LES ANECDOTES HISTORIQUES, DROLES OU ENCORE INSOLITES
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les potos
Claudius
Courage mon poto Roq
Claudius
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Claudius
La douche écossaise, oui c'est très bon mais dure à réaliser
A plus
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Claudius
Bon dimanche
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Spirit
C'est beau l'amour
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Re: LES ANECDOTES HISTORIQUES, DROLES OU ENCORE INSOLITES
LES AMIS
C’est un pays de Cocagne
Cette locution proverbiale est une allusion à ce fameux pays de Cocagne qui n’a existé que dans l’imagination des Napolitains (qui disent cuccagna), où l’on devait trouver tout ce qu’il était possible de désirer. L’idée de ce pays est une réminiscence de l’âge d’or chanté par les poètes grecs. Chez les Latins, Ovide définissait par les mots suivants un pays rempli de délices : Terra ubi molliter vivitur (la terre où l’on vit dans la mollesse).
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Pays de Cocagne. Peinture de Bruegel l’Ancien (1567)
Cette expression sert de titre à un tableau du XIIIe siècle, où l’auteur raconte qu’étant allé à Rome, il fut envoyé par pénitence dans un pays tout particulier qu’il dépeint ainsi :
Ce pays a nom Cokaingne,
Qui plus i dort, plus i gaigne.
Dans les fêtes publiques à Naples, on élevait, au XVIe et au XVIIe siècles, pour l’amusement du peuple, une sorte de montagne représentant le Vésuve, d’où étaient lancées dos quantités de choses bonnes à manger, commue des saucissons, du macaroni, etc., sur lesquelles la populace se jetait en se bousculant pour les attraper.
Le mot de Cocagne fut, paraît-il, introduit en France en 1688. On l’écrivit d’abord cocaigne, cokaigne, cokaine et coquaigne ; il tirait son origine du substantif latin coquina, qui veut dire cuisine, bonne chère, venant lui- même du verbe coquere, qui signifie faire cuire. L’idée de cuisine fait donc le fond de cette origine, qui semble être la meilleure. Il faut remarquer que, dans la langue celtique, cocaigne signifie très bon, bien fait.
La fable de Fénelon intitulée : Un voyage dans l’île des plaisirs, est une description détaillée d’un pays de Cocagne. N’a-t-on pas à ce propos fait ce vers : « Paris est pour un riche un pays de Cocagne. » Dans le théâtre de Le Grand, on trouve une comédie intitulée : Le Roi de Cocagne, où un bon paysan, nommé Guillot, écoute avec ravissement la description de l’île qui appartient au roi ; il est surtout émerveillé lorsqu’on lui dit que tous les palais sont faits de confiture ; il s’écrie alors : « Morguenne, que j’allons donc manger d’architecture. »
C’est un pays de Cocagne
Cette locution proverbiale est une allusion à ce fameux pays de Cocagne qui n’a existé que dans l’imagination des Napolitains (qui disent cuccagna), où l’on devait trouver tout ce qu’il était possible de désirer. L’idée de ce pays est une réminiscence de l’âge d’or chanté par les poètes grecs. Chez les Latins, Ovide définissait par les mots suivants un pays rempli de délices : Terra ubi molliter vivitur (la terre où l’on vit dans la mollesse).
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Pays de Cocagne. Peinture de Bruegel l’Ancien (1567)
Cette expression sert de titre à un tableau du XIIIe siècle, où l’auteur raconte qu’étant allé à Rome, il fut envoyé par pénitence dans un pays tout particulier qu’il dépeint ainsi :
Ce pays a nom Cokaingne,
Qui plus i dort, plus i gaigne.
Dans les fêtes publiques à Naples, on élevait, au XVIe et au XVIIe siècles, pour l’amusement du peuple, une sorte de montagne représentant le Vésuve, d’où étaient lancées dos quantités de choses bonnes à manger, commue des saucissons, du macaroni, etc., sur lesquelles la populace se jetait en se bousculant pour les attraper.
Le mot de Cocagne fut, paraît-il, introduit en France en 1688. On l’écrivit d’abord cocaigne, cokaigne, cokaine et coquaigne ; il tirait son origine du substantif latin coquina, qui veut dire cuisine, bonne chère, venant lui- même du verbe coquere, qui signifie faire cuire. L’idée de cuisine fait donc le fond de cette origine, qui semble être la meilleure. Il faut remarquer que, dans la langue celtique, cocaigne signifie très bon, bien fait.
