LES ANECDOTES HISTORIQUES, DROLES OU ENCORE INSOLITES
4 participants
Page 26 sur 32
Page 26 sur 32 • 1 ... 14 ... 25, 26, 27 ... 32
Re: LES ANECDOTES HISTORIQUES, DROLES OU ENCORE INSOLITES
les amis
Il ne faut pas dire : Fontaine, je ne boirai pas de ton eau
Ne pas affirmer qu’on ne fera jamais une chose
Ce proverbe fait allusion à l’aventure, consignée dans un fabliau du Moyen Age, d’un ivrogne qui avait juré qu’il ne boirait jamais d’eau et qui se noya dans le bassin d’une fontaine. On le cite comme un conseil donné à quiconque ne veut participer à aucune des pratiques usitées dans les affaires et ne jamais s’adresser à des gens qui lui sont antipathiques. On cherche à lui faire comprendre qu’il peut dans l’avenir avoir besoin de revenir aux choses ou aux personnes dont il avait résolu de se tenir éloigné.
L’Arioste, célèbre poète italien du XVe siècle, raconte ainsi le cas de l’ivrogne :
Comme veleno e sangue yiperino,
L’acqua fuggia, quanto fuggir si puote.
Or quivi muore, e quel che piu l’annoia
El sentir, che nell’acqua sine muoia.
En voici la traduction : Il fuyait l’eau comme le poison et le sang de la vipère, autant qu’il est possible de les fuir. Cependant il y laissa la vie et sa plus grande douleur fut de sentir qu’il mourait dans l’eau.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
La moralité à tirer de ce proverbe peut se résumer ainsi : Qu’on ne peut affirmer que toute la vie on gardera les mêmes opinions et les mêmes pensées ; que, par conséquent, on ne peut se tracer trop à l’avance une ligne de conduite de laquelle on s’engagerait à ne pas s’écarter. Les incidents imprévus de l’existence, la nécessité des circonstances nous contraignent souvent à faire des choses qu’on avait, dans d’autres temps, rejetées bien loin de sa pensée.
A l’appui de l’emploi de cette expression, on cite également une anecdote se déroulant sous le règne de François Ier : il parut à la cour un charlatan italien qui se faisait annoncer sous le nom pompeux del signor Fontani, possesseur d’une eau merveilleuse pour la guérison de toutes les maladies qui affligent l’humanité. Un vieux courtisan, qui jamais n’avait eu la moindre infirmité, se moquait de ceux qui avaient recours à ce remède, et disait à qui voulait l’entendre : Cettui qui oncques n’a cogneu la maladie, peut bien dire que oncques ne boira de l’eau del signor Fontani.
Peu de temps après il tomba malade, et, soit faiblesse , soit condescendance pour sa famille, se laissa soigner par le médecin ; en sorte que celui-ci, reconnaissant l’homme qui avait tourné sa science en ridicule, commença par lui administrer un grand verre de sa liqueur, et lui aurait fait, dans sa langue, un reproche traduit par la suite de cette manière : On ne doit jamais dire, Fontaine, je ne boirai pas de ton eau.
Il ne faut pas dire : Fontaine, je ne boirai pas de ton eau
Ne pas affirmer qu’on ne fera jamais une chose
Ce proverbe fait allusion à l’aventure, consignée dans un fabliau du Moyen Age, d’un ivrogne qui avait juré qu’il ne boirait jamais d’eau et qui se noya dans le bassin d’une fontaine. On le cite comme un conseil donné à quiconque ne veut participer à aucune des pratiques usitées dans les affaires et ne jamais s’adresser à des gens qui lui sont antipathiques. On cherche à lui faire comprendre qu’il peut dans l’avenir avoir besoin de revenir aux choses ou aux personnes dont il avait résolu de se tenir éloigné.
L’Arioste, célèbre poète italien du XVe siècle, raconte ainsi le cas de l’ivrogne :
Comme veleno e sangue yiperino,
L’acqua fuggia, quanto fuggir si puote.
Or quivi muore, e quel che piu l’annoia
El sentir, che nell’acqua sine muoia.
