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LES ANECDOTES HISTORIQUES, DROLES OU ENCORE INSOLITES

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Message par alain90 Ven 4 Avr - 17:45

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Amour, délice, orgue : masculins au singulier, féminins au pluriel


Ces trois mots sont les seuls de la langue française à changer de genre.


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Les mots amour, délice et orgue ont la particularité d’avoir un genre qui diffère au singulier et au pluriel. Il s’agit des trois seuls mots de la langue française qui sont masculins au singulier mais féminins au pluriel.

Amour :
◾filer le parfait amour (singulier masculin)

◾connaître ses premières amours (pluriel féminin)

Délice :
◾ce dessert est un délice

◾les délices merveilleuses de la rosée du printemps


Orgues :

Plus compliqué, les orgues sont au féminin lorsque désignant un seul instrument, mais restent au masculin si on parle de plusieurs instruments :
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LES ANECDOTES  HISTORIQUES,  DROLES OU ENCORE INSOLITES - Page 7 Empty Re: LES ANECDOTES HISTORIQUES, DROLES OU ENCORE INSOLITES

Message par Invité Ven 4 Avr - 18:37

LES ANECDOTES  HISTORIQUES,  DROLES OU ENCORE INSOLITES - Page 7 265389628 les potos

 LES ANECDOTES  HISTORIQUES,  DROLES OU ENCORE INSOLITES - Page 7 3466016178 à vous

Bonne soirée

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Message par Invité Sam 5 Avr - 9:09

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Caméléons
Préjugés des Anciens sur les Caméléons
(D’après « Le Magasin pittoresque », paru en 1870)

Une fable accréditée par les anciens sur le caméléon est que cet animal ne vit que d’air. Voilà une singulière propriété qui serait bien à envier. Il aspire l’air avec délices, il lui ouvre tout son corps, il s’en gorge, il s’en remplit, et ce délicat soutien lui suffit.

Pline admire d’autant plus cette particularité qu’il assure que la nature n’a concédé à aucun autre animal un pareil privilège. « Cet animal, dit-il, est le seul qui ne boive ni ne mange ; seulement il hume l’air, se tenant debout, et ne vit d’autre chose. »

Il est difficile de voir au juste ce qui a pu donner naissance à une si singulière opinion ; mais il est certain, par le témoignage d’une multitude d’auteurs anciens, tels que Solin, Ovide, Stobée, saint Augustin, qu’elle a été fort répandue. Peut-être s’est-on confirmé dans cette opinion par une habitude remarquable du caméléon : c’est que, lorsqu’il aspire l’air, comme ses poumons sont très développés, l’air semble lui remplir tout d’un coup tout le corps, comme s’il se versait dans ses intestins et dans son estomac. Il faut ajouter à cela que le caméléon, comme la plupart des reptiles, qui ont peu de sang et un sang froid, peut supporter le jeûne très longtemps sans paraître en souffrir beaucoup.

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Caméléon

Mais en cela il ne s’écarte en rien des crapauds, des tortues, même de certains serpents qui jouissent également à un degré éminent de cette faculté. Scaliger rapporte comme un fait important que Landius a observé un caméléon enlevant une mouche avec sa langue. Belon, en ouvrant quelques-uns de ces animaux, constata que leur estomac était habituellement rempli de petits insectes.

Peirsec lui-même jugea encore nécessaire de faire des expériences de ce type sur les caméléons, et publia qu’il en avait vu boire et manger. On sait maintenant très bien que le caméléon se nourrit d’insectes qu’il va poursuivre sur les arbres et qu’il saisit de fort loin avec sa langue, qui est gluante à l’extrémité et qui se darde hors de sa bouche à une distance presque égale à la grandeur de son corps.

Une autre histoire sur le caméléon, aussi fabuleuse que la précédente, mais moins extravagante cependant, en ce qu’elle se justifie au moins par certaines apparences de vérité, est que cet animal se teint de la couleur des objets qui l’environnent. Cette opinion date aussi de l’Antiquité : elle exprimée dans Pline ; et c’est en vertu de cette croyance que le peuple a fait du caméléon l’emblème du courtisan.

Il est incontestable qu’il y a en effet, à cet égard, quelque chose de fort extraordinaire chez le caméléon : c’est que cet animal change à volonté de couleur, soit dans toute l’étendue de son corps, soit dans quelques parties seulement. Il est tantôt presque blanc, tantôt jaunâtre ou verdâtre, tantôt rouge, rouge foncé, violet et presque noir. Il suffit d’exciter sa colère pour lui voir prendre ces dernières nuances ; de le mettre dans un endroit froid et obscur pour le voir blanchir.

Cette dernière circonstance prouve assez que s’il change de couleur, ce n’est pas par le reflet des lieux ou pour se mettre en harmonie avec la nuance qui l’entoure. En effet, cette singulière variation dépend simplement de l’état de calme ou d’agitation de l’animal. C’est surtout l’étendue avec laquelle elle se développe qui mérite particulièrement l’attention ; car si l’on ne considère que la faculté du changement de couleur, il est certain qu’elle est commune à beaucoup d’autres animaux, et à l’homme lui-même, dont la figure, suivant les passions qui agitent son âme, devient tantôt pâle, tantôt jaune, tantôt rose ou rouge.

Les naturalistes ont cru pendant longtemps que ces changements de couleur étaient dus, chez le caméléon comme chez l’homme, au simple mouvement du sang. « La grandeur du poumon des caméléons, dit M. Cuvier, est probablement ce qui leur donne la propriété de changer de couleur. Leur poumon, en effet, les rend plus ou moins transparents, contraint plus ou moins le sang à refluer vers la peau, colore même ce fluide plus ou moins vivement, selon qu’il se remplit ou de vide ou d’air. »
Des observations plus récentes et plus attentives paraissent prouver que le phénomène en question est sans aucune relation avec le jeu du poumon, et provient de la structure même de la peau, qui renferme diverses matières colorantes qui peuvent, à la volonté de l’animal, se témoigner à la superficie ou se dissimuler. En résumé, on peut donc dire que le caméléon change en effet facilement de couleur, mais avec une certaine indépendance de son entourage.

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Message par RASTAMAN2401 Sam 5 Avr - 9:11

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Bon week-end
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Message par Invité Sam 5 Avr - 17:24

LES ANECDOTES  HISTORIQUES,  DROLES OU ENCORE INSOLITES - Page 7 565987 SUPER ALAIN ET LES POTOS

DE LA BELLE OUVRAGE

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Message par Invité Dim 6 Avr - 8:25

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Planète Mars : monde dépourvu de vices et dominé par les femmes ?
(D’après « Annales politiques et littéraires », paru en 1920)

L’engouement et la curiosité suscités par la planète Mars au début du XXe siècle incitent un chroniqueur des Annales politiques et littéraires à se replonger dans le célèbre Uranie de Flammarion, roman décrivant un monde inaccessible, libéré des contraintes matérielles, où la gent féminine règne en maître et ou la puissance se mesure à l’aune de la sensibilité

Vous n’ignorez pas que l’Institut a reçu en dépôt cent mille francs, lesquels doivent être offerts au savant qui, le premier, entrera en communication avec ce monde voisin et particulièrement sympathique, explique notre chroniqueur. Jusqu’ici, ce capital est resté inemployé. Mars ne nous a adressé aucun message précis... Or, voici que, depuis quinze jours, l’espoir toujours déçu se ranime. Des signes mystérieux enregistrés par les physiciens ont ouvert le champ à de hardies hypothèses...

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Ces signes, venus de l’espace interstellaire, ces ondes méthodiquement émises, semblaient vouloir amorcer la conversation. Vif émoi parmi les hommes... Du coup, nos difficultés, nos querelles, nos médiocres petits débats, nos soucis égoïstes, nos intrigues parlementaires, ont été relégués au second plan. Le rêve merveilleux nous a fait un instant oublier la réalité maussade. Et, soudain, l’immense désir qui nous pousse à nous évader de notre prison terrestre nous a ressaisis. Cette insatiable curiosité ne date pas d’hier. Toute une littérature en est née.

Pour me rafraîchir la mémoire, j’ai rouvert les bons auteurs, j’ai relu l’Uranie de mon vieil ami Flammarion. Ce roman eut quelque succès, naguère ; il échauffa l’imagination des Philamintes férues d’astronomie. Elles palpitèrent aux aventures de l’aéronaute Georges Spéro et de sa fiancée, dont les âmes, après un séjour chez les Martiens, redescendirent ici-bas et, sous les arbres de l’observatoire de Juvisy, firent à notre cher astronome d’étranges révélations. Et, d’abord, elles lui affirmèrent que Mars est l’empire de la femme émancipée, triomphante.
Le sexe féminin y règne en maître, par une supériorité incontestable sur le sexe masculin. Les organismes sont légers et délicats, la densité des corps est très faible, la pesanteur plus faible encore ; à la surface de ce monde, la force matérielle ne joue qu’un rôle secondaire dans la nature ; la finesse des sensations décide de tout. Il y a là un grand nombre d’espèces animales et plusieurs races humaines. Dans toutes ces espèces et dans toutes ces races, le sexe féminin est plus fort (la force consistant dans la délicatesse de sensations).