La fable de Fénelon intitulée : Un voyage dans l’île des plaisirs, est une description détaillée d’un pays de Cocagne. N’a-t-on pas à ce propos fait ce vers : « Paris est pour un riche un pays de Cocagne. » Dans le théâtre de Le Grand, on trouve une comédie intitulée : Le Roi de Cocagne, où un bon paysan, nommé Guillot, écoute avec ravissement la description de l’île qui appartient au roi ; il est surtout émerveillé lorsqu’on lui dit que tous les palais sont faits de confiture ; il s’écrie alors : « Morguenne, que j’allons donc manger d’architecture. »
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les amis
Boire comme un fiancé
Boire largement
Cette expression proverbiale se trouve dans le cinquième chapitre de Gargantua. Fleury de Bellingen la fait venir des noces de Cana, où la provision de vin fut épuisée ; sur quoi l’abbé Tuet fait la remarque suivante :
« Le texte sacré dit bien qu’à ces noces le vin manqua, mais non pas que l’on y but beaucoup, encore moins que l’époux donna l’exemple de l’intempérance. J’aimerais mieux tirer le proverbe des amants de Pénélope, qui passaient le temps à boire, à danser, etc. Horace appelle sponsos Penelopes les personnes livrées à la débauche. »
Aucune de ces explications ne paraît admissible ; en voici une autre. Autrefois, en France, on était dans l’usage de boire le vin des fiançailles. Le fiancé, dans cette circonstance, devait souvent vider son verre pour faire raison aux convives qui lui portaient des santés ; et de là vint qu’on dit, Boire tanquam sponsus et Boire comme un fiancé.
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Martenne cite un Missel de Paris, du quinzième siècle, où il est dit : « Quand les époux, au sortir de la messe, arrivent à la porte de leur maison, ils y trouvent le pain et le vin. Le prêtre bénit le pain et le présente à l’époux et à l’épouse pour qu’ils y mordent ; le prêtre bénit aussi le vin et leur en donne à boire ; ensuite il les introduit lui-même dans la maison conjugale. » Il y a un siècle encore, dans la Brie, on offrait aux époux revenant de l’église une soupière de vin chaud et sucré.
En Angleterre, on faisait boire autrefois aux nouveaux mariés du vin sucré dans des coupes qu’on gardait à la sacristie parmi les vases sacrés, et on leur donnait à manger des oublies ou des gaufres qu’ils trempaient dans leur vin. De vieux Missels attestent cette coutume, qui fut observée aux noces de la reine Marie et de Philippe  II. Selden a signalé parmi les rites de l’église grecque une semblable coutume, qu’il regarde comme un reste de la confarréation des anciens.
Stiernhook (De jure suevorum et gothorum, édition de 1572) rapporte une scène charmante qui avait lieu aux fiançailles chez les Suèves et les Goths. « Le fiancé entrant dans la maison où devait se faire la cérémonie, prenait la coupe dite maritale, et après avoir écouté quelques paroles du paranymphe sur son changement de vie, il vidait cette coupe en signe de constance, de force et de protection, à la santé de sa fiancée, à qui il promettait ensuite la morgennétique (morgenneticam), c’est-à-dire une dot pour prix de la virginité. La fiancée témoignait sa reconnaissance, puis elle se retirait pour quelques instants, et ayant déposé son voile, elle reparaissait sous le costume de l’épouse, effleurait de ses lèvres la coupe qui lui était présentée et jurait amour, fidélité, diligence et soumission. »
Boire comme un fiancé
Boire largement
Cette expression proverbiale se trouve dans le cinquième chapitre de Gargantua. Fleury de Bellingen la fait venir des noces de Cana, où la provision de vin fut épuisée ; sur quoi l’abbé Tuet fait la remarque suivante :
« Le texte sacré dit bien qu’à ces noces le vin manqua, mais non pas que l’on y but beaucoup, encore moins que l’époux donna l’exemple de l’intempérance. J’aimerais mieux tirer le proverbe des amants de Pénélope, qui passaient le temps à boire, à danser, etc. Horace appelle sponsos Penelopes les personnes livrées à la débauche. »
Aucune de ces explications ne paraît admissible ; en voici une autre. Autrefois, en France, on était dans l’usage de boire le vin des fiançailles. Le fiancé, dans cette circonstance, devait souvent vider son verre pour faire raison aux convives qui lui portaient des santés ; et de là vint qu’on dit, Boire tanquam sponsus et Boire comme un fiancé.
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Martenne cite un Missel de Paris, du quinzième siècle, où il est dit : « Quand les époux, au sortir de la messe, arrivent à la porte de leur maison, ils y trouvent le pain et le vin. Le prêtre bénit le pain et le présente à l’époux et à l’épouse pour qu’ils y mordent ; le prêtre bénit aussi le vin et leur en donne à boire ; ensuite il les introduit lui-même dans la maison conjugale. » Il y a un siècle encore, dans la Brie, on offrait aux époux revenant de l’église une soupière de vin chaud et sucré.
En Angleterre, on faisait boire autrefois aux nouveaux mariés du vin sucré dans des coupes qu’on gardait à la sacristie parmi les vases sacrés, et on leur donnait à manger des oublies ou des gaufres qu’ils trempaient dans leur vin. De vieux Missels attestent cette coutume, qui fut observée aux noces de la reine Marie et de Philippe  II. Selden a signalé parmi les rites de l’église grecque une semblable coutume, qu’il regarde comme un reste de la confarréation des anciens.