En voici la traduction : Il fuyait l’eau comme le poison et le sang de la vipère, autant qu’il est possible de les fuir. Cependant il y laissa la vie et sa plus grande douleur fut de sentir qu’il mourait dans l’eau.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
La moralité à tirer de ce proverbe peut se résumer ainsi : Qu’on ne peut affirmer que toute la vie on gardera les mêmes opinions et les mêmes pensées ; que, par conséquent, on ne peut se tracer trop à l’avance une ligne de conduite de laquelle on s’engagerait à ne pas s’écarter. Les incidents imprévus de l’existence, la nécessité des circonstances nous contraignent souvent à faire des choses qu’on avait, dans d’autres temps, rejetées bien loin de sa pensée.
A l’appui de l’emploi de cette expression, on cite également une anecdote se déroulant sous le règne de François Ier : il parut à la cour un charlatan italien qui se faisait annoncer sous le nom pompeux del signor Fontani, possesseur d’une eau merveilleuse pour la guérison de toutes les maladies qui affligent l’humanité. Un vieux courtisan, qui jamais n’avait eu la moindre infirmité, se moquait de ceux qui avaient recours à ce remède, et disait à qui voulait l’entendre : Cettui qui oncques n’a cogneu la maladie, peut bien dire que oncques ne boira de l’eau del signor Fontani.
Peu de temps après il tomba malade, et, soit faiblesse , soit condescendance pour sa famille, se laissa soigner par le médecin ; en sorte que celui-ci, reconnaissant l’homme qui avait tourné sa science en ridicule, commença par lui administrer un grand verre de sa liqueur, et lui aurait fait, dans sa langue, un reproche traduit par la suite de cette manière : On ne doit jamais dire, Fontaine, je ne boirai pas de ton eau.
Invité- Invité
Re: LES ANECDOTES HISTORIQUES, DROLES OU ENCORE INSOLITES
CLAUDIUS
TRES HEUREUX DE TE RELIRE
POUR TA PAGE EDUCATIVE
BON WEEK-END A TOI
TRES HEUREUX DE TE RELIRE
POUR TA PAGE EDUCATIVE
BON WEEK-END A TOI
Invité- Invité
RASTAMAN2401- president d hippodrome
- Nombre de messages : 15389
Age : 54
Réputation : 906
Date d'inscription : 16/12/2012
Re: LES ANECDOTES HISTORIQUES, DROLES OU ENCORE INSOLITES
les amis
Avoir mangé du safran
Se dit d’une personne qui se trouve prise d’un fou rire, ou qui a l’habitude de rire sottement à propos de rien
Cette expression tire son origine du fait que le safran pris à certaine dose a, dit-on, la propriété de mettre en jeu les organes du rire en dilatant le cœur.
C’est l’explication donnée par Bouvelles (Bovillus) de cette locution, qu’il rapporte ainsi en latin Crocum edit — Il a mangé du safran.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
La récolte du safran
Notre auteur cite à l’appui l’opinion de plusieurs médecins qui ont écrit que celui qui aurait mangé une livre de safran en éprouverait une telle dilatation du cœur qu’il expirerait en pleurant de rire. Sunt etiam qui scribunt libram croci sumptam posse ita cor dilatare ut irrumpentes prae risu lacrymas vita sequatur.
Ajoutons que la médecine du Moyen Age croyait guérir les hypocondres avec du safran apposé comme topique, ainsi que l’atteste cette recette inscrite dans son formulaire : « Pour l’hypocondrie un sachet de safran sur le cœur. »
Avoir mangé du safran
Se dit d’une personne qui se trouve prise d’un fou rire, ou qui a l’habitude de rire sottement à propos de rien
Cette expression tire son origine du fait que le safran pris à certaine dose a, dit-on, la propriété de mettre en jeu les organes du rire en dilatant le cœur.
C’est l’explication donnée par Bouvelles (Bovillus) de cette locution, qu’il rapporte ainsi en latin Crocum edit — Il a mangé du safran.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
La récolte du safran
Notre auteur cite à l’appui l’opinion de plusieurs médecins qui ont écrit que celui qui aurait mangé une livre de safran en éprouverait une telle dilatation du cœur qu’il expirerait en pleurant de rire. Sunt etiam qui scribunt libram croci sumptam posse ita cor dilatare ut irrumpentes prae risu lacrymas vita sequatur.