Autre supériorité des Martiens sur les Terriens : ils ne mangent pas. Ils se nourrissent comme les fleurs, d’air et de rosée ; ils vivent dans l’atmosphère plutôt qu’à la surface du sol. Dénués de besoins matériels, ils ignorent le vol, le meurtre, l’atrocité des guerres de rapine et de conquête. Enfin, ils ne parlent pas. Leurs pensées s’échangent et se pénètrent sans l’aide de mots. A peine une idée éclot-elle en leur esprit qu’elle se répand et rayonne.

Aussi les Martiens ne connaissent-ils ni l’hypocrisie, ni même la politesse, qui est la forme la plus excusable du mensonge. Parvenus à un haut degré de culture, ils possèdent des instruments scientifiques auprès desquels les outils de nos laboratoires sont des jouets grossiers.

Ils ont inventé, entre autres, une sorte d’appareil téléphotographique dans lequel un rouleau d’étoffe reçoit perpétuellement, en se déroulant, l’image de notre monde et la fixe inaltérablement. Un immense musée, consacré spécialement aux planètes du système solaire, conserve dans l’ordre chronologique toutes ces images photographiques fixées pour toujours. On y retrouve toute l’histoire de la terre ; la France du temps de Charlemagne, la Grèce du temps d’Alexandre, l’Egypte du temps de Ramsès.

Des microscopes permettent d’y reconnaître même les détails historiques, tels que Paris pendant la Révolution française, Rome sous le pontificat de Borgia, la flotte espagnole de Christophe Colomb arrivant en Amérique, les Francs de Clovis prenant possession des Gaules, l’armée de Jules César arrêtée dans sa conquête de l’Angleterre par la marée qui emporta ces vaisseaux les troupes du roi David, fondateur, des armées permanentes, ainsi que la plupart des scènes historiques, reconnaissables à certains caractères spéciaux.

De tout ceci, il résulte que nous aurions le plus grand profit à entrer en relations avec des êtres si parfaits et qui nous peuvent servir d’exemples, puisqu’ils sont libérés de nos vices et qu’en eux s’épanouissent magnifiquement, totalement nos incomplètes vertus... j’ai peur que, cette fois encore, ce bonheur ne nous soit point accordé. M. Marconi, M. Branly, le général commandant la Tour Eiffel, interrogés par d’avides reporters, se sont bornés à sourire... Ils ne croient pas à la possibilité d’élargir notre horizon, de fuir notre geôle. Et, pourtant, de cette geôle empoisonnée, qu’il nous serait agréable de sortir !

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Message par Invité Lun 7 Avr - 8:54

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Croisic (Le) (Loire-Atlantique)
(D’après Côtes vendéennes. De Lorient à La Rochelle, paru en 1892)

Le Croisic est une petite ville, de très ancienne origine, dans laquelle on a voulu retrouver l’un des ports bretons désignés par Ptolémée. Dès le milieu du cinquième siècle, le Croisic devint une station préférée des Saxons navigateurs. Plusieurs fois ils battirent les Romains et quand, battus eux-mêmes, ils se voyaient forcés de se retirer, ce n’était jamais pour longtemps, car leurs compatriotes accouraient du nord à la rescousse : la position offrant trop d’avantages pour être négligée par ces habiles marins.
Le port du Croisic
Le port du Croisic
Avant l’établissement des grands ports militaires de Bretagne, le Croisic possédait une véritable importance. Il armait de forts navires, et à toutes les époques de l’histoire du duché breton on retrouve avantageusement son nom. La fidélité de ses habitants aux ducs d’abord, puis aux rois de France, héritiers des ducs, resta si complète que des privilèges considérables lui furent assurés.

Nicolas Bouchart, amiral de Bretagne, tenant pour Jean de Montfort, fortifia la ville et y bâtit un château (1355). Il réparait ainsi le mal que Louis d’Espagne, partisan de Charles de Blois, avait fait au port treize ans auparavant.

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le port du Croisic

Le duc François II arma une flotte au Croisic, et accorda aux habitants plusieurs privilèges dont ils se montrèrent reconnaissants. Non seulement ils firent lever à l’armée de Charles VIII le siège de Nantes, mais encore ils contribuèrent à reprendre la ville de Vannes, enlevée par les Français. Plus tard, l’union de la Bretagne et de la France ayant été consommée, les Croisicais ne marchandèrent pas leur dévouement au nouveau souverain. Ils s’occupèrent avec ardeur des armements nécessaires pour réprimer les incursions des Anglais sur nos rivages. Quatre de leurs navires obtinrent l’honneur de la journée où si malheureusement périt le trop impétueux Portzmoguer (Primauguet) et où fut détruit le fameux vaisseau la Cordelière, construit par la reine Anne (1513).

« Le 29 avril 1557, dit Ogée, les habitants du Croisic écrivirent. au duc d"Étampes, gouverneur de Bretagne, pour lui apprendre qu’ils avaient chassé les Espagnols de Belle-Ile et pris une de leurs barques, où il s’était trouvé du sucre et des olives, et lui annoncer qu’ils lui conservaient quatre pains de sucre et un baril d’olives provenant de cette prise. »

Jusqu’en 1597, le Croisic resta au rang des plus fortes places bretonnes ; mais à cette époque Henri IV, vainqueur de la Ligue, acheva de pacifier le comté nantais. Le capitaine La Tremblaye vint assiéger et réduisit la ville, dont il démolit les fortifications et le château. A cette occasion surgit une réminiscence du célèbre épisode du siège de Calais par Édouard III d’Angleterre. Le capitaine avait imposé au Croisic une rançon de trente mille écus, somme considérable. On cherchait vainement à satisfaire le vainqueur ; alors vingt-deux habitants notables, désirant éviter à leur ville la continuation des représailles exercées par les troupes s’offrirent en otage. Les pauvres gens ne s’attendaient point à être si mal récompensés de leur belle action... Soit faute de ressources, soit pour toute autre cause, leurs concitoyens les laissèrent en prison. A grand peine, et après nombre de suppliques, purent-ils obtenir que la rançon dont leur personne répondait fût répartie sur la paroisse entière !

Un des derniers faits d’armes concernant le Croisic se passa le 21 novembre 1759. M. de Conflans, « par une manoeuvre sans excuses comme sans précédents dans la marine française (son vaisseau et son équipage étaient intacts), fit couper les câbles du Soleil-Royal et vint s’échouer à l’entrée du port vers sept heures du matin ». Le Héros, complètement désemparé, venait aussi faire côte à ce même port. L’épilogue du terrible combat devait être lamentable. Le maréchal français ordonna de brûler son vaisseau, quoiqu’il y ait lieu de croire que le Soleil-Royal pouvait être sauvé. Cet ordre fut exécuté, mais les Anglais « voulurent avoir leur part dans l’incendie », et deux jours après, le 24 novembre, cinq chaloupes ennemies vinrent brûler le Héros. Ceci encore se passa sous les yeux de Conflans !...

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Quinze jours environ s’écoulent, et l’amiral Anglais s’avise qu’il doit envoyer retirer les canons des vaisseaux incendiés. En conséquence, il adresse aux Croisicais un ultimatum portant « que si l’on tentait de s’y opposer (au retrait des canons), il bombarderait la ville et la réduirait en cendres ». Mais sir Edward Hawke n’avait plus affaire à M. de Conflans. Les Croisicais, loin de se montrer effrayés par ses menaces, refusèrent de laisser enlever les pièces. Irrités, les Anglais s’embossèrent et ouvrirent le feu. Pendant trois jours, les champs furent sillonnés par des boulets. Une bombe tomba dans le milieu du Croisic, devant la porte principale de l’église. Les habitants n’en persévérèrent pas moins dans leur patriotique résolution, et les assaillants durent renoncer à de nouveaux trophées d’une victoire dont ils avaient déjà tant de preuves. Longtemps, on travailla à l’extraction de l’artillerie et des débris des deux bâtiments. Un hardi plongeur, nommé Corron, ou Gotton, né au Croisic, et dont, disait-on, « la fortune était au fond de l’eau », rendit d’immenses services en cette circonstance...