Stiernhook (De jure suevorum et gothorum, édition de 1572) rapporte une scène charmante qui avait lieu aux fiançailles chez les Suèves et les Goths. « Le fiancé entrant dans la maison où devait se faire la cérémonie, prenait la coupe dite maritale, et après avoir écouté quelques paroles du paranymphe sur son changement de vie, il vidait cette coupe en signe de constance, de force et de protection, à la santé de sa fiancée, à qui il promettait ensuite la morgennétique (morgenneticam), c’est-à-dire une dot pour prix de la virginité. La fiancée témoignait sa reconnaissance, puis elle se retirait pour quelques instants, et ayant déposé son voile, elle reparaissait sous le costume de l’épouse, effleurait de ses lèvres la coupe qui lui était présentée et jurait amour, fidélité, diligence et soumission. »
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Claudius
Je connaissais "boire comme un trou"
Bon dimanche
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les amis
C’est la cour du roi Pétaud, où tout le monde est maître
On a coutume d’employer ce proverbe à l’égard de toute société, de toute maison où il n’y a point d’ordre, où l’autorité du chef est méconnue, et ou partant, tout le monde est maître
Cela vient, sans doute, de ce qu’autrefois en France, toute compagnie, toute communauté élisait un chef qui était maître souverain et qui en avait tous les privilèges.
Les mendiants aussi avaient, comme les compagnies les plus illustres du royaume, le droit de s’élire un chef. Par plaisanterie, on avait appelé leur roi Peto, c’est-à-dire je demande, ce qui, par corruption, ne tarda pas à se modifier en ce terme du proverbe, Pétaud. De là le dicton.
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De pétaud, on finit par faire pétaudière, pour signifier une assemblée tumultueuse et insubordonnée. Nos meilleurs classiques ont employé cette locution proverbiale qui, bien qu’elle commence à vieillir, ne tombe nullement et acquiert tous les jours une plus grande force d’expression : on ne saurait la remplacer.
Un grand prince, Alexis Comnène, qui était en même temps un des hommes les plus honnêtes et les plus éclairés de son temps, avait coutume d’employer une belle maxime, dont il s’appuyait avec justice pour être le maître chez lui. « Quand les gouvernants font ce qu’ils doivent, disait cet homme illustre, les gouvernés ne font pas ce qu’ils veulent. » Mot d’esprit résumant tous les graves devoirs des rois envers les peuples, des parents envers les enfants.
C’est la cour du roi Pétaud, où tout le monde est maître
On a coutume d’employer ce proverbe à l’égard de toute société, de toute maison où il n’y a point d’ordre, où l’autorité du chef est méconnue, et ou partant, tout le monde est maître
Cela vient, sans doute, de ce qu’autrefois en France, toute compagnie, toute communauté élisait un chef qui était maître souverain et qui en avait tous les privilèges.
Les mendiants aussi avaient, comme les compagnies les plus illustres du royaume, le droit de s’élire un chef. Par plaisanterie, on avait appelé leur roi Peto, c’est-à-dire je demande, ce qui, par corruption, ne tarda pas à se modifier en ce terme du proverbe, Pétaud. De là le dicton.
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De pétaud, on finit par faire pétaudière, pour signifier une assemblée tumultueuse et insubordonnée. Nos meilleurs classiques ont employé cette locution proverbiale qui, bien qu’elle commence à vieillir, ne tombe nullement et acquiert tous les jours une plus grande force d’expression : on ne saurait la remplacer.
Un grand prince, Alexis Comnène, qui était en même temps un des hommes les plus honnêtes et les plus éclairés de son temps, avait coutume d’employer une belle maxime, dont il s’appuyait avec justice pour être le maître chez lui. « Quand les gouvernants font ce qu’ils doivent, disait cet homme illustre, les gouvernés ne font pas ce qu’ils veulent. » Mot d’esprit résumant tous les graves devoirs des rois envers les peuples, des parents envers les enfants.
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Claudius
Bonne journée
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le amis
Bassiner quelqu’un
Le verbe bassiner commença d’être employé dans ce sens vers 1860, et est mentionné sous ce rapport dans le Dictionnaire de la langue verte (1867), dans les Excentricités du langage (1865), dans le Dictionnaire des familiarités françaises publié par la Revue anecdotique (1860).