Ajoutons que la médecine du Moyen Age croyait guérir les hypocondres avec du safran apposé comme topique, ainsi que l’atteste cette recette inscrite dans son formulaire : « Pour l’hypocondrie un sachet de safran sur le cœur. »
Invité- Invité
Re: LES ANECDOTES HISTORIQUES, DROLES OU ENCORE INSOLITES
CLAUDIUS
J'espère que tout va un peu mieux pour toi
et
J'espère que tout va un peu mieux pour toi
et
Invité- Invité
Re: LES ANECDOTES HISTORIQUES, DROLES OU ENCORE INSOLITES
les amis
Avoir la pistole volante
Se dit d’une personne qui dépense beaucoup d’argent, et qui, malgré cela, n’en manque jamais
La pistole volante, que tous les démonographes signalent comme le talisman le plus efficace contre la pauvreté, est une pièce d’or de dix livres qui a la vertu de revenir toujours dans la bourse de celui qui l’a employée.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Suidas parle d’un Grec nommé Pâris, possesseur d’une pièce de monnaie unique, mais qui rentrait toujours dans sa poche toutes les fois qu’il l’avait dépensée. C’est là sans doute ce qui a donné lieu aux cinq sous sans cesse renouvelés du Juif errant et à la bourse intarissable de Fortunatus.
Avoir la pistole volante
Se dit d’une personne qui dépense beaucoup d’argent, et qui, malgré cela, n’en manque jamais
La pistole volante, que tous les démonographes signalent comme le talisman le plus efficace contre la pauvreté, est une pièce d’or de dix livres qui a la vertu de revenir toujours dans la bourse de celui qui l’a employée.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Suidas parle d’un Grec nommé Pâris, possesseur d’une pièce de monnaie unique, mais qui rentrait toujours dans sa poche toutes les fois qu’il l’avait dépensée. C’est là sans doute ce qui a donné lieu aux cinq sous sans cesse renouvelés du Juif errant et à la bourse intarissable de Fortunatus.
Invité- Invité
Re: LES ANECDOTES HISTORIQUES, DROLES OU ENCORE INSOLITES
CLAUDIUS
A TOI
EXCELLENT JEUDI
A TOI
EXCELLENT JEUDI
Invité- Invité
Re: LES ANECDOTES HISTORIQUES, DROLES OU ENCORE INSOLITES
les amis
Claudius
A plus tard
Claudius
A plus tard
RASTAMAN2401- president d hippodrome
- Nombre de messages : 15389
Age : 54
Réputation : 906
Date d'inscription : 16/12/2012
Re: LES ANECDOTES HISTORIQUES, DROLES OU ENCORE INSOLITES
les amis
Galanterie dans le Métro : faut-il céder sa place assise ?
Faut-il, dans le Métropolitain, offrir sa place lorsque l’on est assis ? s’interroge un journaliste des Annales politiques et littéraires, abordant les différents cas de figure le plus souvent rencontrés et justifiant l’attitude que l’on adopte souvent spontanément mais parfois... à tort
Il y a deux écoles, écrit notre chroniqueur. L’une, l’ancienne, celle de la « vieille galanterie française », sursaute à la pensée que la question puisse même être posée. L’autre école, la nouvelle, celle de l’incivilité puérile et malhonnête, celle du « Ne t’en fais pas ! », préconise la ruée vers le siège disponible, la prise de possession violente, et l’incrustation jusqu’à destination, sans considérations des contingences et des opportunités environnantes.
Inutile de dire qu’entre les deux « manières », nous n’hésitons pas. Tant que le positivisme et l’égoïsme féroce, tant que le bolchevisme de la politesse, n’auront pas éteint dans les esprits toutes traces de respect et de pitié pour les vieillards et les faibles, le petit sacrifice momentané de son bien-être et de son confort à leur profit s’imposera toujours.
Dans la réalité, cependant, la chose n’est pas si simple que l’on pourrait croire au premier abord. Une question se pose, pour débuter. A partir de quel âge un vieux monsieur fatigué commence-t-il à être dispensé de céder sa place ? Il est évident qu’à vieillerie et à fatigue égales, il devra l’offrir toujours à une femme ; mais comment estimer à quel quantième de son âge et à quel degré de déchéance constitutionnelle il devra faire semblant de ne pas remarquer qu’une femme d’âge moyen et de moyenne validité est debout devant lui ?
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Je crois, ajoute notre chroniqueur, que c’est affaire entre le monsieur mûr, sa conscience, ses rhumatismes et sa coquetterie... Je dis bien sa coquetterie, car il y a de vieux beaux à demi perclus qui se lèvent régulièrement à l’approche d’une voyageuse quelconque, afin de laisser croire qu’il n’est point question pour leur musculature encore juvénile — mais oui, palsambleu ! — d’une nécessité de s’asseoir.