Ainsi le Croisic, soit en se défendant, soit en arrachant aux ennemis nos épaves, se montrait digne de son antique réputation, et des lettres patentes qui lui avaient été octroyées, en 1618, par Louis XIII ; pour récompenser « le zèle des Croisicais à défendre, à leurs frais et dépens, le territoire, nous les dispensons de toute solde, impault et subsides... »

Au XIXe siècle le Croisic possédait un très joli petit port, très gai, très riant, très animé par un actif va-et-vient de navires caboteurs et de barques de pèche, surtout au moment du passage de la sardine. Les marais salants et les bains de mer, ces derniers très fréquentés, entretiennent la prospérité de la ville.

La meilleure des étymologies proposées pour le nom de la ville semble être celle qui le dérive du mot Groaz, grève. La terminaison bretonne ic a la valeur d’un diminutif. Le Croisic signifierait donc, littéralement, le lieu de la petite grève, nom fort bien en rapport avec la situation : le pays, très sablonneux, ayant à redouter l’amoncellement des dunes marines.

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Message par alain90 Lun 7 Avr - 11:27

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Henri Salvador fut-il le premier rockeur français ?


Dès 1956, des chanteurs et musiciens enregistrèrent des morceaux de rock’n'roll en France.


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Chanteur et guitariste né en 1917, Henri Salvador est bien connu pour ses chansons humoristiques mais aussi pour ses talents de musicien de jazz. Il fut également un des premiers chanteurs français de rock’n'roll !



Le rock’n'roll (ou rock and roll) devient une véritable mode aux États-Unis à partir de 1954-1955. En France, Henri Salvador enregistre en juin 1956 sous le pseudonyme d’Henry Cording (un jeu sur le mot anglais recording) quatre morceaux de rock’n'roll sur un disque 45-tours :

■Rock’n'roll mops
■Dis-moi qu’tu m’aimes rock
■Va t’faire cuire un œuf, man
■Rock hoquet
Malgré la qualité artistique de ce rock’n'roll, les jeux de mots flagrants dans certains titres ne trompent pas : écrites par Vernon Sinclair (Boris Vian) et composées par Mig Bike (Michel Legrand), ces chansons sont des parodies. Salvador expliquait dans plusieurs interviews de l’époque qu’ils souhaitaient se moquer du rock’n'roll.

Henry Cording, alias Henri Salvador, ne fut cependant pas le premier rockeur français ! C’est un autre jazzman, le bapteur Mac Kac (Baptiste Reilles) qui enregistra le tout premier 45-tour de rock’n'roll en français, Mac Kac et son rock’n'roll :

■Et là-bas
■J’en ai assez
■Great big bulging eyes
■T’es pas tombé sur la tête



Quelques orchestres de jazz enregistrèrent également à la même période des reprises de morceaux américains de rock’n'roll (« Rock around the clock »). On peut aussi se souvenir de Line Renaud interprétant en 1955 une version française de la chanson « Tweedlee Dee », mais surtout de Magali Noël (« Fais-moi mal Johnny », écrit par Boris Vian et composé par Alain Goraguer) en 1956.
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Message par Invité Mar 8 Avr - 8:44

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Mettre à pied

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C’est suspendre quelqu’un de son emploi pour un temps déterminé

A Rome le Censeur privait de l’usage de son cheval le chevalier qui, par sa conduite, avait dérogé à son rang : il était mis à pied.
Le Moyen Age observa cet usage en y ajoutant des formalités très sévères. Non seulement le chevalier coupable était privé de son cheval et dépouillé de ses insignes, mais l’usage de la voiture lui était même interdit ; il ne devait plus marcher qu’à pied.

L’opération de la mise à pied était faite publiquement par les évêques dans les églises. On en chassait le chevalier avec des paroles de malédiction et l’on récitait sur lui l’Office des morts.

Les détails de ces cérémonies sont relatés dans les canons XXVI et XXX du concile de Worms tenu en 868 et dans le canon XVI du concile de Mayence à la date de 888.

Plus récemment, Mettre à pied s’appliqua aux agents, aux ouvriers faisant mal leur service et surtout aux cochers manquant de politesse au public et aux règlements. Cette punition qui n’est que temporaire est quelquefois suivie de la révocation.

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Message par alain90 Mar 8 Avr - 11:32

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Pourquoi appelle-t-on « siamois » les jumeaux fusionnés ?


L’histoire de deux frères siamois nés au Siam au XIXème siècle.

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Le terme de siamois désigne des jumeaux dits « fusionnés » c’est à dire reliés entre eux par une partie du corps. On doit cette appellation courante (mais non scientifique) à deux jumeaux nés fusionnés, originaires du Siam, l’ancien nom de la Thaïlande dont les habitants étaient nommés les Siamois.

Chang et Eng sont nés en 1811 au Siam : ils étaient reliés au niveau du foie et du sternum. Repérés par un tourneur britannique, les jumeaux devinrent les vedettes de spectacles de curiosité, avant de prendre eux-mêmes leur carrière en main, puis de s’installer aux États-Unis en Caroline du Nord. C’est à ce moment qu’ils prirent le nom de « Bunker ». Ils décédèrent en 1874 à quelques heures d’intervalle.

Le cas de jumeaux fusionnés apparaît lorsque la séparation de deux embryons jumeaux n’a pas lieu assez rapidement et demeure incomplète. Il s’agit d’une anomalie rare, encore plus chez les garçons : les siamois seraient en fait essentiellement des siamoises, à 90 %.
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Message par Invité Mer 9 Avr - 13:37

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Chambre des députés, prostituée !

L’expression « Chambre prostituée » devint célèbre le 2 avril 1833 lorsque Viennet, poète et député, provoqua un violent tumulte à la Chambre en dénonçant le journal la Tribune qui, dans son numéro du matin, contenait de graves injures contre l’orateur lui-même et contre l’Assemblée tout entière

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entière

Il y relevait notamment cette phrase : « O le bon billet de La Châtre que nous donne là cette Chambre prostituée ».
Une pareille insulte souleva dans les centres une rumeur d’indignation. Le sieur Lionne, gérant de la Tribune, appelé à la barre de l’Assemblée, comparut dans la séance du 16 avril. Il chargea de sa défense deux de ses collaborateurs, Godefroy Cavaignac et Armand Marrast, le rédacteur en chef.

Ce dernier, loin d’atténuer l’inconvenance des expressions incriminées, s’efforça de les mettre en relief et s’exprima avec cette éloquence que rend toujours facile l’oubli de toute modération. Passant en revue les différentes Chambres qui s’étaient succédé depuis le début de la Restauration, et leur appliquant à toutes la qualification de prostituée, il terminait ainsi sa tirade :

« La Chambre qui entassa emprunt sur emprunt, qui prodigua les fonds secrets, qui maintint les privilèges, qui jeta honneur, dignité nationale, trésor public à la voirie des loups-cerviers, prostituée ! prostituée ! »

Une insolente plaidoirie qui sans doute explique que Lionne fut condamné à trois ans de prison et dix mille francs d’amende. Mais le mot resta.

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Message par Invité Jeu 10 Avr - 11:54

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Cagot
Personne frappée de répulsion et de mépris

Court de Gebelin dérive ce mot de caco-deus, rapporté par Ducange. Caco, dit-il, signifiant faux, sera devenu cagot, hypocrite ; et comme l’hypocrite a toujours le nom de Dieu à la bouche, et l’emploie à tout, il aura été surnommé, chez les peuples qui appellent Dieu God, kakle-God, caquette-Dieu, et insensiblement cak-god et cagot.

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Rabelais donne à cagot une origine moins honnête. C’est, suivant lui, la première personne de l’indicatif présent du verbe italien cagare, qu’il est difficile de traduire en français par le mot propre ; et dans son Ile sonnante, il nous montre les cagots comme atteints de la maladie des harpies.

D’autres prétendent que cagot vient de cagoule. Mais il est positif que cagoule est beaucoup moins ancien que cagot. Cagoule ne date que du seizième siècle, et il a été introduit par corruption de cogule (cuculla), espèce de capuce ou capuchon.

Il est probable que cagot s’est formé par contraction de caas-goths, chiens goths, dénomination injurieuse déjà usitée en 507 pour désigner les Goths, à cause de leur attachement à l’arianisme, objet de scandale et de haine pour nos catholiques ancêtres.

Disons un mot de cette espèce de Cagots dont les pères avaient renversé et fondé plusieurs empires. Ce peuple, voué à la persécution des Francs qui le vainquirent à la bataille de Vouillé, fut obligé de se cacher dans les plus secrets réduits des montagnes pour conserver ses habitudes religieuses. Il y contracta des maladies héréditaires qui le réduisirent à un état pareil à celui des crétins. Lorsque, dans la suite, il abjura l’arianisme et se réunit à la communion romaine, il lui fut impossible de se régénérer.