Il a été proposé deux origines, l’une qu’on peut appeler grammaticale, l’autre qui est anecdotique. La première est due à Ch. Rozan (Petites ignorances de la conversion) : « Dans son acception ordinaire, bassiner veut dire mouiller à plusieurs reprises une plaie, une partie malade pour l’amollir ou la rafraîchir. Or, il est des plaies sensibles et des malades irritables qui ne s’accommodent pas volontiers de cette action de bassiner, répétée trop souvent pour ne pas devenir agaçante. L’homme ennuyeux, qui revient sans cesse sur le même sujet pour redire le même discours, et toujours sur le même ton, ne manque pas d’analogie avec le linge qui bassine : l’un exerce sur l’esprit une action à peu près semblable à celle que l’autre exerce sur le corps ; tous les deux portent également sur les nerfs, et il ne serait pas impossible que le mot du peuple fût simplement une métaphore. »
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Notons que le verbe bassiner, dans le sens de mouiller à plusieurs reprises une plaie, une place, une partie malade, était employé dès le XVIe siècle, au moins, comme le montrent ces exemples : « Il me dit qu’il falloit bassiner le petit ventre d’eau froide... » (Paré) ; « Bassinés les dartres de la salive d’un jeune enfant » (Olivier de Serres). Mais bassiner, au sens où on l’entendit plus tard, est beaucoup plus récent ; on serait donc resté plus de trois siècles pour dériver ce dernier sens du premier ? Cela semble bien improbable.
Voici la seconde, fournie par un ami, à l’auteur de l’ouvrage précédemment cité. On raconte à Genève qu’un atelier d’horlogerie de cette ville était fréquenté autrefois par un monsieur qui venait dire tous les jours où en étaient les travaux d’un bassin qu’il faisait construire dans sa propriété. Il ne parlait pas d’autre chose, et s’en allait heureux quand il avait tout dit sur son cher bassin. Cela dura aussi longtemps que la construction, qui marchait du reste fort lentement. Pour les ouvriers de l’horlogerie, ce visiteur aussi ennuyeux qu’assidu fut bientôt un bassin, qualification qui donna immédiatement naissance, comme on le pense bien, à bassiner. Que ce soit là ou non l’origine du nouveau sens du verbe dont il s’agit, toujours est-il qu’il se trouve défini ainsi dans le Glossaire genevois de Gaudry Lefort : « Bassiner, ennuyer, fatiguer : Oh ! qu’il me bassine ! Qu’il est bassinant ! »
Or, comme ce glossaire a été publié en 1827, et que depuis lors, beaucoup de Genevois probablement ont séjourné plus ou moins longtemps à Paris, il est à présumer qu’ils y auront introduit bassiner, avec sa nouvelle acception, et que ce néologisme, après avoir été mentionné par les recueils spécialement consacrés à la langue populaire de la capitale, se sera naturellement répandu peu à peu en province.
Bassiner quelqu’un
Le verbe bassiner commença d’être employé dans ce sens vers 1860, et est mentionné sous ce rapport dans le Dictionnaire de la langue verte (1867), dans les Excentricités du langage (1865), dans le Dictionnaire des familiarités françaises publié par la Revue anecdotique (1860).
Il a été proposé deux origines, l’une qu’on peut appeler grammaticale, l’autre qui est anecdotique. La première est due à Ch. Rozan (Petites ignorances de la conversion) : « Dans son acception ordinaire, bassiner veut dire mouiller à plusieurs reprises une plaie, une partie malade pour l’amollir ou la rafraîchir. Or, il est des plaies sensibles et des malades irritables qui ne s’accommodent pas volontiers de cette action de bassiner, répétée trop souvent pour ne pas devenir agaçante. L’homme ennuyeux, qui revient sans cesse sur le même sujet pour redire le même discours, et toujours sur le même ton, ne manque pas d’analogie avec le linge qui bassine : l’un exerce sur l’esprit une action à peu près semblable à celle que l’autre exerce sur le corps ; tous les deux portent également sur les nerfs, et il ne serait pas impossible que le mot du peuple fût simplement une métaphore. »
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Notons que le verbe bassiner, dans le sens de mouiller à plusieurs reprises une plaie, une place, une partie malade, était employé dès le XVIe siècle, au moins, comme le montrent ces exemples : « Il me dit qu’il falloit bassiner le petit ventre d’eau froide... » (Paré) ; « Bassinés les dartres de la salive d’un jeune enfant » (Olivier de Serres). Mais bassiner, au sens où on l’entendit plus tard, est beaucoup plus récent ; on serait donc resté plus de trois siècles pour dériver ce dernier sens du premier ? Cela semble bien improbable.