Et notre auteur d’ajouter qu’il a même connu un vieux cercleux de soixante-quatorze ans, bien conservé, ayant encore bon pied et bon monocle, qui n’avait pas pareil pour se rajeunir publiquement, cédant précipitamment sa place assise aux hommes de soixante ans qui pénétraient dans le wagon. C’était sa façon de se soustraire à l’addition impitoyable du Temps, et de lui faire la nique avec éclat.
Par éducation, par atavisme, je suis de ceux qui cèdent encore leur place lorsqu’ils jugent le contexte opportun, — mettons « indispensable » pour être tout à fait sincère, poursuit le chroniqueur. Mais il faut reconnaître que le métier de galant homme donneur-de-sa-place-en-Métro ne va pas sans déboires dans la pratique, et qu’il exige une certaine dose de philosophie.
Quelque exemples. Le cas qui se présente le plus est celui-ci : vous vous levez pour qu’une dame prenne votre place ; la dame se précipite avec voracité, si l’on peut dire ; elle n’a pas un mot, un signe, de remerciement pour le chevalier-galant, soit qu’elle juge que c’est bien le moins qu’il puisse faire, soit qu’elle suppose que, s’il se lève, c’est uniquement parce que sa station est proche.
Ce mutisme, cette ingratitude de l’obligée, découragent un peu la grande majorité des donneurs-de-leur-place, parce que rares sont les hommes qui se contentent de la seule approbation occulte de leur conscience. Remerciez, mesdames ! Cela vous coûtera si peu et leur fera tant plaisir !
Seconde déconvenue. Auprès de vous, une femme entre deux âges se tient debout... Vous faites le geste auguste du donneur de place ; mais une autre voyageuse, jeune celle-là, plus vive, mieux armée pour la lutte pour la banquette, a trouvé le moyen de se substituer prestement à celle que vous aviez choisie comme légataire universelle. Que faire ? Rien, évidemment ; mais d’avoir été joué vous ne ressentez pas moins un petit dépit qui vous aiguille vers la circonspection.
Et je ne parle pas du cas — qui se présente aussi — où c’est simplement un mufle masculin qui, à votre grand ébahissement, pratique la captation de votre héritage, par le droit de la brutalité ou de la souplesse. Vous avez la ressource de décocher à l’intrus quelques traits acérés ; mais après ? « Dans le Métro, mieux vaut goujat assis qu’aigle d’esprit debout ! », aurait pu dire le La Fontaine de La Matrone d’Ephèse — et dirait peut-être la galerie amusée par le bon tour !
Autre cas. Une femme, flanquée d’un garçonnet, est là, dans votre voisinage immédiat, deux fois sacrée comme femme et comme mère de famille. On ne saurait trop encourager la maternité ; vous lui faites l’hommage de votre siège, vous vous levez spontanément et..., et la dame installe à votre place, pour cinq minutes de trajet, son grand garçon à bons mollets, bien bâti, qui, le dimanche, poursuit éperdument des ballons de cuir pendant cinq heures consécutives !
La timidité, une sorte de fausse honte, vous empêchent de vous écrier : « Ah ! non, madame ! Vous ou moi... Mais pas cet adolescent râblé, as du football, prince du tennis, roi de la bicyclette, vedette de la course à pied ! »
Heureux, cent fois heureux, le voyageur du Métro dépourvu de sensibilité, de scrupules, de principes d’éducation, qui se blottit dans son coin, prend un journal, s’enfonce dans le texte avec le parti pris d’ignorer les bruits du monde, et se dit, dans la sérénité de son splendide isolement : « La meilleure station du Métro, c’est la station... assise ! », conclut notre chroniqueur.
Galanterie dans le Métro : faut-il céder sa place assise ?
Faut-il, dans le Métropolitain, offrir sa place lorsque l’on est assis ? s’interroge un journaliste des Annales politiques et littéraires, abordant les différents cas de figure le plus souvent rencontrés et justifiant l’attitude que l’on adopte souvent spontanément mais parfois... à tort
Il y a deux écoles, écrit notre chroniqueur. L’une, l’ancienne, celle de la « vieille galanterie française », sursaute à la pensée que la question puisse même être posée. L’autre école, la nouvelle, celle de l’incivilité puérile et malhonnête, celle du « Ne t’en fais pas ! », préconise la ruée vers le siège disponible, la prise de possession violente, et l’incrustation jusqu’à destination, sans considérations des contingences et des opportunités environnantes.