Les Cagots furent alors regardés comme ladres et infects. On leur défendit sous les peines les plus sévères d’habiter dans les villes et les villages, et d’être chaussés et habillés autrement que de rouge. Ils ne pouvaient entrer que par une porte particulière dans les églises, où ils avaient des sièges séparés du reste des fidèles. Les sacrements même leur étaient interdits en certains endroits par la même raison qu’aux bêtes. On ne recevait point leur témoignage en justice, et c’était par grâce que la coutume de Béarn avait établi que les dépositions de sept d’entre eux équivaudraient à une déposition légale.

On comprend dans les Cagots ces êtres disgraciés de la nature appelés cahets en Guyenne et en Gascogne ; coliberts dans le Maine, l’Anjou, le Poitou et l’Aunis ; cacoux et caqueux en Bretagne ; et caffons dans les deux Navarres. Ce nom de caffon, qu’on fait dériver de l’espagnol cafo, lépreux, est tout à fait semblable à celui de caffoni que les habitants des environs de Rome et de Naples donnent aux paysans les plus grossiers.

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Message par alain90 Jeu 10 Avr - 12:01

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Anne Quatre-Sous se travestit pour incorporer l’armée révolutionnaire

(D’après « Biographie du Dauphiné contenant
l’histoire des hommes nés dans cette province,
qui se sont fait remarquer, etc. » Tome 2, paru en 1860)


En pleine Révolution, éprise à l’âge de treize ans de patriotisme ardent, Anne Quatre-Sous s’habille en homme et se porte volontaire aux bataillons de son Isère natale avant qu’une blessure entraînant la découverte de la supercherie ne la contraigne à quitter les drapeaux. Dans sa séance du 3 floréal an II (22 avril 1794), la Convention lui accordera une pension sur le rapport du député Gossuin, dont le Moniteur n°215 donne un extrait.

« La citoyenne Anne Quatre-Sous n’a pas seize ans : il y en a trois que, par une de ces inspirations soudaines que l’amour de la patrie peut seul inspirer, elle s’est, à la faveur d’un déguisement, rangée sous les drapeaux de la République.

« C’est en vain qu’elle fut d’abord repoussée par l’âge et la taille, lorsqu’elle se présenta en mai 1791 au milieu des citoyens de son canton, pour servir comme volontaire ; sa résolution s’est fortifiée par les obstacles mêmes, et elle est parvenue à s’engager à la conduite des chevaux d’artillerie de la Vendée ; elle fut ensuite à l’armée du Nord et de là dans la Belgique. C’est dans cette contrée que cette courageuse citoyenne a concouru à nos premiers succès, et s’est exposée à tous les dangers, toujours à la conduite des canons, aux sièges de Liège, d’Aix-la-Chapelle, de Namur et de Maëstricht.

Le général Jacques Fromentin

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« De retour dans le Nord, elle a été au siège de Dunkerque et à la bataille d’Hondschoote où elle eut deux chevaux tués sous elle, après avoir été elle-même renversée par le souffle d’un boulet. Lors du bombardement de Valenciennes, où elle se trouva, elle fut réduite à vivre de la chair de cheval pendant trois jours. Tels sont les principaux traits de civisme dont l’adolescence de cette intrépide républicaine se trouve déjà honorée.
« A juger de son exactitude à remplir ses devoirs, à la décence de son maintien et de sa persévérance à taire son secret, il n’y a pas de doute que son intention ne fût de rester à l’armée pendant toute la durée de la guerre. Mais quoiqu’elle n’eût confié son secret à personne, un hasard imprévu l’a trahi, et dès lors il ne lui a été pus possible de suivre son inclination belliqueuse, qui n’est pas moins digne d’admiration. C’est ainsi que s’exprime le certificat de tout le corps d’artillerie auquel cette jeune héroïne était attachée, et du général Fromentin, commandant une division de l’armée du Nord. Il constate qu’elle ne s’est jamais fait remarquer que par le courage et le patriotisme les plus prononcés... »

Le député poursuit : « Dans le dénuement le plus absolu où elle s’est trouvée en arrivant à Paris, elle s’est présentée au Comité de la Guerre de la Convention, qui l’a renvoyée auprès du Ministre de l’Intérieur pour une provision de 150 livres qu’elle a obtenue ; mais elle attend de la justice nationale le sort qu’elle estimera devoir lui accorder d’après le témoignage authentique des vertus civiques dont cette jeune citoyenne a constamment donné l’exemple pendant les trois ans qu’elle a combattu, ignorée et sans appui, sous les drapeaux de la République. »

Après la lecture de ce rapport, la Convention rendit un décret portant que « la citoyenne Quatre-Sous jouira pendant sa vie sur le trésor national d’une pension de 300 livres, laquelle sera augmentée de 200 livres à l’époque de son mariage. Il lui sera en outre passé par la Trésorerie nationale, sur la présentation du décret, une somme de 150 livres, pour se procurer des vêtements. » Que devint ensuite Anne Quatre-Sous, nous l’ignorons, nous ne trouvons nulle part sa trace, ni dans les journaux de l’époque, ni dans aucun rapport. Son tombeau comme son berceau sont encore ensevelis dans le mystère.
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Message par RASTAMAN2401 Jeu 10 Avr - 20:43

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Comme d'habitude de bien belles anecdotes qui nous rendent moins bêtes chaque jour  LES ANECDOTES  HISTORIQUES,  DROLES OU ENCORE INSOLITES - Page 7 4057198257 

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Message par Invité Ven 11 Avr - 10:32

LES ANECDOTES  HISTORIQUES,  DROLES OU ENCORE INSOLITES - Page 7 565987   salut les amis

Bourreau : un des célèbres Sanson évoque cette profession longtemps tenue en marge


1909 : après plus de trois ans d’inaction, la guillotine vient de trancher, devant plus de 10 000 spectateurs déchaînés, quatre têtes, celles des grandes figures de la « bande Pollet », ayant sévi entre 1898 et 1906. L’occasion pour Ernest Laut, rédacteur du Petit Journal, d’apporter un éclairage singulier sur la profession de bourreau, en évoquant une rencontre entre Vidocq et le bourreau Henry Sanson, fils de celui-là même qui assista aux derniers instants de Louis XVI

D’une voix unanime, les populations septentrionales réclamaient que justice fût faite des crimes commis par Pollet et ses lieutenants. Le souvenir du drame affreux des Violaines – les époux Lecocq, âgés de 81 et 79 ans, ainsi que leur fille de 55 ans, sont sauvagement assassinés le 20 janvier 1906 – et de la terreur répandue sur tout le pays par ces redoutables bandits avait rendu implacables les moins sanguinaires. Des habitants de Béthune disaient : « Si on avait gracié Pollet, il y aurait eu une émeute. »
Toute cette région avait vécu si longtemps sous l’étreinte d’un cauchemar, que l’arrestation et la condamnation des meurtriers ne suffisaient plus à ses habitants. Ils voulaient être sûrs que les peines seraient exécutées et que l’exemple du dernier supplice infligé aux assassins assurerait désormais quelque quiétude et quelque sécurité à leur pays troublé – la bande Pollet, dirigée par les frères Pollet et comprenant une trentaine de personnes, avait commis plus d’une centaine de vols et agressions à main armée, sept tentatives d’assassinats et tué six personnes, opérant principalement dans le Nord-Pas-de-Calais et en Belgique.

Aussi l’annonce de l’exécution des quatre condamnés fut-elle reçue par les populations septentrionales comme une délivrance. On vit cette chose invraisemblable, inouïe : le bourreau, accueilli par des acclamations, et l’on entendit les cris de : « Vive Deibler ! Vive notre libérateur ! » La conscience populaire, exaspérée par tant de crimes et par tant d’hésitations et de lenteurs dans la répression, en était arrivée à cet égarement (plus de dix mille spectateurs étaient rassemblés pour assister à l’exécution , le bourreau Anatole Deibler étant à l’œuvre).

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Abel Pollet, chef de la « Bande Pollet »

Certes, nous sommes loin du temps où le préjugé populaire tenait le bourreau en marge de la société ; mais, pour la dignité même de la justice et de la peine capitale, il n’est point souhaitable que sa présence en nos villes de province soulève des manifestations d’aucune sorte. Autrefois, on fuyait l’exécuteur des hautes œuvres ; à présent, on le suit, on l’applaudit, on se précipite pour lui serrer la main. Or, on devrait comprendre qu’il ne mérite ni cet excès d’honneur, ni cette indignité.

C’est un fonctionnaire qui accomplit une fonction sociale, pas autre chose, et qui ne devrait soulever sur son passage ni marques d’approbation, ni témoignages de mépris. Il faut espérer que le Parlement, en prenant au plus tôt la décision de supprimer la publicité des exécutions capitales, empêchera désormais, et du même coup, le retour de ces manifestations fâcheuses pour le respect de la justice.