Voici la seconde, fournie par un ami, à l’auteur de l’ouvrage précédemment cité. On raconte à Genève qu’un atelier d’horlogerie de cette ville était fréquenté autrefois par un monsieur qui venait dire tous les jours où en étaient les travaux d’un bassin qu’il faisait construire dans sa propriété. Il ne parlait pas d’autre chose, et s’en allait heureux quand il avait tout dit sur son cher bassin. Cela dura aussi longtemps que la construction, qui marchait du reste fort lentement. Pour les ouvriers de l’horlogerie, ce visiteur aussi ennuyeux qu’assidu fut bientôt un bassin, qualification qui donna immédiatement naissance, comme on le pense bien, à bassiner. Que ce soit là ou non l’origine du nouveau sens du verbe dont il s’agit, toujours est-il qu’il se trouve défini ainsi dans le Glossaire genevois de Gaudry Lefort : « Bassiner, ennuyer, fatiguer : Oh ! qu’il me bassine ! Qu’il est bassinant ! »
Or, comme ce glossaire a été publié en 1827, et que depuis lors, beaucoup de Genevois probablement ont séjourné plus ou moins longtemps à Paris, il est à présumer qu’ils y auront introduit bassiner, avec sa nouvelle acception, et que ce néologisme, après avoir été mentionné par les recueils spécialement consacrés à la langue populaire de la capitale, se sera naturellement répandu peu à peu en province.
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Re: LES ANECDOTES HISTORIQUES, DROLES OU ENCORE INSOLITES
les amis
Ce n’est plus le temps où Berthe filait
Pour dire qu’une chose n’est plus de saison, n’est plus de mode, qu’elle est surannée et qu’elle remonte à des temps trop anciens
L’origine de ce proverbe présente quelque intérêt. Pépin, roi de France, avait épousé, par ambassadeur, Berthe au grand pied, fille de Philippe, roi de Hongrie. Cette princesse, ayant appris que son futur époux était mal fait et de petite taille, montrait quelque difficulté à consentir à ce mariage ; mais, cédant par respect aux volontés de son père, elle finit par se résigner.
Elle partit pour la France ; là, entraînée par un écart de jeunesse, elle supplia Elisabeth de Maganza, une de ses dames d’honneur, et qui lui ressemblait parfaitement, de prendre son rôle et sa place et d’épouser Pépin. La supposition était d’autant plus facile, que Pépin n’avait jamais vu Berthe.
Elisabeth, effrayée d’une pareille proposition, se montra d’abord récalcitrante ; mais enfin, déterminée par les conseils de deux de ses parents qui, rebelles à l’autorité du roi de France, le haïssaient mortellement, elle consentit à passer pour la princesse, et aussitôt son arrivée à Paris elle épousa Pépin. Berthe, d’après l’avis des parents d’Elisabeth, s’était retirée dans un lieu voisin de Paris, avec la ferme résolution de s’en retourner sous peu de jours dans son pays ; mais ces perfides la trahirent, afin de l’empêcher de revenir sur sa première résolution, et pour consolider l’établissement de leur parente. Au lieu de lui faire prendre le chemin de la Hongrie, comme ils s’y étaient engagés, ils la firent conduire dans un bois, avec ordre à ceux qui l’escortaient de l’assassiner.
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Berthe (ou Bertrade) de Laon
Ceux-ci, émus de pitié, au lieu d’accomplir l’ordre sanguinaire qui leur avait été donné, se contentèrent de la dépouiller, de la lier à un arbre et de l’abandonner à son malheureux sort. Ils vinrent ensuite rendre compte de leur mission aux deux scélérats qui les avaient stipendiés, en leur disant qu’ils avaient tué Berthe. Ceux-ci, pour anéantir les traces d’un si grand crime, firent mourir leurs sicaires ; ils avaient eu auparavant la précaution de renvoyer en Hongrie les personnes de la suite de Berthe.
Cette malheureuse princesse, dans la situation cruelle où on l’avait laissée, poussait des plaintes et des soupirs lamentables qui furent entendus par un garde des forêts du roi, nommé Lambert. Cet homme, obéissant à la voix de l’humanité, détacha Berthe, la conduisit à sa maison et la confia à sa femme, qui la revêtit de ses habits grossiers et conformes à son humble condition. La princesse cacha la sienne, et demeura cinq années chez ces bonnes gens. Elle passait son temps à filer et à s’occuper de travaux champêtres ; elle s’y livra avec tant d’ardeur et d’assiduité qu’elle amassa, dit-on, beaucoup d’argent sur ses économies.
Un jour le roi Pépin, s’étant égaré à la chasse, fut conduit par le hasard à l’habitation de Lambert. Là il vit Berthe, en devint éperdument amoureux, et, l’ayant fait monter sur son char, il la mena dans son palais, et vécut quelque temps avec elle sans savoir qui elle était. C’est de cette liaison que naquit le futur Charlemagne, qui devait un jour remplir le monde de ses exploits et de sa renommée. Berthe était femme ; elle ne garda pas longtemps son secret ; elle découvrit à Pépin sa naissance, son premier engagement, ses malheurs et l’infâme trahison dont elle avait été si long-temps la victime ; elle oublia peut-être de lui parler de la supercherie qui avait si funestement tourné contre elle : l’amour-propre est un pénitent qui ne dit pas tous ses péchés.
Elle fut réintégrée dans ses droits d’épouse et de reine ; Elisabeth, la princesse supposée, chassée honteusement, si toutefois il ne lui arriva pis. Les traîtres furent punis. Cette historiette, vraie ou imaginée à plaisir, fit naître ce proverbe, auquel on peut donner une interprétation morale différente de celle qu’on lui donne communément : c’est que le malheur n’est pas toujours à la porte d’une pauvre femme, pas plus qu’à celle d’un pauvre homme.