Inutile de dire qu’entre les deux « manières », nous n’hésitons pas. Tant que le positivisme et l’égoïsme féroce, tant que le bolchevisme de la politesse, n’auront pas éteint dans les esprits toutes traces de respect et de pitié pour les vieillards et les faibles, le petit sacrifice momentané de son bien-être et de son confort à leur profit s’imposera toujours.
Dans la réalité, cependant, la chose n’est pas si simple que l’on pourrait croire au premier abord. Une question se pose, pour débuter. A partir de quel âge un vieux monsieur fatigué commence-t-il à être dispensé de céder sa place ? Il est évident qu’à vieillerie et à fatigue égales, il devra l’offrir toujours à une femme ; mais comment estimer à quel quantième de son âge et à quel degré de déchéance constitutionnelle il devra faire semblant de ne pas remarquer qu’une femme d’âge moyen et de moyenne validité est debout devant lui ?
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Je crois, ajoute notre chroniqueur, que c’est affaire entre le monsieur mûr, sa conscience, ses rhumatismes et sa coquetterie... Je dis bien sa coquetterie, car il y a de vieux beaux à demi perclus qui se lèvent régulièrement à l’approche d’une voyageuse quelconque, afin de laisser croire qu’il n’est point question pour leur musculature encore juvénile — mais oui, palsambleu ! — d’une nécessité de s’asseoir.
Et notre auteur d’ajouter qu’il a même connu un vieux cercleux de soixante-quatorze ans, bien conservé, ayant encore bon pied et bon monocle, qui n’avait pas pareil pour se rajeunir publiquement, cédant précipitamment sa place assise aux hommes de soixante ans qui pénétraient dans le wagon. C’était sa façon de se soustraire à l’addition impitoyable du Temps, et de lui faire la nique avec éclat.
Par éducation, par atavisme, je suis de ceux qui cèdent encore leur place lorsqu’ils jugent le contexte opportun, — mettons « indispensable » pour être tout à fait sincère, poursuit le chroniqueur. Mais il faut reconnaître que le métier de galant homme donneur-de-sa-place-en-Métro ne va pas sans déboires dans la pratique, et qu’il exige une certaine dose de philosophie.
Quelque exemples. Le cas qui se présente le plus est celui-ci : vous vous levez pour qu’une dame prenne votre place ; la dame se précipite avec voracité, si l’on peut dire ; elle n’a pas un mot, un signe, de remerciement pour le chevalier-galant, soit qu’elle juge que c’est bien le moins qu’il puisse faire, soit qu’elle suppose que, s’il se lève, c’est uniquement parce que sa station est proche.
Ce mutisme, cette ingratitude de l’obligée, découragent un peu la grande majorité des donneurs-de-leur-place, parce que rares sont les hommes qui se contentent de la seule approbation occulte de leur conscience. Remerciez, mesdames ! Cela vous coûtera si peu et leur fera tant plaisir !
Seconde déconvenue. Auprès de vous, une femme entre deux âges se tient debout... Vous faites le geste auguste du donneur de place ; mais une autre voyageuse, jeune celle-là, plus vive, mieux armée pour la lutte pour la banquette, a trouvé le moyen de se substituer prestement à celle que vous aviez choisie comme légataire universelle. Que faire ? Rien, évidemment ; mais d’avoir été joué vous ne ressentez pas moins un petit dépit qui vous aiguille vers la circonspection.
Et je ne parle pas du cas — qui se présente aussi — où c’est simplement un mufle masculin qui, à votre grand ébahissement, pratique la captation de votre héritage, par le droit de la brutalité ou de la souplesse. Vous avez la ressource de décocher à l’intrus quelques traits acérés ; mais après ? « Dans le Métro, mieux vaut goujat assis qu’aigle d’esprit debout ! », aurait pu dire le La Fontaine de La Matrone d’Ephèse — et dirait peut-être la galerie amusée par le bon tour !
