortunée Monégasque n’eut plus que des pissenlits... pardon, des pis sans lait.
Un excellent musicographe de Lausanne, M. Edouard Combe, prétend qu’après avoir chanté Mireille à sa cuisinière, pendant qu’elle tournait ses mayonnaises, cette dame du fourneau n’en rata pas une seule, tant la musique provençale a une heureuse influence sur la coagulation de l’huile d’olive ; mais cette assertion me semble suspecte et je me demande si, sous prétexte de nous éclairer, l’écrivain suisse n’a pas voulu nous faire prendre l’Helvétie pour des lanternes.
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Re: LES ANECDOTES HISTORIQUES, DROLES OU ENCORE INSOLITES
les potos
CLAUDIUS
BON VENDREDI
CLAUDIUS
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Re: LES ANECDOTES HISTORIQUES, DROLES OU ENCORE INSOLITES
les amis
Ahuri de Chaillot !
Homme niais, ahuri
Chaillot, qui fut un des plus anciens villages des environs de Paris, devint du jour au lendemain, par édit royal rendu en 1659, faubourg de la ville, et reçut en même temps le nom de faubourg de la Conférence, Les habitants de Chaillot se réveillèrent ainsi Parisiens, sans trop savoir pourquoi, et furent plutôt étonnés du brusque changement de nom de leur localité ; ils en furent même ahuris et les Parisiens lancèrent à ce moment l’expression qui est restée.
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Le palais de Chaillot en 2009, vu depuis les jardins du Trocadéro.
De bons auteurs, tout en conservant cette explication, placent le fait en 1786, moment où Chaillot fut compris dans Paris par la construction du mur d’octroi. Mais la locution semble plus vieille, et d’ailleurs en 1786 on appelait encore Chaillot : le faubourg de la Conférence.
Ahuri de Chaillot !
Homme niais, ahuri
Chaillot, qui fut un des plus anciens villages des environs de Paris, devint du jour au lendemain, par édit royal rendu en 1659, faubourg de la ville, et reçut en même temps le nom de faubourg de la Conférence, Les habitants de Chaillot se réveillèrent ainsi Parisiens, sans trop savoir pourquoi, et furent plutôt étonnés du brusque changement de nom de leur localité ; ils en furent même ahuris et les Parisiens lancèrent à ce moment l’expression qui est restée.
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Le palais de Chaillot en 2009, vu depuis les jardins du Trocadéro.
De bons auteurs, tout en conservant cette explication, placent le fait en 1786, moment où Chaillot fut compris dans Paris par la construction du mur d’octroi. Mais la locution semble plus vieille, et d’ailleurs en 1786 on appelait encore Chaillot : le faubourg de la Conférence.
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Re: LES ANECDOTES HISTORIQUES, DROLES OU ENCORE INSOLITES
CLAUDIUS ET LES POTOS
TRES BELLE ANECDOTE
TRES BON WEEK-END A VOUS
TRES BELLE ANECDOTE
TRES BON WEEK-END A VOUS
Invité- Invité
Re: LES ANECDOTES HISTORIQUES, DROLES OU ENCORE INSOLITES
Claudius
Toujours bon à savoir
bon dimanche à vous
RASTAMAN2401- president d hippodrome
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