Jusqu’à l’aube révolutionnaire, le bourreau fut réprouvé. On le considérait comme infâme. Il n’inspirait qu’effroi et horreur. La Révolution, en abattant les préjugés, commença la réhabilitation du bourreau. Détail piquant : c’est dans la même séance, celle du 22 décembre 1789, où les droits du citoyen furent accordés aux comédiens, qu’ils le furent également aux exécuteurs des hautes œuvres. Et c’est sur la proposition d’un noble, le comte de Clermont-Tonnerre, que fut prise cette double décision.

« Les professions, disait le comte de Clermont-Tonnerre, sont nuisibles ou ne le sont pas. Si elles le sont, c’est un délit habituel que la justice doit réprimer. Si elles ne le sont pas, la loi doit être conforme à la justice qui est la source de la loi. Elle doit tendre à corriger les abus, et non abattre l’arbre qu’il faut redresser ou corriger ». Puis, parlant de ces deux professions « que la loi met sur le même rang », il demandait la réhabilitation du bourreau et celle du comédien :

« Pour le bourreau, disait-il, il ne s’agit que de combattre le préjugé... Tout ce que la loi ordonne est bon ; elle ordonne la mort d’un criminel, l’exécuteur ne fait qu’obéir à la loi ; il est absurde que la loi dise à un homme : Fais cela, et, si tu le fais, tu seras coupable d’infamie. »

La majorité de l’Assemblée partagea cette opinion. Un décret, rendu en faveur des exécuteurs des hautes œuvres, fit défense de les désigner dorénavant sous le nom de « bourreau ». Quelqu’un proposa même de leur décerner le titre de « vengeur national ». Un autre représentant, Matton de la Varenne, s’écriait : « Que deviendrait la société, de quelle utilité seraient les jugements rendus pour venger les outrages faits à la loi en la personne des citoyens qu’elle protège ?... Si la punition du coupable est déshonorante, pour celui qui la lui fait subir, les magistrats qui ont instruit le procès de l’accusé et prononcé la peine, le greffier qui a rédigé le jugement, le rapporteur et le lieutenant criminel qui le font exécuter sous leurs yeux, ne doivent-ils pas avoir leur part de déshonneur ?... Pourquoi celui qui met la dernière main au supplice serait-il avili par des fonctions qui ne sont, en quelque sorte, que le complément de celles des magistrats et qui poursuivent le même but ? »

Ce raisonnement convainquit l’Assemblée. L’exécuteur des hautes œuvres fut admis à tous les avantages civiques. On décida même qu’il pourrait briguer le grade d’officier aux armées. Et l’on vit, quelques mois plus tard, Lequinio, représentant du peuple en mission, embrasser publiquement le bourreau de Rochefort, après l’avoir invité à dîner et placé à sa table entre deux de ses collègues, Guesno et Topsent.

Mais les décrets et les lois ne suffisent pas toujours à réformer les mœurs et à briser les vieux préjugés. En dépit des décisions de la Convention, la profession de bourreau demeura longtemps l’objet du mépris et de l’horreur parmi les classes populaires. Charles-Henri Sanson, l’exécuteur des hautes œuvres de la Révolution, ne songea jamais à réclamer les prérogatives que les décrets de la Convention lui avait accordées. Il vivait caché, au sein de sa famille, souhaitant seulement que nul ne s’occupât de lui, et ne se montrant en public que pour accomplir les devoirs de sa charge.

Il n’avait qu’un ami, Lays, le célèbre chanteur de l’Opéra, qui venait le voir chez lui, en cachette. Or, un jour, quelqu’un aperçut Lays sortant de la maison du bourreau et rapporta la chose à l’Opéra. Le lendemain, plus personne, dans le théâtre, ne voulait serrer la main de l’artiste. Les comédiens, naguère victimes d’un préjugé pareil, n’étaient pas les moins impitoyables pour le bourreau.

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Une exécution publique

Cependant, le fils de Sanson, Henry Sanson, qui devait succéder à son père, avait été nommé capitaine d’artillerie par sa section, en 1794. « J’aurais pu, disait-il plus tard, faire un beau chemin. » Mais son père, sur le point de se retirer et de lui céder sa fonction, lui conseilla de rendre son grade : « Vois-tu, mon garçon, lui dit-il, les préjugés du monde contre nous t’empêcheront toujours d’avancer et même, peut-être, de rester capitaine. »

Cet Henry Sanson, cependant, était un esprit très fin, un véritable artiste, musicien et lettré. Cela n’empêcha pas qu’il vécut caché comme avait vécu son père. De temps à autre seulement il prenait part à un dîner où se trouvait l’élite du Paris artiste et intellectuel de la Restauration. C’était chez le sociologue Benjamin Appert, le célèbre bienfaiteur des prisonniers.

Appert recevait tous les samedis, à sa table, les hommes les plus illustres de l’époque. On y rencontrait l’archevêque de Malines, le vicomte de Las Cases, le comte de Lanjuinais, Balzac, Alexandre Dumas, de Jouy, des peintres fameux, des savants, des membres du Parlement et même des pairs d’Angleterre. Détail curieux, Vidocq, le fameux Vidocq, qu’on disait avoir été bandit avant d’être chef de la Sûreté, était un des familiers du logis.

Un jour, Appert exprima le désir d’inviter Sanson, l’exécuteur des hautes oeuvres. Mais comment faire ?... Sanson voudrait-il accepter ? Par caractère, autant que par état, il n’allait chez personne. Vidocq, consulté, déclara : « Je me charge de l’inviter ; laissez-moi faire, il viendra. » Le lendemain, en effet, un personnage vêtu avec recherche, tout en noir, ayant l’ancien jabot, la grosse chaîne de montre d’or, se présenta à l’hôtel d’Appert et demanda si celui-ci pouvait le recevoir. Le secrétaire qui le reçut, et auquel il refusa de dire son nom, alla prévenir son maître et décrivit ainsi le visiteur : « C’est, dit-il, une personne qui a l’air très comme il faut : on dirait un maire de banlieue allant présider un mariage à la mairie, ou se rendant, à la tête de son conseil municipal, chez le roi. »

Appert ordonna qu’on fît entrer le visiteur au salon et vint l’y retrouver. « Monsieur, lui dit alors l’inconnu en le saluant, je vous respecte depuis longtemps ; mais si l’on ne m’avait pas assuré que vous aviez l’extrême bonté de m’inviter à dîner pour samedi, jamais je ne me serais permis de me présenter chez vous ; je suis l’exécuteur des hautes oeuvres. »

« Malgré moi, disait plus tard Apper, j’éprouvai une sorte de trouble et d’embarras en voyant devant moi celui qui, depuis que je visitais les prisons, exécutait les malheureux condamnés à mort, dont la plupart m’appelaient à leurs derniers moments. Je répondis cependant : – Je vous ai, monsieur, engagé à dîner pour samedi, et je compte sur vous. – Voyez-vous, dit Sanson, comme cette invitation m’était faite par le sieur Vidocq, dont je connais d’ancienne date les farces, j’ai voulu m’assurer par moi-même si j’avais un si grand honneur, d’autant plus que, en raison de ma charge, je vis en famille et ne reçois que mes collègues ou aides, qui sont, d’ailleurs, presque tous mes parents. Et il ajouta : – Monsieur, je me rendrai humblement à vos ordres. »

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Guillotine au XIXe siècle

Le samedi suivant, une douzaine de personnes, parmi lesquelles se trouvaient de Jouy, l’auteur alors fameux de l’Hermite de la Chaussée d’Antin ; lord Durham, pair d’Angleterre ; l’amiral Laplace, Vidocq et Sanson, étaient exactes au rendez-vous. Appert plaça Sanson à sa droite et Vidocq à sa gauche. Et la conversation s’engagea tout de suite sur la profession du bourreau.

– Monsieur Sanson, dit de Jouy, votre profession est terrible, mais, en versant le sang, vous ne faites qu’obéir à la loi qui condamne à mort.
– Ce que vous dites, monsieur, est bien la vérité, répondit Sanson ; je ne suis que l’instrument : c’est la justice qui frappe.

Puis, lord Durham demanda au bourreau combien il avait déjà coupé de têtes :
– Trois cent soixante environ, milord, répondit Sanson.

Et de Jouy posa alors à l’exécuteur des hautes oeuvres une question qui n’est point encore aujourd’hui absolument résolue : – Une fois l’opération faite, lui dit-il, croyez-vous que le patient souffre encore ?
– Oui, monsieur, dit Sanson. La figure a des convulsions, les yeux se remuent, la tête est comme enragée.