Autre cas. Une femme, flanquée d’un garçonnet, est là, dans votre voisinage immédiat, deux fois sacrée comme femme et comme mère de famille. On ne saurait trop encourager la maternité ; vous lui faites l’hommage de votre siège, vous vous levez spontanément et..., et la dame installe à votre place, pour cinq minutes de trajet, son grand garçon à bons mollets, bien bâti, qui, le dimanche, poursuit éperdument des ballons de cuir pendant cinq heures consécutives !
La timidité, une sorte de fausse honte, vous empêchent de vous écrier : « Ah ! non, madame ! Vous ou moi... Mais pas cet adolescent râblé, as du football, prince du tennis, roi de la bicyclette, vedette de la course à pied ! »
Heureux, cent fois heureux, le voyageur du Métro dépourvu de sensibilité, de scrupules, de principes d’éducation, qui se blottit dans son coin, prend un journal, s’enfonce dans le texte avec le parti pris d’ignorer les bruits du monde, et se dit, dans la sérénité de son splendide isolement : « La meilleure station du Métro, c’est la station... assise ! », conclut notre chroniqueur.
Invité- Invité
Re: LES ANECDOTES HISTORIQUES, DROLES OU ENCORE INSOLITES
Claudius
La question ne se pose même pas en ce qui me concerne
Bonne fin de semaine
RASTAMAN2401- president d hippodrome
- Nombre de messages : 15389
Age : 54
Réputation : 906
Date d'inscription : 16/12/2012
Re: LES ANECDOTES HISTORIQUES, DROLES OU ENCORE INSOLITES
LES AMIS
C’est un roué
Cela se dit d’un homme du monde qui n’a ni vertus ni principes, mais qui donne à ses vices des dehors séduisants, qui les embellit à force de grâce et d’esprit.
Voici ce qui a pu mettre en vogue cette expression, devenue proverbiale dans ce qu’on appelle la bonne compagnie :
Un ivrogne sort d’un cabaret, place de Grève. On avait fait une exécution ; il était nuit ; le patient hurlait sur la roue, la douleur lui arrachait des jurements et des imprécations. L’ivrogne, levant la tête vers l’échafaud, prend pour lui ces injures, et dit tout haut :
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
« Ce n’est pas tout que d’être roué, il faut encore être poli. » Paris s’amouracha de ce mot insensé ; il fit fortune dans tous les cercles. Le titre d’aimable roué passa dans le jargon du grand monde. Les grands seigneurs s’étaient approprié le nom de roués, pour se distinguer de leurs laquais, qui n’étaient que des pendards.
C’est un roué
Cela se dit d’un homme du monde qui n’a ni vertus ni principes, mais qui donne à ses vices des dehors séduisants, qui les embellit à force de grâce et d’esprit.
Voici ce qui a pu mettre en vogue cette expression, devenue proverbiale dans ce qu’on appelle la bonne compagnie :
Un ivrogne sort d’un cabaret, place de Grève. On avait fait une exécution ; il était nuit ; le patient hurlait sur la roue, la douleur lui arrachait des jurements et des imprécations. L’ivrogne, levant la tête vers l’échafaud, prend pour lui ces injures, et dit tout haut :
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
« Ce n’est pas tout que d’être roué, il faut encore être poli. » Paris s’amouracha de ce mot insensé ; il fit fortune dans tous les cercles. Le titre d’aimable roué passa dans le jargon du grand monde. Les grands seigneurs s’étaient approprié le nom de roués, pour se distinguer de leurs laquais, qui n’étaient que des pendards.
Invité- Invité
Re: LES ANECDOTES HISTORIQUES, DROLES OU ENCORE INSOLITES
Claudius
Bonne soirée
RASTAMAN2401- president d hippodrome
- Nombre de messages : 15389
Age : 54
Réputation : 906
Date d'inscription : 16/12/2012
Re: LES ANECDOTES HISTORIQUES, DROLES OU ENCORE INSOLITES
les amis
Avoir une belle bague au doigt
C’est posséder une jolie propriété dont on peut se défaire avec avantage, ou bien c’est occuper une place qui rapporte un gros traitement sans pour cela exiger un grand travail
Au Moyen Age lorsqu’on voulait investir quelqu’un d’un bénéfice, on lui remettait un objet qui variait selon le rang des personnes ou la nature des choses. Parmi les différents symboles de l’investiture, celui qu’on employait le plus souvent était l’anneau qu’on remettait au nouveau propriétaire et sur lequel juraient les parties contractantes.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
On trouve la trace de cet ancien usage dans une citation latine datant de 497 : Per annulum tradidimus, ce qui signifie : Nous avons livré par l’anneau. C’était ce qu’on appelait autrefois en France, l’investiture de l’anneau, pour mettre en possession les acquéreurs et les donataires, parce qu’un anneau sur lequel avaient juré les parties contractantes était remis au propriétaire comme un titre spécial possession de propriété.