Ce n’est plus le temps où Berthe filait
Pour dire qu’une chose n’est plus de saison, n’est plus de mode, qu’elle est surannée et qu’elle remonte à des temps trop anciens
L’origine de ce proverbe présente quelque intérêt. Pépin, roi de France, avait épousé, par ambassadeur, Berthe au grand pied, fille de Philippe, roi de Hongrie. Cette princesse, ayant appris que son futur époux était mal fait et de petite taille, montrait quelque difficulté à consentir à ce mariage ; mais, cédant par respect aux volontés de son père, elle finit par se résigner.
Elle partit pour la France ; là, entraînée par un écart de jeunesse, elle supplia Elisabeth de Maganza, une de ses dames d’honneur, et qui lui ressemblait parfaitement, de prendre son rôle et sa place et d’épouser Pépin. La supposition était d’autant plus facile, que Pépin n’avait jamais vu Berthe.
Elisabeth, effrayée d’une pareille proposition, se montra d’abord récalcitrante ; mais enfin, déterminée par les conseils de deux de ses parents qui, rebelles à l’autorité du roi de France, le haïssaient mortellement, elle consentit à passer pour la princesse, et aussitôt son arrivée à Paris elle épousa Pépin. Berthe, d’après l’avis des parents d’Elisabeth, s’était retirée dans un lieu voisin de Paris, avec la ferme résolution de s’en retourner sous peu de jours dans son pays ; mais ces perfides la trahirent, afin de l’empêcher de revenir sur sa première résolution, et pour consolider l’établissement de leur parente. Au lieu de lui faire prendre le chemin de la Hongrie, comme ils s’y étaient engagés, ils la firent conduire dans un bois, avec ordre à ceux qui l’escortaient de l’assassiner.
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Berthe (ou Bertrade) de Laon
Ceux-ci, émus de pitié, au lieu d’accomplir l’ordre sanguinaire qui leur avait été donné, se contentèrent de la dépouiller, de la lier à un arbre et de l’abandonner à son malheureux sort. Ils vinrent ensuite rendre compte de leur mission aux deux scélérats qui les avaient stipendiés, en leur disant qu’ils avaient tué Berthe. Ceux-ci, pour anéantir les traces d’un si grand crime, firent mourir leurs sicaires ; ils avaient eu auparavant la précaution de renvoyer en Hongrie les personnes de la suite de Berthe.
Cette malheureuse princesse, dans la situation cruelle où on l’avait laissée, poussait des plaintes et des soupirs lamentables qui furent entendus par un garde des forêts du roi, nommé Lambert. Cet homme, obéissant à la voix de l’humanité, détacha Berthe, la conduisit à sa maison et la confia à sa femme, qui la revêtit de ses habits grossiers et conformes à son humble condition. La princesse cacha la sienne, et demeura cinq années chez ces bonnes gens. Elle passait son temps à filer et à s’occuper de travaux champêtres ; elle s’y livra avec tant d’ardeur et d’assiduité qu’elle amassa, dit-on, beaucoup d’argent sur ses économies.
Un jour le roi Pépin, s’étant égaré à la chasse, fut conduit par le hasard à l’habitation de Lambert. Là il vit Berthe, en devint éperdument amoureux, et, l’ayant fait monter sur son char, il la mena dans son palais, et vécut quelque temps avec elle sans savoir qui elle était. C’est de cette liaison que naquit le futur Charlemagne, qui devait un jour remplir le monde de ses exploits et de sa renommée. Berthe était femme ; elle ne garda pas longtemps son secret ; elle découvrit à Pépin sa naissance, son premier engagement, ses malheurs et l’infâme trahison dont elle avait été si long-temps la victime ; elle oublia peut-être de lui parler de la supercherie qui avait si funestement tourné contre elle : l’amour-propre est un pénitent qui ne dit pas tous ses péchés.
Elle fut réintégrée dans ses droits d’épouse et de reine ; Elisabeth, la princesse supposée, chassée honteusement, si toutefois il ne lui arriva pis. Les traîtres furent punis. Cette historiette, vraie ou imaginée à plaisir, fit naître ce proverbe, auquel on peut donner une interprétation morale différente de celle qu’on lui donne communément : c’est que le malheur n’est pas toujours à la porte d’une pauvre femme, pas plus qu’à celle d’un pauvre homme.
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Re: LES ANECDOTES HISTORIQUES, DROLES OU ENCORE INSOLITES
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Re: LES ANECDOTES HISTORIQUES, DROLES OU ENCORE INSOLITES
Jeter de la poudre aux yeux
C’est chercher à éblouir quelqu’un par de belles paroles pour se le rendre favorable ou l’empêcher de voir clair dans une affaire
Au XIVe siècle, avant l’invention de la poudre à canon, on se servait assez communément du mot poudre pour signifier poussière ; c’est ainsi qu’on l’emploie dans le langage poétique. Un écrivain, appelé Aignan, s’en est servi dans la traduction de deux vers de l’Iliade d’Homère :
Dans les champs des combats Grecs, Troyens confondus,
Cherchent leurs compagnons sur la poudre étendus.
Racine nous a laissé à ce sujet ce vers à double image : « Le corps né de la poudre à la poudre est rendu. »
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C’est donc dans ces différents sens qu’il faut entendre ici le mot poudre. Il ne s’agit pas de poudre d’or, ainsi que pourrait le faire croire l’idée d’éblouir attachée à cette locution : Jeter de la poudre aux yeux, mais de poussière, comme en faisaient voler les lutteurs et les coureurs les plus agiles aux courses des jeux Olympiques dans les yeux de ceux qui les suivaient. Cette tactique avait l’avantage de gêner leurs concurrents et de les empêcher, en les aveuglant, de bien distinguer le but.
Les Latins disaient : Pulverem oculis effundere, mots que nous avons traduits littéralement. Voici un quatrain de circonstance et qui pourrait trouver sa place dans cet article :
Chère parvenus dans la carrière
Vos coursiers sont trop emportés ;
En faisant voler la poussière
Vous rappelez d’où vous sortez.
Cette locution, est employée actuellement dans le sens figuré et l’on se sert aussi d’une autre avec une nuance dans le sens : Mettre de la poudre aux yeux de quelqu’un pour indiquer que l’on peut surpasser une personne par des talents ou des vertus. On trouve celte phrase dans l’épître XXXIV à Sénèque de notre moraliste Malherbe (1556) : « Je suis transporté de joie quand, par ce que vous faites et ce que vous m’écrivez, je reconnais quelque avantage sur vous-même ; et, pour le commun, il y a longtemps que vous lui avez mis de la poudre aux yeux. »
Comme conclusion on peut dire que cette locution est parfaitement appropriée à l’usage que l’on en fait pour indiquer l’acte d’une personne qui cherche à surprendre la bonne foi des autres par des apparences de mérite, sans qu’il s’y trouve aucune réalité.
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COMME UN VOL DE GERE FAUX
Napoléon passe dans la population pour beaucoup moins dépensier que les rois de l'Ancien Régime. Il s'accorde pourtant des revenus de plus en plus conséquents.
Lorsqu'il était premier consul, il touchait la très coquette somme de 6 millions de francs.
Empereur, il s'augmente à 25 millions et attribue une rente à ses frères. Encore ne s'agit-il que de la lite civile qui est publiée et que tout le monde alors peut consulter. Mais l'Empereur puise allègrement dans la caisse extraordinaire de l'armée et bénéficie du Trésor de la couronne, beaucoup plus opaques et secrets.
La propagande du régime met en avant les dépenses de la Maison impériale deux fois moins importantes que sous Louis XVI. Mais on cache la réalité par des jeux de classification des comptes. Les dépenses extraordinaires de Louis XVI ne dépassaient 200 000 livres, celles de Napoléon se montent à 6 millions en équivalent francs de 1809.
Quant aux dépenses de travaux, elles sont financées par des "fonds spéciaux".
" Escroc vous demander "
"Le deuil des convictions se porte en rouge , et à la boutonnière" - (jules Renard)
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Re: LES ANECDOTES HISTORIQUES, DROLES OU ENCORE INSOLITES
les amis
Ne pas valoir un pet de lapin
N'avoir aucune valeur. (c'est un peu comme mes pronos en ce moment )
Origine
Pour que le pet de lapin ait une valeur quelconque, encore faudrait-il qu'il soit commercialisable.
Mais y a-t-il quelqu'un, ici devant son écran, qui serait prêt à acheter un pet de lapin ?
À part un illuminé, ou bien un sagouin qui voudrait saboter ma démonstration, c'est extrêmement improbable.
On pourra donc considérer, comme point de départ, que le pet de lapin ne vaut rien.
De là, en guise d'hyperbole et histoire de bien enfoncer le clou, il est aisé de dire qu'une chose considérée comme étant sans aucune valeur vaut encore moins qu'un pet de lapin (qui, je le rappelle pour ceux qui ont du mal à suivre, ne vaut déjà rien).
On pourrait s'arrêter là pour justifier l'existence de l'expression, mais il y a quand même une question qu'on peut légitimement se poser : pourquoi une flatuosité du lapin au lieu de celle de l'éléphant, du castor, du moustique ou du fox-terrier ?
Serait-ce parce que ce léporidé (qu'on appelle aussi, mais dans l'intimité uniquement, un mammifère lagomorphe) est un spécialiste du développement du râble ? À moins que ce soit à cause de l'odeur de carotte qu'il répand alors ?
Il semble malheureusement que les raisons du choix de cet animal dont le pet n'a en réalité pas plus de valeur que celui d'un autre bestiau, restera un mystère à jamais, malgré la jeunesse de la locution qui ne date que de la fin du XIXe siècle.
Cependant, on n'oubliera pas que d'autres animaux ont préalablement servi dans des expressions similaires, puisqu'à la fin du XVIIIe, c'était le pet de coucou qui ne valait rien.
En fait, l'animal ajouté à la suite du pet doit pouvoir être librement choisi par chacun puisque certains auteurs se sont même abstenus de le citer, comme Zola, par exemple, qui dit simplement « tout ça ne vaut pas un pet ».
Cela dit, on peut également noter deux choses supplémentaires :
1. Le lapin est également mésestimé dans l'expression "en peau de lapin" qui désigne aussi quelque chose sans valeur ou quelqu'un qu'on ne peut prendre au sérieux.
2. Le Français en veut aux animaux puisque le pet de lapin vaut à peu près autant que la crotte de bique ou la roupie de sansonnet.
Exemple
« Et puis aussi, pour ce qui est des choses de la maison, - ces femmes-là, d'ailleurs c'est toujours comme ça - elle vaut pas un pet de lapin. »
Jean Giono - Regain
Il ne faut surtout pas confondre le pet de lapin avec le "pet de maçon".
Si le premier est une douce brise même pas capable de faire bouger les feuilles d'une plante en pot (encore qu'avec un lapin de la taille du Fuji-Yama...), le second, qui date du début du XVIIe siècle, est un pet hélas 'accompagné'.
D'ailleurs, Oudin utilise une belle image en 1640 : "un pet de maçon, qui emporte son mortier".
Ne pas valoir un pet de lapin
N'avoir aucune valeur. (c'est un peu comme mes pronos en ce moment )
Origine
Pour que le pet de lapin ait une valeur quelconque, encore faudrait-il qu'il soit commercialisable.
Mais y a-t-il quelqu'un, ici devant son écran, qui serait prêt à acheter un pet de lapin ?
À part un illuminé, ou bien un sagouin qui voudrait saboter ma démonstration, c'est extrêmement improbable.
On pourra donc considérer, comme point de départ, que le pet de lapin ne vaut rien.
De là, en guise d'hyperbole et histoire de bien enfoncer le clou, il est aisé de dire qu'une chose considérée comme étant sans aucune valeur vaut encore moins qu'un pet de lapin (qui, je le rappelle pour ceux qui ont du mal à suivre, ne vaut déjà rien).
On pourrait s'arrêter là pour justifier l'existence de l'expression, mais il y a quand même une question qu'on peut légitimement se poser : pourquoi une flatuosité du lapin au lieu de celle de l'éléphant, du castor, du moustique ou du fox-terrier ?
Serait-ce parce que ce léporidé (qu'on appelle aussi, mais dans l'intimité uniquement, un mammifère lagomorphe) est un spécialiste du développement du râble ? À moins que ce soit à cause de l'odeur de carotte qu'il répand alors ?
Il semble malheureusement que les raisons du choix de cet animal dont le pet n'a en réalité pas plus de valeur que celui d'un autre bestiau, restera un mystère à jamais, malgré la jeunesse de la locution qui ne date que de la fin du XIXe siècle.
Cependant, on n'oubliera pas que d'autres animaux ont préalablement servi dans des expressions similaires, puisqu'à la fin du XVIIIe, c'était le pet de coucou qui ne valait rien.
En fait, l'animal ajouté à la suite du pet doit pouvoir être librement choisi par chacun puisque certains auteurs se sont même abstenus de le citer, comme Zola, par exemple, qui dit simplement « tout ça ne vaut pas un pet ».
Cela dit, on peut également noter deux choses supplémentaires :
1. Le lapin est également mésestimé dans l'expression "en peau de lapin" qui désigne aussi quelque chose sans valeur ou quelqu'un qu'on ne peut prendre au sérieux.
2. Le Français en veut aux animaux puisque le pet de lapin vaut à peu près autant que la crotte de bique ou la roupie de sansonnet.
Exemple
« Et puis aussi, pour ce qui est des choses de la maison, - ces femmes-là, d'ailleurs c'est toujours comme ça - elle vaut pas un pet de lapin. »
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Il ne faut surtout pas confondre le pet de lapin avec le "pet de maçon".
Si le premier est une douce brise même pas capable de faire bouger les feuilles d'une plante en pot (encore qu'avec un lapin de la taille du Fuji-Yama...), le second, qui date du début du XVIIe siècle, est un pet hélas 'accompagné'.
D'ailleurs, Oudin utilise une belle image en 1640 : "un pet de maçon, qui emporte son mortier".
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Re: LES ANECDOTES HISTORIQUES, DROLES OU ENCORE INSOLITES
mon petit Claudius
Toujours aussi enrichissant
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