Et il ajouta : « J’étais près de mon père quand il fut forcé d’exécuter le pauvre Louis XVI, que nous aimions tous dans notre famille, et, lorsqu’il fut contraint de prendre la tête par les cheveux pour la montrer au peuple, ainsi qu’il en avait reçu l’ordre, mon père manqua de se trouver mal. Heureusement que j’étais près de lui ; comme j’étais grand, je le cachai, et l’on ne s’aperçut pas de son émotion et de ses larmes qui, certainement, à cette époque, nous auraient fait guillotiner à notre tour... »

Après l’évocation de ce souvenir tragique, Sanson se tut et Vidocq se mit à raconter des histoires policières. Son laisser-aller, sa familiarité joviale contrastaient avec la dignité froide et la réserve du bourreau. Appert raconte que, à certain moment, ce dernier, scandalisé par le sans-façon du policier, se pencha à son oreille et lui dit : « Il faut que ce soit chez vous, monsieur, pour que je dîne avec ce gaillard-là. »

Presque en même temps, d’ailleurs, Vidocq se penchait à l’autre oreille de l’amphitryon et lui disait : « C’est un brave homme, ce M. Sanson ; cependant ça me paraît drôle de dîner à la même table que lui. »

Le dîner fini, on passa au salon, et Sanson, déclarant à son hôte que sa femme ne se couchait jamais avant son retour à la maison, où tous les soirs il faisait en famille, après le souper, vers les huit heures, une partie de piquet, demanda respectueusement à son hôte la permission de se retirer.

Quel curieux contraste que le portrait pris sur le vif de cet exécuteur des hautes oeuvres, petit bourgeois simple, timide, accoutumé aux douceurs de la vie familiale, avec cette terrible profession pleine d’émotions tragiques. Et c’est un fait curieux que ces moeurs patriarcales furent presque toujours celles des bourreaux. Un seul fit exception : le dernier membre de la dynastie des Sanson, un viveur ivrogne, qui mit un jour la guillotine en gage pour se procurer de l’argent. Sa mère lui avait dit : « Tu finiras sur l’échafaud ».

Et peu s’en fallut que la prédiction se réalisât. Mais Heindereich, qui lui succéda, fut un très digne homme, qui ne manquait jamais de faire dire une messe pur le repos de l’âme du criminel qu’il venait de guillotiner. Nicolas Roch, qui succéda à Heindereich, était un brave père de famille. Il avait huit enfants qu’il adorait. Deibler père, qui remplaça Roch, avait, lui aussi, les moeurs les plus simples du monde. Il aimait la musique et les oiseaux.

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Message par Invité Ven 11 Avr - 10:42

J'adore ce post! Merci Alain et Claudius.

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Message par RASTAMAN2401 Ven 11 Avr - 18:42

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Message par Invité Sam 12 Avr - 9:47

LES ANECDOTES  HISTORIQUES,  DROLES OU ENCORE INSOLITES - Page 7 265389628  les amis

Contes de fées de Perrault et de Grimm : fées, ogres et magiciens d’origine indo-européenne ?
D’après « Revue de philologie française et provençale : recueil trimestriel consacré à l’étude des langues, dialectes et patois de France », paru en 1893)

A la fin du XIXe siècle, le linguiste et indianiste Paul Regnaud, avant de prendre l’exemple du Petit Poucet, entreprend de montrer d’une façon générale et à la suite du célèbre médiéviste Gaston Paris, que tous les contes où figurent les personnages typiques des contes de Perrault et de Grimm sont d’origine indo-européenne et ont leur source dans les anciens chants liturgiques des peuples de ces contrées, les fées symbolisant les liqueurs prophétiques, le magicien celui qui instrumente, les ogres personnifiant l’enfer.

La plupart des contes de Perrault et de Grimm reposent, par leurs traits les plus importants, sur une conception du monde où les fées, les magiciens et les ogres jouent un rôle prépondérant et caractéristique. Il y a là comme une religion sui generis, tout à la fois fantastique et athée, en ce sens qu’elle semble ignorer le nom des dieux, une religion systématique dans sa bizarrerie et signalée par une physionomie trop particulière pour qu’on puisse en faire le domaine banal de n’importe qui.

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La fée Berliquette donne
une baguette magique à Brimborion

A bien y regarder, on s’aperçoit bien vite avec le célèbre médiéviste et philologue romaniste du XIXe siècle Gaston Paris que nos contes de fées, ceux qui ont circulé de tout temps en Europe, ou bien encore, ce qui revient au même, les récits que les mères-grands de nos villages racontent depuis des siècles aux bambins qu’elles élèvent, sont d’origine indo-européenne, c’est-à-dire qu’ils appartiennent au groupe ethnique dont les principaux rameaux sont devenus les Hindous, les Perses, les Grecs, les Latins, les Slaves, les Germains et les Celtes, et qu’ils remontent à une période antérieure à la cause quelconque qui a brisé l’unité primitive de ces peuples.

Les contes dits populaires, et qui le sont devenus en ce sens qu’ils se conservent surtout parmi les vieilles femmes de nos campagnes, n’avaient rien de populaire à l’origine. En pareille matière, les grand-mères n’inventent rien et la perpétuité de ces contes sous des formes à peu près invariables, en est le sûr indice. Ajoutons que toute tradition ancienne, qui n’est que tradition pure, a eu, même sous ses aspects les plus humbles, la religion pour point de départ, elle seule ayant eu l’autorité doctrinale suffisante pour donner le branle aux enseignements, quels qu’ils soient, que les générations des illettrés se sont depuis lors indéfiniment transmises ; dans tel village où ce qu’on appelle le folklore sera resté vivant, personne n’aura gardé, le souvenir traditionnel de l’histoire de ce même village s’il s’agit seulement de remonter à soixante ou quatre-vingts ans.

En fait, les contes du genre de ceux de Grimm et de Perrault sont des restes de la religion (ou de la mythologie, ce qui est tout un) indo-européenne. Chez les peuples en question, aux époques qui ont précédé de plus ou moins loin et suivi de près leur séparation, toute la liturgie était dans le sacrifice, c’est-à-dire dans l’entretien au sein de chaque famille d’un feu perpétuel considéré comme sacré et qu’on alimentait avec des essences inflammables (huile, beurre, alcool ou résine). A ce feu étaient adressés des hymnes dans lesquels on célébrait en langage métaphorique l’union des liquides sacrés et des flammes qu’ils nourrissaient, l’éclat de ces flammes, leurs crépitements, leur développement, non sans adresser des objurgations à toutes les circonstances qui pouvaient retarder ces effets de la cérémonie.

Dans la phraséologie des hymnes, en vue d’en amplifier et d’en animer les détails, on personnifiait d’ailleurs les différents phénomènes que présentait l’allumage du feu sacré. Les flammes assimilées à des êtres vivants servirent de base à l’idée des dieux (les brillants), leurs crépitements devinrent les voix divines considérées comme omniscientes et prophétiques à mesure que la notion des dieux acquit des caractères merveilleux et mystiques, leur expansion fut comparée à des édifices resplendissants, à des parures magnifiques, à des objets de métal précieux. Quant aux obstacles imaginaires qu’on s’amusait à regarder comme retardant la manifestation des splendeurs et des enchantements du sacrifice, on les symbolisa sous la forme d’êtres malfaisants localisés dans les parties basses et obscures de l’autel, au sein des liqueurs sacrées que le feu n’avait pas encore atteintes ; ce ténébreux séjour fut le prototype des enfers, comme ses habitants fictifs furent ceux des démons.

Les hymnes liturgiques, avec tous les développements dus à la rhétorique qui leur était propre, devinrent naturellement la base et la matière même de la tradition religieuse sous toutes ses formes ; c’est d’eux que sortit toute l’efflorescence mythologique de l’Inde, de la Grèce et de toutes les contrées que peuplèrent les Indo-Européens. Mais le privilège des choses religieuses est de pénétrer partout. La mythologie des hymnes ne fut pas seulement l’objet des brillantes variations auxquelles la soumirent les poètes qui, comme Homère et Hésiode en Grèce, tirèrent leurs chants des anciens documents sacrés.

Grâce aux incantateurs de bas étage, aux prêtres de condition inférieure qui devinrent les sorciers, les formules liturgiques avec leur cortège habituel de tours proverbiaux, d’expressions énigmatiques ou paradoxales, de récits pleins d’invraisemblances, descendirent dans le peuple dont elles constituèrent tous les souvenirs traditionnels et l’équivalent de la littérature des classes instruites. C’est ainsi que les hymnes amorcèrent les contes de fées, cette monnaie de la mythologie, et dont la ressemblance avec elle s’explique si bien par la communauté des sources originelles. Cette esquisse succincte des rapports du folklore indo-européen avec les monuments primitifs de la religion de nos pères rendra facile maintenant l’identification des principales figures typiques des contes qui s’y rattachent avec leurs antécédents liturgiques, c’est-à-dire avec les éléments et les phénomènes du sacrifice que les hymnes ont commencé à personnifier.

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Dornröschen, version des frères Grimm du conte de
La Belle au bois dormant de Perrault

Les fées (fat-va, celle qui parle, qui révèle ; cf. fat-um, le destin considéré comme la révélation de l’avenir, -fans dans infans, celui qui ne parle pas, fa-ri, parler, etc.) qui résident auprès des fontaines sont les sœurs des nymphes, fatidiques comme elles, et qui, comme elles aussi, sont les habitantes des eaux. Les unes et les autres symbolisent les liqueurs du sacrifice et les crépitements prophétiques qu’elles font entendre quand elles se transforment en flammes sacrées.

Le magicien (dont le radical est apparenté à celui de stratagème et de ce qui instrumente, machine, édifie, construit) est, dans les contes qui nous occupent, l’équivalent ou le substitut du déva (ou dieu) des hymnes védiques. A l’instar des dévas, les magiciens développent, à l’aide de leur baguette d’or (figure du feu sacré), toutes les merveilles qu’il leur plaît d’évoquer. Dans la mythologie grecque, le prototype par excellence du magicien des traditions populaires est Héphaistos (dieu du feu, des forges et des volcans), l’artisan sans pareil qui fabrique toutes les choses admirables ou merveilleuses dont les dieux ont besoin. Le même rôle est rempli dans les hymnes védiques soit par Tvastar (le fabricant), soit par le déva Varuna. Du reste, c’est comme magiciens suprêmes que, dans l’une et l’autre mythologie, les dieux sont considérés comme les créateurs du ciel et de la terre, images primitives du sacrifice dont ils sont les inventeurs.

Les ogres (latin Orcus, l’enfer personnifié ; cf. Hadès qui, dans la mythologie grecque, désigne à la fois l’enfer et le dieu des enfers) correspondent traits pour traits aux Raksas ou Raksasas des Védas (la racine est peut-être la même), les reteneurs ou les empêcheurs (du sacrifice). Ogres et Raksasas (dans la mythologie postérieure de l’Inde) sont des êtres horribles, aux formes monstrueuses, qui se nourrissent de chair humaine, voyagent la nuit (dans l’obscurité des sacrifices non allumés), et que le héros qui personnifie le feu sacré triomphant des obstacles, est prédestiné à tuer au moment de sa radieuse expansion sur l’autel.

Le rapprochement de tous les détails des contes de fées qui coïncident avec les données de la mythologie des nations d’origine indo-européenne, prise à leur source dans les hymnes védiques, demanderait un volume. Ceux que nous venons d’indiquer sont assez caractéristiques, à mon avis, pour dispenser d’une comparaison plus étendue ; ils suffisent du moins pour permettre-de localiser avec certitude dans le domaine indo-européen l’ensemble de ces contes, surtout si au parallèle général qui précède nous ajoutons l’examen analytique, d’après la même méthode, d’un conte particulier choisi parmi les plus répandus de la série dont il s’agit, soit le Petit Poucet.

Ce récit célèbre nous est connu par deux versions principales assez différentes l’une de l’autre, dont la première est celle de Perrault, tandis que là seconde, dont les variantes sont innombrables, a été l’objet d’un remarquable travail de Gaston Paris, qui a paru d’abord dans les Mémoires de la Société de linguistique de Paris.

1° Le Petit Poucet de Perrault
Agni, le dieu-feu, avant de briller sur l’autel, est caché ou perdu dans l’obscurité que suppose l’absence du sacrifice, si l’on n’a que lui en vue et qu’on le considère (c’est très souvent le cas dans les hymnes) comme la lumière, le jour, le soleil, ou le ciel par excellence.

Il y est petit, pareil à un fœtus, disent et redisent les textes, il ne sera grand qu’une fois allumé et qu’il se dressera devant le sacrificateur sous la forme d’une flamme brillante.

Il est sage ou savarit (vidvan), par emploi régressif en quelque sorte de l’épithète à laquelle il a droit quand il brille, quand il est éclairé et qu’il fait entendre sa voix omnisciente.

Les libations qui le contiennent en puissance et auxquelles il est identifié si souvent sont au nombre de sept – elles sont sœurs (ou frères quand on les personnifie au masculin). La forêt où le Petit Poucet se perd avec ses frères et la maison de l’Ogre où il trouve un abri pendant la nuit sont deux figures différentes d’un même objet, l’obscurité du non-sacrifice.

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L’ogre s’apprête à tuer ses filles. Illustration par Gustave Doré pour Le Petit Poucet

Le Petit Poucet tue l’ogre comme Agni tue le Raksas. Celui-ci et celui-là s’emparent alors des richesses de leur victime, qui ne sont autres que les eaux abondantes et nourricières des libations auxquelles ils doivent la vigueur et l’éclat.

2° Le Petit Poucet d’après les versions recueillies par Gaston Paris
Ici, au lieu de conduire ses frères, Poucet dirige, soit des bœufs, soit des chevaux, soit un chariot, soit une charrue. Rien de plus fréquent dans le Rig-Véda que les vaches (ou bœufs)-libations, ou les chevaux, ou les chars, figures des flammes du sacrifice, qui traînent ou portent les libations sous la conduite d’Agni.

D’ailleurs comme il s’agit du petit Agni, d’Agni-fœtus, il est encore invisible et caché, tantôt à l’intérieur des vaches-libations, tantôt dans le ventre du loup, tantôt enfin dans l’oreille du cheval ou du bœuf. Il y fait entendre sa voix qui représente ses crépitements et qui est généralement le signal de sa délivrance : on ne l’entend qu’au moment où il va échapper à l’obstacle et sortir de l’obscurité.

Pour se rendre compte de la circonstance d’après laquelle le Petit Poucet serait le guide des sept bœufs de la Grande-Ourse, il suffit de se rappeler qu’en pareil cas, comme dans beaucoup d’autres du même genre, la mythologie indo-européenne : s’est transformée en astronomie, où plutôt celle-ci a emprunté à celle-là sa nomenclature primitive. Les sept bœufs de la Grande-Ourse ont passé du ciel du sacrifice au ciel réel, à la faveur surtout du double sens (ours et chose lumineuse) du mot sanscrit Riksa.

Ainsi, nos contes de fées ne sont ni une sorte de proles sine matre creata (progéniture engendrée sans mère), comme certains folkloristes ont voulu le croire, ni d’éternels vagabonds dont le pèlerinage a commencé on ne sait où. On pourrait encore montrer que, parmi les contes considérés à la fois comme « ethniques » et peu anciens, un grand nombre ne doivent cette apparence qu’à la mise en oeuvre, avec quelques détails nouveaux inspirés par le lieu de l’époque où la refonte s’est produite, de vieux thèmes légendaires, dont la véritable origine remonte aux hymnes liturgiques du genre de ceux que les Védas nous ont conservés.

Et ceci explique comment tel conte de l’Inde peut avoir son correspondant en Occident (exemple : la légende de Purûravas et d’Urvaçi auprès de la fable de Psyché et celle de Mélusine) sans qu’il y ait eu influence directe d’une version sur l’autre. L’hypothèse, justifiée par tant de faits de la communauté d’origine à une très haute époque et sous une forme extrêmement rudimentaire, explique les ressemblances de tel récit du Pancatantra avec tel fabliau développé par les jongleurs, sans qu’il soit besoin d’admettre d’intermédiaires quelconques.

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Message par RASTAMAN2401 Sam 12 Avr - 13:43

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LES ANECDOTES  HISTORIQUES,  DROLES OU ENCORE INSOLITES - Page 7 Empty Re: LES ANECDOTES HISTORIQUES, DROLES OU ENCORE INSOLITES

Message par Invité Dim 13 Avr - 14:39

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Semaine des deux ? des trois ? des quatre jeudis ?

D’après « Le temps. Ses divisions principales, ses mesures
et leurs usages aux époques anciennes et modernes », paru en 1858
et « L’Intermédiaire des chercheurs et curieux », paru en 1869)

À une personne voulant réaliser une chose semblant impossible, on peut dire qu’elle le fera la semaine des quatre jeudis, cependant qu’on employait auparavant l’expression semaine des trois jeudis. Lumière sur cette singulière locution.

Le temps. Ses divisions principales, ses mesures et leurs usages aux époques anciennes et modernes (1858), fournit l’origine de cette locution semaine des trois jeudis : « Le globe de la terre accomplit une révolution complète sur lui-même toutes les vingt-quatre heures, ou, si l’on veut ne considérer qu’un point de ce globe, ce point parcourt, dans le même espace de temps, la circonférence d’un cercle de 360 degrés, soit 4 degrés par minute.

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Abrégé d’astronomie du XVIe siècle

Si donc deux voyageurs, partis de la même ville, marchent l’un vers l’Orient, l’autre vers l’Occident, le premier voit le soleil se lever plus tôt le lendemain d’autant de fois quatre minutes qu’il a parcouru de degrés terrestres ; l’effet inverse a lieu pour le voyageur qui s’avance vers les régions de l’Occident. La différence croît de jour en jour jusqu’à l’instant du retour de nos deux voyageurs, revenus à leur point de départ après avoir fait le tour du monde.

« L’un sera en retard alors de trois cent soixante fois quatre minutes ou de vingt-quatre heures ; l’autre sera en avance d’une égale quantité de temps. Le soleil aura ainsi passé dans le ciel une fois de plus pour l’un, une fois de moins pour l’autre, qu’il n’a accompli de révolutions journalières pour les habitants du lieu où nos voyageurs se rencontreront de nouveau. Ils devront donc, selon les illusions de leurs sens, placer le jour de leur arrivée, soit un jeudi, par exemple, l’un un jour plus tôt, l’autre un jour plus tard que le jeudi local, et trouveront ainsi trois jeudis consécutifs. Une méprise de la nature de celle que nous venons de signaler, et qui fut commise par les premiers navigateurs qui firent le tour du monde, a donné naissance au dicton que nous venons de rapporter. »

Sans rapport avec la locution précédente, la semaine des deux jeudis existait également, ainsi appelée, selon L’intermédiaire des chercheurs et curieux de 1869, « parce qu’à l’entrée d’un pape à Paris, Benoît XII, probablement, qui se devait faire un jeudi, le temps fut si mauvais que la cérémonie fut remise au lendemain vendredi et, ce jour-là, on eut permission de ce même pape de manger de la viande, et on l’appela deuxième jeudi. »

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Message par RASTAMAN2401 Lun 14 Avr - 7:45

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Bon Lundi
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Message par Invité Lun 14 Avr - 12:25

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Vin (Un) de 1500 ans découvert à Bordeaux en 1910
(D’après « Comptes-rendus de l’Académie
des Inscriptions et Belles-Lettres » paru en 1916
et « Le Journal de la jeunesse » paru en 1911)

Les découvertes de vins antiques ne sont pas très nombreuses. La première se rapporte à l’analyse que fit Berthelot, en 1877, d’un vin romain contenu dans un tube de verre recourbé et scellé découvert dans un tombeau des Alyscamps, nécropole romaine arlésienne. Mais il s’agissait de vin ordinaire. En 1910, on découvrit une fiole de « tout premier Bordeaux »..

En 1916, Louis Capitan, de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, expliquera que le picatum vinum, préparation très appréciée des Romains qui passa aux Gaulois, était fabriquée au moyen de l’adjonction soit au vin, soit plutôt au moût, d’une résine de nature variée, ajoutée en général lors de la fermentation, et qui donnait au vin un goût spécial et fort prisé. Non seulement l’amphore était enduite, à l’intérieur, d’une couche de résine, mais on en mettait dans le vin. Les variétés de poix employées – celle-ci étant soit crue, soit cuite, tantôt liquide, tantôt desséchée et pulvérisée ou dissoute dans du vin cuit –étaient nombreuses : térébinthe, lentisque, cyprès, pin, sapin, mélèze.

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Le vin romain menant à la crapula

Le vin ainsi préparé avait une âcreté particulière et un goût de bourgeons de sapin que l’on trouverait aujourd’hui exécrable ou au moins auquel il faudrait s’habituer à la longue. Dans l’antiquité, il était au contraire très estimé. Certains crus avaient un goût naturel analogue. Tels les crus de Dioscoride en Eubée et du Viennois en Gaule (pays des Allobroges). Cependant les médecins de l’antiquité accusaient le picatum vinum de causer de la céphalalgie et du vertige. On alla même plus loin, d’après Columelle, et on désigna par le terme de crapula et la résine et l’ivresse elle-même produite par le picatum vinum.

Peu après la découverte de la fiole de Bordeaux, Jullian, professeur au Collège de France, la présenta à cette même Académie des Inscriptions, rapportant que cette trouvaille avait été faite au cours des fouilles pratiquées dans le cimetière gallo-romain de cette ville, qui entoure l’antique basilique de Saint-Seurin. Ce vin était enfermé dans une fiole de forme allongée, qui ne contenait, d’ailleurs, que peu de liquide. Ces fouilles, exécutées précisément sur les indications de Jullian, par les soins de la Faculté des lettres, et avaient donné de beaux résultats, mettant notamment au jour de nouvelles substructions au pied de l’antique basilique, et démontrant que les premiers chrétiens ne furent pas les premiers à faire usage du cimetière.

Un énigmatique édicule, découvert au flanc Est de l’église, abritait un sarcophage à acrotères duquel avait été extraite l’espèce de fiole dont nous parlons, une fiole en verrerie, de forme très originale. Longue de 45 centimètres, elle était mince, élégante, irisée et ressemble énormément par ses proportions gracieuses aux productions modernes de Nancy. On l’estimait d’origine syrienne.

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Message par RASTAMAN2401 Lun 14 Avr - 17:16

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Ce doit être du "miel"  LES ANECDOTES  HISTORIQUES,  DROLES OU ENCORE INSOLITES - Page 7 4057198257 

Bonne soirée
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Message par alain90 Lun 14 Avr - 17:54

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Une dette de 357 ans pour la famille royale britannique

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Charles II d’Angleterre n’avait pas payé la confection d’uniformes militaires en 1651 !


Il aura fallu 357 ans pour que la famille royale britannique règle une dette à la Clothiers Company de Worcester, une vieille entreprise de confection du Royaume-Uni.

C’est le Prince Charles qui a finalement payé les 453,15 livres sterling en juin 2008, en paiement d’une commande datant 1651 pour des milliers d’uniformes militaires !

La dette était en fait celle de Charles II d’Angleterre, qui combattait alors l’armée de Cromwell. Exilé en France en 1651, il n’avait pas pu payer les fabricants, mais ne l’avait pas non plus fait à son retour en Angleterre en 1660, lorsqu’il devint roi.

Le Prince Charles, s’il accepta finalement de régler cette petite somme (un peu plus de 550 euros), ne se hasarda néanmoins pas d’y adjoindre les intérêts.
À en croire l’Institute for the Measurement of Worth, la dette aurait atteint 47 500 livres en 2007 (un peu plus de 56 000 euros) en comptant les intérêts. Ce qui, malgré tout, aurait été peu cher payé pour des milliers d’uniformes !
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Message par Invité Mar 15 Avr - 8:07

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Alisier (L’), arbre avertisseur de la pluie ?
(D’après « Le Journal de la jeunesse » paru en 1890
et « Manuel du cultivateur forestier, contenant l’art de cultiver
en forêt tous les arbres indigènes et exotiques, propres
à l’aménagement des bois » (Tome 1) paru en 1834)

Ou comment dame Nature a su donner à l’Homme les moyens de mieux l’appréhender, pour peu que celui-ci y prête attention...

Le commandant de l’école du 11e régiment de ligne à Bouillon, M. le capitaine Dordu, se promenant, au commencement du mois de mai 1889, aux environs de Bouillon, rencontra le brigadier forestier, qui faisait sa tournée. La conversation étant tombée sur la prévision du temps, le brigadier raconta qu’un jour un petit pâtre qui gardait des vaches lui avait dit, dans la matinée, qu’il pleuvrait certainement avant la fin du jour, parce qu’un arbre qu’on apercevait à la lisière de la forêt avait ses feuilles toutes blanches, tandis qu’elles étaient vertes le matin.

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Feuilles, fleurs, fruits
d’alisier de Fontainebleau

Le pâtre assurait que chaque fois que l’arbre devenait blanc, c’était un signe certain de pluie. Le brigadier ajouta que l’arbre eut raison : car il plut le jour même. L’arbre désigné était un alisier de l’espèce dite « à larges feuilles » ou « de Fontainebleau » (Sorbus latifolia), qui atteint environ 6 mètres de hauteur, et dont les feuilles, vertes en dessus, sont blanches et cotonneuses en dessous. Elles se retourneraient donc en cas de probabilité de pluie.

L’alisier est un arbre facile à planter ; il croît dans presque tous les terrains et forme un ornement très agréable dans un jardin. Il fournit un bois très dur, souple, liant et tenace, pesant, compacte, susceptible de recevoir un très beau poli ; aussi était-il recherché par les tourneurs, les sculpteurs et les mécaniciens. Ses feuilles sont pétiolées, larges, non échancrées en cœur à leur base, ovales arrondies, pointues, dentées, anguleuses, particulièrement vers leur base. Ses fleurs paraissent en mai ; elles sont blanches et odorantes, disposées en corymbe, à pédoncule et calice cotonneux. Ses fruits sont d’un rouge oranger, un peu plus longs et plus gros que dans l’alisier blanc, et d’un goût un peu amer.

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