On employait autrefois une autre locution proverbiale qui avait quelque rapport au même usage : Laisse l’anneau à la porte, ce qui voulait dire : Faire l’abandon de sa maison et de ses biens.
Avoir une belle bague au doigt
C’est posséder une jolie propriété dont on peut se défaire avec avantage, ou bien c’est occuper une place qui rapporte un gros traitement sans pour cela exiger un grand travail
Au Moyen Age lorsqu’on voulait investir quelqu’un d’un bénéfice, on lui remettait un objet qui variait selon le rang des personnes ou la nature des choses. Parmi les différents symboles de l’investiture, celui qu’on employait le plus souvent était l’anneau qu’on remettait au nouveau propriétaire et sur lequel juraient les parties contractantes.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
On trouve la trace de cet ancien usage dans une citation latine datant de 497 : Per annulum tradidimus, ce qui signifie : Nous avons livré par l’anneau. C’était ce qu’on appelait autrefois en France, l’investiture de l’anneau, pour mettre en possession les acquéreurs et les donataires, parce qu’un anneau sur lequel avaient juré les parties contractantes était remis au propriétaire comme un titre spécial possession de propriété.
On employait autrefois une autre locution proverbiale qui avait quelque rapport au même usage : Laisse l’anneau à la porte, ce qui voulait dire : Faire l’abandon de sa maison et de ses biens.
Invité- Invité
Re: LES ANECDOTES HISTORIQUES, DROLES OU ENCORE INSOLITES
CLAUDIUS
QUEL PLAISIR DE TE RETROUVER
QUEL PLAISIR DE TE RETROUVER
Invité- Invité
Re: LES ANECDOTES HISTORIQUES, DROLES OU ENCORE INSOLITES
Claudius
J'aimerai en avoir une à chaque doigt
Bonne journée
RASTAMAN2401- president d hippodrome
- Nombre de messages : 15389
Age : 54
Réputation : 906
Date d'inscription : 16/12/2012
Re: LES ANECDOTES HISTORIQUES, DROLES OU ENCORE INSOLITES
les amis
Avoir perdu ses gants
Locution employée en parlant d’une demoiselle qui a eu quelque aventure préjudiciable à son honneur
Autrefois, un des plus grands témoignages d’amour qu’une belle pût accorder à un homme qu’elle croyait devoir épouser ou qu’elle aimait, c’était de lui donner ses gants ou l’un de ses gants, surtout celui de la main gauche, dite la main du cœur.
Dans un vieux roman de chevalerie, une demoiselle, voulant prouver sa reconnaissance à Gérard de Nevers, qui l’avait défendue contre ses ennemis, « prit son gant senestre, si le bailla à Gérard qui moult volontiers le prist, icelle lui disant : Sire, mon corps, ma vie, mes terres et mon honneur, je mets en la garde de Dieu et de vous. »
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Elisabeth, reine d’Angleterre, éprise de Robert d’Évreux, comte d’Essex, lui fit présent d’un de ses gants pour qu’il le portât à son chapeau, faveur dont elle n’honora aucun autre soupirant, car on prétend qu’elle en eut un assez grand nombre, sans jamais négliger pourtant le soin de sa virginité, s’il faut en croire cette épitaphe qu’elle ordonna de mettre sur son tombeau :
« Ci-gît Élisabeth, qui régna vierge et mourut vierge. Hic sita est Elisabeth quae virgo regnavit et virgo obiit. » (Cambden, ad ann. 1559.) Aussi est-elle appelée la belle vestale assise sur le trône d’Occident, dans une pièce de Shakespeare, et la reine vierge, dans le Château de Kenilworth, de Walter Scott tome 2, chapitre VIII).
Avoir perdu ses gants
Locution employée en parlant d’une demoiselle qui a eu quelque aventure préjudiciable à son honneur
Autrefois, un des plus grands témoignages d’amour qu’une belle pût accorder à un homme qu’elle croyait devoir épouser ou qu’elle aimait, c’était de lui donner ses gants ou l’un de ses gants, surtout celui de la main gauche, dite la main du cœur.
Dans un vieux roman de chevalerie, une demoiselle, voulant prouver sa reconnaissance à Gérard de Nevers, qui l’avait défendue contre ses ennemis, « prit son gant senestre, si le bailla à Gérard qui moult volontiers le prist, icelle lui disant : Sire, mon corps, ma vie, mes terres et mon honneur, je mets en la garde de Dieu et de vous. »
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Elisabeth, reine d’Angleterre, éprise de Robert d’Évreux, comte d’Essex, lui fit présent d’un de ses gants pour qu’il le portât à son chapeau, faveur dont elle n’honora aucun autre soupirant, car on prétend qu’elle en eut un assez grand nombre, sans jamais négliger pourtant le soin de sa virginité, s’il faut en croire cette épitaphe qu’elle ordonna de mettre sur son tombeau :
« Ci-gît Élisabeth, qui régna vierge et mourut vierge. Hic sita est Elisabeth quae virgo regnavit et virgo obiit. » (Cambden, ad ann. 1559.) Aussi est-elle appelée la belle vestale assise sur le trône d’Occident, dans une pièce de Shakespeare, et la reine vierge, dans le Château de Kenilworth, de Walter Scott tome 2, chapitre VIII).
Invité- Invité
Re: LES ANECDOTES HISTORIQUES, DROLES OU ENCORE INSOLITES
les amis
Courir le guilledou
Aller souvent, et surtout la nuit, dans les lieux de débauche
Guilledou, suivant Ménage, est dérivé de gildonia, espèce d’ancienne société ou confrérie dans laquelle on faisait des festins qui pouvaient servir de prétexte à d’autres débauches.
Suivant Le Duchat, courir le guilledou est une corruption de courir l’aiguillette, et peut signifier proprement courir les grands corps de garde, de tout temps pratiqués dans les portes des villes, sous des tours dont les flèches se terminent en pointe comme l’aiguillette d’un clocher. Une de ces portes est appelée guildou dans l’Histoire du roi Charles VII (édition du Louvre, in-folio, p. 783) ; et, dans l’histoire du même prince, attribuée à Alain Chartier, sous l’année 1446, il est parlé d’un château de Bretagne appelé Guilledou, soit à cause de sa tour, soit parce qu’il était situé sur quelque pointe de montagne.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
L’abbé Morellet, donne l’étymologie suivante : « Le propos d’un homme qui court les lieux de prostitution est tout naturellement will do you... ? Voulez-vous... ? Si l’on considère que le w anglais se change souvent en g, et que dou a pu remplacer do you pour la plus grande facilité de la prononciation, on comprend aisément comment courir le guilledou est mener la vie d’un libertin, demandant aux filles will you ? ou will do you... ?
Courir le guilledou
Aller souvent, et surtout la nuit, dans les lieux de débauche
Guilledou, suivant Ménage, est dérivé de gildonia, espèce d’ancienne société ou confrérie dans laquelle on faisait des festins qui pouvaient servir de prétexte à d’autres débauches.
Suivant Le Duchat, courir le guilledou est une corruption de courir l’aiguillette, et peut signifier proprement courir les grands corps de garde, de tout temps pratiqués dans les portes des villes, sous des tours dont les flèches se terminent en pointe comme l’aiguillette d’un clocher. Une de ces portes est appelée guildou dans l’Histoire du roi Charles VII (édition du Louvre, in-folio, p. 783) ; et, dans l’histoire du même prince, attribuée à Alain Chartier, sous l’année 1446, il est parlé d’un château de Bretagne appelé Guilledou, soit à cause de sa tour, soit parce qu’il était situé sur quelque pointe de montagne.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
L’abbé Morellet, donne l’étymologie suivante : « Le propos d’un homme qui court les lieux de prostitution est tout naturellement will do you... ? Voulez-vous... ? Si l’on considère que le w anglais se change souvent en g, et que dou a pu remplacer do you pour la plus grande facilité de la prononciation, on comprend aisément comment courir le guilledou est mener la vie d’un libertin, demandant aux filles will you ? ou will do you... ?
Invité- Invité
RASTAMAN2401- president d hippodrome
- Nombre de messages : 15389
Age : 54
Réputation : 906
Date d'inscription : 16/12/2012
Page 26 sur 32 • 1 ... 14 ... 25, 26, 27 ... 32
Page 26 sur 32
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum