LES ANECDOTES HISTORIQUES, DROLES OU ENCORE INSOLITES
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Re: LES ANECDOTES HISTORIQUES, DROLES OU ENCORE INSOLITES
Claudius
a bientôt
RASTAMAN2401- president d hippodrome
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Re: LES ANECDOTES HISTORIQUES, DROLES OU ENCORE INSOLITES
Le centre de gravité de la zone Euro est dans le Morvan
Depuis le 1er janvier 2009 , c’est le village de Liernais qui est au centre de l’Europe monétaire.
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Depuis le 1er janvier 2009, le centre de gravité de la zone Euro se situe à Liernais dans le département de la Côte-d’Or, aux dernières limites du massif du Morvan.
L’Institut Géographique National (IGN) calcule depuis 1987 les différents centres de l’Europe. L’Europe politique (Union Européenne, ex CEE) comptait alors 12 pays, avec pour centre Saint-André-le-Coq dans le Puy-de-Dôme. L’UE compte aujourd’hui 27 pays, ce qui a déplacé son centre bien plus au nord-est, à Gelnhausen en Allemagne.
Quant à la zone euro, elle réunit 16 pays depuis le 1er janvier 2009, avec l’arrivée de la Slovaquie. Moins étendue que l’Union Européenne, la zone euro possède et conserve son centre en France depuis ses débuts :
■En 1999, c’est Blancafort (Cher) qui a le premier le privilège d’être déclaré centre de gravité de la zone euro
■2001 (arrivée de la Grèce) : le centre arrive dans le Morvan à Montreuillon (Nièvre)
■2007 : Mhère (Nièvre)
■2008 : Ouroux-en-Morvan (Nièvre) au lieu-dit Le Bandy
■1er janvier 2009, dernier déplacement en date avec l’arrivée de la Slovaquie dans la zone euro : le centre de gravité se déplace en Côte-d’Or, aux dernières limites du Morvan, à Liernais.
Pas la peine, cependant, de prendre un compas pointé sur Liernais pour espérer contenir toutes les frontières de la zone euro ! Il s’agit d’un centre de gravité : si on posait la zone euro1 sur une pointe plantée à Liernais, elle tiendrait en parfait équilibre !
Un équilibre qui apporte un peu de renommée au village morvandiau mais ne lui confère bien sûr aucun avantage monétaire.
Les prochains pays logiquement supposés rejoindre la zone euro se trouvant pour le moment plutôt à l’est, il y a de fortes chances que le centre de gravité de l’euro quitte bientôt le Morvan , mais reste encore un peu en Côte-d’Or !
Sources : Conseil Général de la Nièvre ; Lormes.net ; Wikipédia ; Le Nouvel Explorateur
Illustration : Commission Européenne
1.Les calculs ne tiennent pas compte des territoires extra-européens utilisant l’euro (possessions françaises, britanniques, portugaises, etc.). [↩]
Depuis le 1er janvier 2009 , c’est le village de Liernais qui est au centre de l’Europe monétaire.
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Depuis le 1er janvier 2009, le centre de gravité de la zone Euro se situe à Liernais dans le département de la Côte-d’Or, aux dernières limites du massif du Morvan.
L’Institut Géographique National (IGN) calcule depuis 1987 les différents centres de l’Europe. L’Europe politique (Union Européenne, ex CEE) comptait alors 12 pays, avec pour centre Saint-André-le-Coq dans le Puy-de-Dôme. L’UE compte aujourd’hui 27 pays, ce qui a déplacé son centre bien plus au nord-est, à Gelnhausen en Allemagne.
Quant à la zone euro, elle réunit 16 pays depuis le 1er janvier 2009, avec l’arrivée de la Slovaquie. Moins étendue que l’Union Européenne, la zone euro possède et conserve son centre en France depuis ses débuts :
■En 1999, c’est Blancafort (Cher) qui a le premier le privilège d’être déclaré centre de gravité de la zone euro
■2001 (arrivée de la Grèce) : le centre arrive dans le Morvan à Montreuillon (Nièvre)
■2007 : Mhère (Nièvre)
■2008 : Ouroux-en-Morvan (Nièvre) au lieu-dit Le Bandy
■1er janvier 2009, dernier déplacement en date avec l’arrivée de la Slovaquie dans la zone euro : le centre de gravité se déplace en Côte-d’Or, aux dernières limites du Morvan, à Liernais.
Pas la peine, cependant, de prendre un compas pointé sur Liernais pour espérer contenir toutes les frontières de la zone euro ! Il s’agit d’un centre de gravité : si on posait la zone euro1 sur une pointe plantée à Liernais, elle tiendrait en parfait équilibre !
Un équilibre qui apporte un peu de renommée au village morvandiau mais ne lui confère bien sûr aucun avantage monétaire.
Les prochains pays logiquement supposés rejoindre la zone euro se trouvant pour le moment plutôt à l’est, il y a de fortes chances que le centre de gravité de l’euro quitte bientôt le Morvan , mais reste encore un peu en Côte-d’Or !
Sources : Conseil Général de la Nièvre ; Lormes.net ; Wikipédia ; Le Nouvel Explorateur
Illustration : Commission Européenne
1.Les calculs ne tiennent pas compte des territoires extra-européens utilisant l’euro (possessions françaises, britanniques, portugaises, etc.). [↩]
alain90- president d hippodrome
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RASTAMAN2401- president d hippodrome
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Re: LES ANECDOTES HISTORIQUES, DROLES OU ENCORE INSOLITES
les amis
Le criminel, c’est l’électeur ! »
(Placard anti-électoral, paru le 1er mars 1906
dans « l’Anarchie » n°47, par Albert Libertad)
« Placard anti-électoral » publié le 1er mars 1906 dans l’Anarchie, journal fondé en avril 1905 par Albert Libertad – pseudonyme de Joseph Albert–, « Le criminel, c’est l’électeur ! » fustige l’électeur se plaignant sempiternellement d’un système politique qu’il maintient dans sa légitimité, et qui le confine au rôle de la victime d’un bourreau qu’il se donne.
TU TE PLAINS ; MAIS TU VEUX LE MAINTIEN DU SYSTÈME OÙ TU VÉGÈTES. Tu te révoltes parfois, mais pour recommencer toujours. C’est toi qui produis tout, qui laboures et sèmes, qui forges et tisses, qui pétris et transformes, qui construis et fabriques, qui alimentes et fécondes !
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Pourquoi donc ne consommes-tu pas à ta faim ? Pourquoi es-tu le mal vêtu, le mal nourri, le mal abrité ? Oui, pourquoi le sans pain, le sans souliers, le sans demeure ? Pourquoi n’es-tu pas ton maître ? Pourquoi te courbes-tu, obéis-tu, sers-tu ? Pourquoi es-tu l’inférieur, l’humilié, l’offensé, le serviteur, l’esclave ?
Tu élabores tout et tu ne possèdes rien ?
Tout est par toi et tu n’es rien. Je me trompe. Tu es l’électeur, le votard, celui qui accepte ce qui est ; celui qui, par le bulletin de vote, sanctionne toutes ses misères ; celui qui, en votant, consacre toutes ses servitudes.
Tu es le volontaire valet, le domestique aimable, le laquais, le larbin, le chien léchant le fouet, rampant devant la poigne du maître. Tu es le sergot, le geôlier et le mouchard. Tu es le bon soldat, le portier modèle, le locataire bénévole. Tu es l’employé fidèle, le serviteur dévoué, le paysan sobre, l’ouvrier résigné de ton propre esclavage.
Tu es toi-même ton bourreau. De quoi te plains-tu ?
Tu es un danger pour nous, hommes libres, pour nous, anarchistes. Tu es un danger à l’égal des tyrans, des maîtres que tu te donnes, que tu nommes, que tu soutiens, que tu nourris, que tu protèges de tes baïonnettes, que tu défends de ta force de brute, que tu exaltes de ton ignorance, que tu légalises par tes bulletins de vote, — et que tu nous imposes par ton imbécillité. [...]
Allons, vote bien ! Aies confiance en tes mandataires, crois en tes élus.
Mais cesse de te plaindre. Les jougs que tu subis, c’est toi-même qui te les imposes. Les crimes dont tu souffres, c’est toi qui les commets. C’est toi le maître, c’est toi le criminel, et, ironie, c’est toi l’esclave, c’est toi la victime.
Nous autres, las de l’oppression des maîtres que tu nous donnes, las de supporter leur arrogance, las de supporter ta passivité, nous venons t’appeler à la réflexion, à l’action.
Allons, un bon mouvement : quitte l’habit étroit de la législation, lave ton corps rudement, afin que crèvent les parasites et la vermine qui te dévorent. Alors seulement tu pourras vivre pleinement.
Le criminel, c’est l’électeur ! »
(Placard anti-électoral, paru le 1er mars 1906
dans « l’Anarchie » n°47, par Albert Libertad)
« Placard anti-électoral » publié le 1er mars 1906 dans l’Anarchie, journal fondé en avril 1905 par Albert Libertad – pseudonyme de Joseph Albert–, « Le criminel, c’est l’électeur ! » fustige l’électeur se plaignant sempiternellement d’un système politique qu’il maintient dans sa légitimité, et qui le confine au rôle de la victime d’un bourreau qu’il se donne.
TU TE PLAINS ; MAIS TU VEUX LE MAINTIEN DU SYSTÈME OÙ TU VÉGÈTES. Tu te révoltes parfois, mais pour recommencer toujours. C’est toi qui produis tout, qui laboures et sèmes, qui forges et tisses, qui pétris et transformes, qui construis et fabriques, qui alimentes et fécondes !
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Pourquoi donc ne consommes-tu pas à ta faim ? Pourquoi es-tu le mal vêtu, le mal nourri, le mal abrité ? Oui, pourquoi le sans pain, le sans souliers, le sans demeure ? Pourquoi n’es-tu pas ton maître ? Pourquoi te courbes-tu, obéis-tu, sers-tu ? Pourquoi es-tu l’inférieur, l’humilié, l’offensé, le serviteur, l’esclave ?
Tu élabores tout et tu ne possèdes rien ?
Tout est par toi et tu n’es rien. Je me trompe. Tu es l’électeur, le votard, celui qui accepte ce qui est ; celui qui, par le bulletin de vote, sanctionne toutes ses misères ; celui qui, en votant, consacre toutes ses servitudes.
Tu es le volontaire valet, le domestique aimable, le laquais, le larbin, le chien léchant le fouet, rampant devant la poigne du maître. Tu es le sergot, le geôlier et le mouchard. Tu es le bon soldat, le portier modèle, le locataire bénévole. Tu es l’employé fidèle, le serviteur dévoué, le paysan sobre, l’ouvrier résigné de ton propre esclavage.
Tu es toi-même ton bourreau. De quoi te plains-tu ?
Tu es un danger pour nous, hommes libres, pour nous, anarchistes. Tu es un danger à l’égal des tyrans, des maîtres que tu te donnes, que tu nommes, que tu soutiens, que tu nourris, que tu protèges de tes baïonnettes, que tu défends de ta force de brute, que tu exaltes de ton ignorance, que tu légalises par tes bulletins de vote, — et que tu nous imposes par ton imbécillité. [...]
Allons, vote bien ! Aies confiance en tes mandataires, crois en tes élus.
Mais cesse de te plaindre. Les jougs que tu subis, c’est toi-même qui te les imposes. Les crimes dont tu souffres, c’est toi qui les commets. C’est toi le maître, c’est toi le criminel, et, ironie, c’est toi l’esclave, c’est toi la victime.
Nous autres, las de l’oppression des maîtres que tu nous donnes, las de supporter leur arrogance, las de supporter ta passivité, nous venons t’appeler à la réflexion, à l’action.
Allons, un bon mouvement : quitte l’habit étroit de la législation, lave ton corps rudement, afin que crèvent les parasites et la vermine qui te dévorent. Alors seulement tu pourras vivre pleinement.
Invité- Invité
Re: LES ANECDOTES HISTORIQUES, DROLES OU ENCORE INSOLITES
à toi
bon week-end
RASTAMAN2401- president d hippodrome
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Re: LES ANECDOTES HISTORIQUES, DROLES OU ENCORE INSOLITES
les amis
Passage à l’heure d’été et rapport de nos ancêtres avec le temps
(D’après « Illustré du Petit Journal », paru en 1937)
Pour la vingt et unième fois, écrit un chroniqueur du Petit Parisien en 1937, nous avons l’heure d’été. La réforme, en effet, date de 1916. Si, au début, elle rencontra quelques résistances, vite vaincues, d’ailleurs, en raison des économies qu’elle entraînait, elle est aujourd’hui acceptée comme un bienfait par la grande majorité de la population, ajoute-t-il avant d’en brosser la genèse et de s’appesantir sur la précision de l’heure au fil des siècles, et d’aborder la question des heures des repas.
Le passage de l’heure d’hiver à l’heure d’été s’accomplit donc, chaque année, sans bouleverser nos habitudes et sans troubler notre vie, nous explique Jean Lecoq, du Petit Parisien. Mais lorsque, il y a vingt et un ans, en pleine guerre, la réforme fut proposée au Parlement, des protestations s’élevèrent ; et c’est au nom de la science que les plus graves furent formulées. Nos astronomes se dressaient contre ces parlementaires qui se permettaient — sans les consulter — de mettre des bâtons dans les roues du char du soleil.
Donner ainsi un coup de pouce d’une heure à nos pendules leur paraissait un acte tout à fait inconsidéré. Tout au moins, disaient certains d’entre eux, devrait-on, comme le faisaient jadis les Babyloniens, avancer méthodiquement les horloges de trente secondes par jour entre le solstice d’hiver et le solstice d’été... Oui, mais les Babyloniens avaient, sans doute, du temps à perdre et de la patience à revendre. Nous sommes, « au jour d’aujourd’hui », comme dit l’autre, moins scrupuleux à l’égard de la science, et plus pressés. Au surplus, en 1916, l’état de guerre excusait tout. Et la science pouvait bien souffrir quelques atteintes s’il en résultait des économies nécessaires.
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Or, la réforme, bien que tardivement accomplie cette première année — du 15 juin au 1er octobre — entraîna, à Paris, une diminution importante de l’éclairage public et privé et, par conséquent, une sensible économie de charbon. La direction des inventions intéressant la Défense nationale estima qu’en ces trois mois et demi, pour toute la France, l’économie de charbon avait dû être de 300 000 tonnes, valant 30 millions de francs. Ces chiffres ne manquaient pas d’éloquence. Ils donnent une idée de ce qu’ont pu être depuis vingt ans les économies réalisées grâce à l’adoption définitive de l’heure d’été.
Or il est curieux de signaler qu’il y a cent cinquante-trois ans déjà qu’un homme de génie eut l’idée de préconiser, pour l’été, cette économie de la lumière artificielle, et de conseiller aux Parisiens de régler leur vie sur la lumière du jour. Cet homme n’était autre que le bonhomme Franklin. Le 26 avril 1744, le Journal de Paris, alors l’unique quotidien de la capitale, publiait une lettre signée : « Un abonné ». Franklin en était l’auteur. Il racontait qu’étant rentré chez lui à trois heures du matin, après une soirée passée chez des amis, il s’était couché et n’avait pas tardé à se réveiller au bruit que des voisins faisaient au-dessus de sa tête.
« Je fus étonné, disait-il dans cette lettre, de voir ma chambre très éclairée, et j’imaginai d’abord qu’on y avait allumé une douzaine de lampes ; mais, en me frottant les yeux, je reconnus que la lumière entrait par les fenêtres, mon domestique ayant oublié de fermer les volets, et le soleil s’élevait à ce moment même des bords de l’horizon. Je regardai mes montres, qui sont fort bonnes, et je vis qu’il n’était que six heures. Trouvant extraordinaire que le soleil se levât si tôt, j’allai consulter l’almanach et j’y lus que cet astre continuerait de se lever tous les jours plus matin jusqu’à la fin de juin.
« Ceci m’a suggéré plusieurs réflexions sérieuses, poursuivait Franklin. J’ai considéré que, sans l’accident qui a abrégé aujourd’hui mon sommeil, j’aurais dormi six ou sept heures de plus ; et que beaucoup de personnes font chaque jour de même. Supposons qu’il y ait dans Paris cent mille familles dont chacune consomme une demi-livre de bougie par heure : cette consommation se prolonge pendant six mois, avec une moyenne journalière de sept heures, ce qui représente, pour les cent mille familles de Paris seulement et pour les 128 millions d’heures de consommation, 64 050 000 livres pesant de cire, au prix moyen de trente sous la livre, une dépense annuelle de 96 075 000 livres tournois. Quelle découverte et quelle économie, s’écriait Franklin, si l’on persuadait aux Parisiens de vivre uniquement l’été à la lumière du jour !... Mais comment les convaincre ? »
Et le Bonhomme proposait trois moyens : « 1° Mettre une taxe d’un louis sur chaque fenêtre qui aura des volets empêchant la lumière d’entrer dans les appartements aussitôt que le soleil est sur l’horizon ; 2° Etablir pour la consommation de la cire et de la chandelle une loi salutaire de police afin de diminuer cette consommation ; placer des gardes aux boutiques des ciriers, et ne permettre à chaque famille que l’achat d’une livre par semaine ; 3° Faire sonner toutes les cloches des églises au lever du soleil, et, si cela ne suffit pas, faire tirer un coup de canon dans chaque rue pour ouvrir les yeux des paresseux sur leur véritable intérêt ».
Telle était la proposition de Franklin. Inutile d’ajouter qu’elle n’eut aucun succès. On la considéra comme un badinage, et les pouvoirs publics se gardèrent de la prendre au sérieux. Les Parisiens de 1744 demeurèrent tout à fait indifférents, et ne virent pas le côté intéressant de la réforme préconisée par le Bonhomme. Félicitons-nous qu’il n’en ait pas été de même des Parisiens de 1916 quand le changement d’heure fut proposé, se félicite le chroniqueur du Petit Parisien qui ajoute que quoi qu’en disent les louangeurs du temps passé, nous sommes quelquefois plus sages que nos aïeux.
Le souci de la précision de l’heure est un souci tout moderne. Les anciens ne l’avaient guère. A Rome, le jour était bien divisé en douze parties, mais les heures d’été étaient plus longues que les heures d’hiver, attendu que le jour, en été, est plus long qu’en hiver. C’est des Romains que nous vient la division du jour en quatre parties de trois heures chacune : prime, tierce, sexte, none, division qui nous a été conservée par la liturgie. Sans remonter bien loin, chez nous, on trouve une véritable anarchie dans la réglementation de l’heure. Les montres de nos pères étaient bien jolies, mais elles marchaient au bonheur.
On sait que les beaux seigneurs du XVIIIe siècle avaient coutume d’en porter deux, une dans chacun de leurs goussets, tenues par la même chaîne. Un auteur de mémoires du temps raconte qu’un gentilhomme tirant un jour les siennes un peu brusquement, les fit choir toutes deux, et s’écria : « Voilà la première fois qu’elles tombent d’accord. » Quant aux horloges publiques, elles marchaient autrefois en dépit du bon sens. Comme elles étaient réglées sur le temps vrai, c’est-à-dire sur le passage du soleil au méridien, il eût fallu régulièrement les modifier tous les jours. On se contentait de les mettre à l’heure toutes les semaines ; et l’opération se faisait de telle façon qu’au dire de François Arago, « on entendait souvent la même heure sonnée par différentes horloges pendant une demi-heure. »
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En 1816, enfin, le préfet de la Seine, M. de Chabrol, pour remédier à cet inconvénient, institua une heure moyenne. Mais il ne se décida à accomplir cette réforme qu’après de longues hésitations. Il avait peur que la population ouvrière s’insurgeât quand elle constaterait que midi n’était plus au milieu de la journée. La population ouvrière, d’ailleurs, accepta fort bien la réforme ; elle n’eut même pas l’air de s’en apercevoir. De même, depuis vingt ans, poursuit notre chroniqueur, la réforme de l’heure d’été a été acceptée sans murmure. On se lève, on se met à table, on se couche une heure pus tôt, et cela, du jour au lendemain sans presque s’en rendre compte. Il serait à souhaiter que toutes les lois nouvelles ne troublassent pas plus la vie sociale que ne l’a troublée celle-ci.
Dans les temps modernes on constate chez tous les peuples, et surtout dans les grandes villes, une tendance à retarder de plus en plus l’heure du coucher. Du même coup, se trouve retardée l’heure du lever, et l’on en arrive ainsi à faire de la nuit, le jour, et du jour la nuit. Nos ancêtres, de ce point de vue, étaient plus raisonnables. Les chroniqueurs nous racontent que le bon roi Louis XII se levait entre six et sept heures, déjeunait à dix et soupait entre trois et quatre heures. Après quoi il allait faire une petite partie de chasse, afin de digérer son repas. Dans une lettre écrite en l’an 1510, par un de ses familiers, nous lisons ceci : « Après souper, environ quatre et cinq, nous allâmes avec le Roy chasser au parc. »
Puis, la promenade ou la partie de chasse terminée, le roi rentrait au palais et se couchait bien sagement entre sept et huit heures. Il devait à ce régime sa belle santé. Mais voilà que, sur ses vieux jours, il eut l’idée de prendre pour épouse la princesse Marie d’Angleterre, laquelle était beaucoup plus jeune que lui. Et la nouvelle reine bouleversa toutes les habitude de son vieux mari. Elle retarda l’heure des repas, entraîna le roi à se coucher plus tard que de coutume, si bien qu’après quelques mois de cette existence le pauvre souverain périt de fièvre et d’épuisement.
Sous le règne suivant — celui de François Ier — on soupait à six heures. Après ce repas, les gens aisés allaient faire une petite promenade, puis chacun rentrait chez soi. Les portes des maisons se fermaient de bonne heure, au signal du couvre-feu, lequel, nous dit Villon, était donné chaque soir par
La cloche de Sorbonne
Qui toujours à neuf heures sonne.
Tel était encore l’usage sous Henri IV, c’est-à-dire au commencement du XVIIe siècle. Sully, dans ses Mémoires, se charge de nous apprendre quel était alors le genre de vie de tout homme grave et mesuré dans sa conduite. Il raconte qu’il dînait à onze heures après avoir présidé le Conseil d’Etat et travaillé deux heures avec le roi. Il soupait à six heures. « Depuis ce moment, dit-il, jusqu’à l’heure du coucher, qui était toujours pour moi à dix heures, il n’était pas fait mention d’affaires, mais de dissipation, de joie et d’effusion de cœur, avec un petit nombre d’amis de bonne et surtout d’agréable compagnie. »
La vie de Sully, vous le voyez, était à peu près réglée suivant les préceptes du vieux proverbe qu’a cité Rabelais :
Lever à six, dîner à dix
Souper à six, coucher à dix
Fait vivre l’homme dix fois dix.
A cette époque, il n’y a plus guère que les petits bourgeois et les provinciaux qui dînent à dix heures. Les gens du beau monde traînent à onze heures. Mathurin Regnier, dans sa Xe satire, nous montre un valet faisant remarquer à son maître :
Qu’il est midi sonné
Et qu’au logis du roi tout le monde a dîné.
Sous Louis XIV, on dîne à midi. Rappelez-vous le vers de Boileau dans la satire du Repas ridicule : « J’y cours, midi sonnant au sortir de la messe ». Une expression qui désigne les parasites nous apporte une autre preuve du dîner à midi. On appelle ces « escornifleurs » des « chercheurs de midi ».
Mais, bientôt, comme le roi lui-même dîne à midi, les beaux seigneurs qui viennent assister à son couvert et lui faire leur cour pendant le repas, sont obligés de dîner une heure plus tard. Ainsi, le dîner est reculé jusqu’à une heure. Quant à l’heure du souper c’est toujours six heures. Et voilà les folies qui commencent. On prend, à chaque époque, dans le monde et à la Cour, l’habitude d’un nouveau repas, un repas gras qui se fait à minuit. On appelle cela « faire médianoche ».
Au commencement du XVIIIe siècle, la coutume de dîner à une heure était généralement établie chez les gens de qualité. Mais, insensiblement, pour la commodité des gens d’affaires et pour favoriser la paresse et la toilette des dames, on retarda jusqu’à deux heures. Vers 1780, tout le monde dîne à trois heures. Mercier, dans son Tableau de Paris, fait cette remarque : « A trois heures on voit peu de monde dans les rues, parce que chacun dîne. » Il nous dit encore que le souper commençait vers 9h30 et ne s’achevait pas avant 11h30.
A ce moment, un changement dans les habitudes administratives amena une véritable révolution dans les heures des repas. Les administrations publiques ayant décidé que leurs employés feraient une seule séance par jour, de 9 heures du matin à 4 heures de l’après-midi, les heures des repas subirent de ce fait des modifications auxquelles la généralité de la population se conforma. On dîna à 4 heures, à 5 et même à 6 heures. Les spectacles commencèrent à 7 heures et finirent à 11. Le déjeuner se fit à l’heure où se faisait autrefois le dîner ; et le dîner à l’heure du souper. Quant au souper, il disparut chez les gens de mœurs paisibles, et fut pour les autres, un retouche au « médianoche » d’antan. Et dès lors la vie nocturne prit dans les grandes villes, les proportions que l’on sait.
Passage à l’heure d’été et rapport de nos ancêtres avec le temps
(D’après « Illustré du Petit Journal », paru en 1937)
Pour la vingt et unième fois, écrit un chroniqueur du Petit Parisien en 1937, nous avons l’heure d’été. La réforme, en effet, date de 1916. Si, au début, elle rencontra quelques résistances, vite vaincues, d’ailleurs, en raison des économies qu’elle entraînait, elle est aujourd’hui acceptée comme un bienfait par la grande majorité de la population, ajoute-t-il avant d’en brosser la genèse et de s’appesantir sur la précision de l’heure au fil des siècles, et d’aborder la question des heures des repas.
Le passage de l’heure d’hiver à l’heure d’été s’accomplit donc, chaque année, sans bouleverser nos habitudes et sans troubler notre vie, nous explique Jean Lecoq, du Petit Parisien. Mais lorsque, il y a vingt et un ans, en pleine guerre, la réforme fut proposée au Parlement, des protestations s’élevèrent ; et c’est au nom de la science que les plus graves furent formulées. Nos astronomes se dressaient contre ces parlementaires qui se permettaient — sans les consulter — de mettre des bâtons dans les roues du char du soleil.
Donner ainsi un coup de pouce d’une heure à nos pendules leur paraissait un acte tout à fait inconsidéré. Tout au moins, disaient certains d’entre eux, devrait-on, comme le faisaient jadis les Babyloniens, avancer méthodiquement les horloges de trente secondes par jour entre le solstice d’hiver et le solstice d’été... Oui, mais les Babyloniens avaient, sans doute, du temps à perdre et de la patience à revendre. Nous sommes, « au jour d’aujourd’hui », comme dit l’autre, moins scrupuleux à l’égard de la science, et plus pressés. Au surplus, en 1916, l’état de guerre excusait tout. Et la science pouvait bien souffrir quelques atteintes s’il en résultait des économies nécessaires.
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Or, la réforme, bien que tardivement accomplie cette première année — du 15 juin au 1er octobre — entraîna, à Paris, une diminution importante de l’éclairage public et privé et, par conséquent, une sensible économie de charbon. La direction des inventions intéressant la Défense nationale estima qu’en ces trois mois et demi, pour toute la France, l’économie de charbon avait dû être de 300 000 tonnes, valant 30 millions de francs. Ces chiffres ne manquaient pas d’éloquence. Ils donnent une idée de ce qu’ont pu être depuis vingt ans les économies réalisées grâce à l’adoption définitive de l’heure d’été.
Or il est curieux de signaler qu’il y a cent cinquante-trois ans déjà qu’un homme de génie eut l’idée de préconiser, pour l’été, cette économie de la lumière artificielle, et de conseiller aux Parisiens de régler leur vie sur la lumière du jour. Cet homme n’était autre que le bonhomme Franklin. Le 26 avril 1744, le Journal de Paris, alors l’unique quotidien de la capitale, publiait une lettre signée : « Un abonné ». Franklin en était l’auteur. Il racontait qu’étant rentré chez lui à trois heures du matin, après une soirée passée chez des amis, il s’était couché et n’avait pas tardé à se réveiller au bruit que des voisins faisaient au-dessus de sa tête.
« Je fus étonné, disait-il dans cette lettre, de voir ma chambre très éclairée, et j’imaginai d’abord qu’on y avait allumé une douzaine de lampes ; mais, en me frottant les yeux, je reconnus que la lumière entrait par les fenêtres, mon domestique ayant oublié de fermer les volets, et le soleil s’élevait à ce moment même des bords de l’horizon. Je regardai mes montres, qui sont fort bonnes, et je vis qu’il n’était que six heures. Trouvant extraordinaire que le soleil se levât si tôt, j’allai consulter l’almanach et j’y lus que cet astre continuerait de se lever tous les jours plus matin jusqu’à la fin de juin.
« Ceci m’a suggéré plusieurs réflexions sérieuses, poursuivait Franklin. J’ai considéré que, sans l’accident qui a abrégé aujourd’hui mon sommeil, j’aurais dormi six ou sept heures de plus ; et que beaucoup de personnes font chaque jour de même. Supposons qu’il y ait dans Paris cent mille familles dont chacune consomme une demi-livre de bougie par heure : cette consommation se prolonge pendant six mois, avec une moyenne journalière de sept heures, ce qui représente, pour les cent mille familles de Paris seulement et pour les 128 millions d’heures de consommation, 64 050 000 livres pesant de cire, au prix moyen de trente sous la livre, une dépense annuelle de 96 075 000 livres tournois. Quelle découverte et quelle économie, s’écriait Franklin, si l’on persuadait aux Parisiens de vivre uniquement l’été à la lumière du jour !... Mais comment les convaincre ? »
Et le Bonhomme proposait trois moyens : « 1° Mettre une taxe d’un louis sur chaque fenêtre qui aura des volets empêchant la lumière d’entrer dans les appartements aussitôt que le soleil est sur l’horizon ; 2° Etablir pour la consommation de la cire et de la chandelle une loi salutaire de police afin de diminuer cette consommation ; placer des gardes aux boutiques des ciriers, et ne permettre à chaque famille que l’achat d’une livre par semaine ; 3° Faire sonner toutes les cloches des églises au lever du soleil, et, si cela ne suffit pas, faire tirer un coup de canon dans chaque rue pour ouvrir les yeux des paresseux sur leur véritable intérêt ».
Telle était la proposition de Franklin. Inutile d’ajouter qu’elle n’eut aucun succès. On la considéra comme un badinage, et les pouvoirs publics se gardèrent de la prendre au sérieux. Les Parisiens de 1744 demeurèrent tout à fait indifférents, et ne virent pas le côté intéressant de la réforme préconisée par le Bonhomme. Félicitons-nous qu’il n’en ait pas été de même des Parisiens de 1916 quand le changement d’heure fut proposé, se félicite le chroniqueur du Petit Parisien qui ajoute que quoi qu’en disent les louangeurs du temps passé, nous sommes quelquefois plus sages que nos aïeux.
Le souci de la précision de l’heure est un souci tout moderne. Les anciens ne l’avaient guère. A Rome, le jour était bien divisé en douze parties, mais les heures d’été étaient plus longues que les heures d’hiver, attendu que le jour, en été, est plus long qu’en hiver. C’est des Romains que nous vient la division du jour en quatre parties de trois heures chacune : prime, tierce, sexte, none, division qui nous a été conservée par la liturgie. Sans remonter bien loin, chez nous, on trouve une véritable anarchie dans la réglementation de l’heure. Les montres de nos pères étaient bien jolies, mais elles marchaient au bonheur.
On sait que les beaux seigneurs du XVIIIe siècle avaient coutume d’en porter deux, une dans chacun de leurs goussets, tenues par la même chaîne. Un auteur de mémoires du temps raconte qu’un gentilhomme tirant un jour les siennes un peu brusquement, les fit choir toutes deux, et s’écria : « Voilà la première fois qu’elles tombent d’accord. » Quant aux horloges publiques, elles marchaient autrefois en dépit du bon sens. Comme elles étaient réglées sur le temps vrai, c’est-à-dire sur le passage du soleil au méridien, il eût fallu régulièrement les modifier tous les jours. On se contentait de les mettre à l’heure toutes les semaines ; et l’opération se faisait de telle façon qu’au dire de François Arago, « on entendait souvent la même heure sonnée par différentes horloges pendant une demi-heure. »
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En 1816, enfin, le préfet de la Seine, M. de Chabrol, pour remédier à cet inconvénient, institua une heure moyenne. Mais il ne se décida à accomplir cette réforme qu’après de longues hésitations. Il avait peur que la population ouvrière s’insurgeât quand elle constaterait que midi n’était plus au milieu de la journée. La population ouvrière, d’ailleurs, accepta fort bien la réforme ; elle n’eut même pas l’air de s’en apercevoir. De même, depuis vingt ans, poursuit notre chroniqueur, la réforme de l’heure d’été a été acceptée sans murmure. On se lève, on se met à table, on se couche une heure pus tôt, et cela, du jour au lendemain sans presque s’en rendre compte. Il serait à souhaiter que toutes les lois nouvelles ne troublassent pas plus la vie sociale que ne l’a troublée celle-ci.
Dans les temps modernes on constate chez tous les peuples, et surtout dans les grandes villes, une tendance à retarder de plus en plus l’heure du coucher. Du même coup, se trouve retardée l’heure du lever, et l’on en arrive ainsi à faire de la nuit, le jour, et du jour la nuit. Nos ancêtres, de ce point de vue, étaient plus raisonnables. Les chroniqueurs nous racontent que le bon roi Louis XII se levait entre six et sept heures, déjeunait à dix et soupait entre trois et quatre heures. Après quoi il allait faire une petite partie de chasse, afin de digérer son repas. Dans une lettre écrite en l’an 1510, par un de ses familiers, nous lisons ceci : « Après souper, environ quatre et cinq, nous allâmes avec le Roy chasser au parc. »
Puis, la promenade ou la partie de chasse terminée, le roi rentrait au palais et se couchait bien sagement entre sept et huit heures. Il devait à ce régime sa belle santé. Mais voilà que, sur ses vieux jours, il eut l’idée de prendre pour épouse la princesse Marie d’Angleterre, laquelle était beaucoup plus jeune que lui. Et la nouvelle reine bouleversa toutes les habitude de son vieux mari. Elle retarda l’heure des repas, entraîna le roi à se coucher plus tard que de coutume, si bien qu’après quelques mois de cette existence le pauvre souverain périt de fièvre et d’épuisement.
Sous le règne suivant — celui de François Ier — on soupait à six heures. Après ce repas, les gens aisés allaient faire une petite promenade, puis chacun rentrait chez soi. Les portes des maisons se fermaient de bonne heure, au signal du couvre-feu, lequel, nous dit Villon, était donné chaque soir par
La cloche de Sorbonne
Qui toujours à neuf heures sonne.
Tel était encore l’usage sous Henri IV, c’est-à-dire au commencement du XVIIe siècle. Sully, dans ses Mémoires, se charge de nous apprendre quel était alors le genre de vie de tout homme grave et mesuré dans sa conduite. Il raconte qu’il dînait à onze heures après avoir présidé le Conseil d’Etat et travaillé deux heures avec le roi. Il soupait à six heures. « Depuis ce moment, dit-il, jusqu’à l’heure du coucher, qui était toujours pour moi à dix heures, il n’était pas fait mention d’affaires, mais de dissipation, de joie et d’effusion de cœur, avec un petit nombre d’amis de bonne et surtout d’agréable compagnie. »
La vie de Sully, vous le voyez, était à peu près réglée suivant les préceptes du vieux proverbe qu’a cité Rabelais :
Lever à six, dîner à dix
Souper à six, coucher à dix
Fait vivre l’homme dix fois dix.
A cette époque, il n’y a plus guère que les petits bourgeois et les provinciaux qui dînent à dix heures. Les gens du beau monde traînent à onze heures. Mathurin Regnier, dans sa Xe satire, nous montre un valet faisant remarquer à son maître :
Qu’il est midi sonné
Et qu’au logis du roi tout le monde a dîné.
Sous Louis XIV, on dîne à midi. Rappelez-vous le vers de Boileau dans la satire du Repas ridicule : « J’y cours, midi sonnant au sortir de la messe ». Une expression qui désigne les parasites nous apporte une autre preuve du dîner à midi. On appelle ces « escornifleurs » des « chercheurs de midi ».
Mais, bientôt, comme le roi lui-même dîne à midi, les beaux seigneurs qui viennent assister à son couvert et lui faire leur cour pendant le repas, sont obligés de dîner une heure plus tard. Ainsi, le dîner est reculé jusqu’à une heure. Quant à l’heure du souper c’est toujours six heures. Et voilà les folies qui commencent. On prend, à chaque époque, dans le monde et à la Cour, l’habitude d’un nouveau repas, un repas gras qui se fait à minuit. On appelle cela « faire médianoche ».
Au commencement du XVIIIe siècle, la coutume de dîner à une heure était généralement établie chez les gens de qualité. Mais, insensiblement, pour la commodité des gens d’affaires et pour favoriser la paresse et la toilette des dames, on retarda jusqu’à deux heures. Vers 1780, tout le monde dîne à trois heures. Mercier, dans son Tableau de Paris, fait cette remarque : « A trois heures on voit peu de monde dans les rues, parce que chacun dîne. » Il nous dit encore que le souper commençait vers 9h30 et ne s’achevait pas avant 11h30.
A ce moment, un changement dans les habitudes administratives amena une véritable révolution dans les heures des repas. Les administrations publiques ayant décidé que leurs employés feraient une seule séance par jour, de 9 heures du matin à 4 heures de l’après-midi, les heures des repas subirent de ce fait des modifications auxquelles la généralité de la population se conforma. On dîna à 4 heures, à 5 et même à 6 heures. Les spectacles commencèrent à 7 heures et finirent à 11. Le déjeuner se fit à l’heure où se faisait autrefois le dîner ; et le dîner à l’heure du souper. Quant au souper, il disparut chez les gens de mœurs paisibles, et fut pour les autres, un retouche au « médianoche » d’antan. Et dès lors la vie nocturne prit dans les grandes villes, les proportions que l’on sait.
Invité- Invité
Re: LES ANECDOTES HISTORIQUES, DROLES OU ENCORE INSOLITES
L’éléphant blanc de Charlemagne
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Le calife de Bagdad avait offert offert un pachyderme au souverain carolingien.
Lettrine B du commentaire sur les psaumes I-L de CassiodoreCharlemagne aurait été l’heureux possesseur d’un éléphant blanc (albinos) qui finit ses jours en Europe, dans la région du Rhin.
Inquiet du traitement réservé aux chrétiens en Palestine, Charlemagne avait envoyé une ambassade au calife de Bagdad, Haroun al-Rashid1. L’ambassade était partie en 797, menée par un marchand juif parlant l’arabe et nommé Isaac.
La délégation revint en décembre 800, retrouvant Charlemagne à Rome pour son couronnement impérial. Mais ce n’est qu’en 802, soit cinq ans après son départ, qu’Isaac rentra à Aix-la-Chapelle ! Il avait été chargé d’amener à Charlemagne les cadeaux offerts par Haroun al-Rashid.
L’envoyé du roi carolingien aurait ainsi rapporté une clepsydre, des étoffes de soie, et surtout un éléphant blanc, nommé Abûl Abbas. Il semble que Charlemagne ait régulièrement déplacé l’animal avec lui, de palais en palais, parfois même au cours de campagnes militaires. Selon les chroniques, l’éléphant est mort en 810 à Lippeham (Rhénanie).
Les spécialistes estiment que dans les manuscrits carolingiens, toutes les figurations détaillées d’éléphants sont des représentations d’Abûl Abbas. Notamment pour le manuscrit du Commentaire sur les psaumes I-L de Cassiodore (Saint-Denis, début du IXème siècle) : à voir le réalisme de l’oreille, le scribe avait probablement vu l’éléphant par lui-même.
Un éléphant dans le B du manuscrit du Commentaire sur les psaumes
Saviez-vous que 9 français sur 10 descendent de Charlemagne ?
Re: LES ANECDOTES HISTORIQUES, DROLES OU ENCORE INSOLITES
Jésus est né vers l’an 7 ou 5 avant Jésus-Christ
Oui, vous avez bien lu, Jésus Christ est né avant Jésus Christ !
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Scène de la nativitéLe début de l’ère chrétienne a été fixé à la naissance de Jésus, c’est à dire que l’année 1 du calendrier chrétien correspond à la naissance supposée du Christ : on l’appelle l’Anno Domini (An du Seigneur). Or les historiens actuels situent en fait sa naissance quelques années avant notre ère, soit quelques années avant J.-C. !
Cela parait paradoxal que Jésus soit né « avant Jésus Christ », mais est dû au fait que sa naissance a été déterminée par le moine Denys le Petit au VIè siècle, en se basant sur des travaux précédents, pas très exacts et souvent partiaux. Le calendrier chrétien a été fixé avec cette date pour point de départ.
Pourtant, l’année de naissance de Jésus n’est pas précisément connue. Les évangiles de Matthieu et Luc la situent sous le règne d’Hérode Ier le Grand, qui s’achève en 4 avant notre ère. De ce fait, selon les travaux d’historiens récents, Jésus Christ serait né entre 7 et 5 avant J.-C..
Il s’agissait surtout pour l’Église de fixer un symbole pour débuter l’ère chrétienne, l’inexactitude était alors moins préoccupante. Ainsi, le jour de naissance du Christ, fixé au 25 décembre durant le IVè siècle, est également symbolique, afin de coïncider avec le Sol Invictus, une fête romaine.
Re: LES ANECDOTES HISTORIQUES, DROLES OU ENCORE INSOLITES
Louchébem : l’argot des bouchers du XIXème siècle
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Les bouchers du XIXème siècle avaient un langage bien à eux : le louchébem dont seuls quelques mots sont passés dans le langage courant.
Le Louchébem (parfois écrit loucherbem) était l’argot des bouchers parisiens du XIXème siècle, quand de grands abattoirs (notamment ceux du quartier de La Villette) existaient encore dans Paris.
Couverture du livre de David Alliot : Larlépem-vous louchébem ? (Parlez-vous louchébem ?)
Si comme tout langage codé il peut paraître assez opaque au premier abord, la construction du vocabulaire est en fait très logique et permet une compréhension assez aisée dès lors qu’on en possède les clés.
Voici comment se construisent les mots en Louchébem :
la ou les consonnes du début du mot sont placées à la fin
on place la lettre « L » au début
on ajoute un suffixe. Il en existe plusieurs : -em, -oc/oque, -uche, -ic, -é, etc.
On comprend vite la signification du mot « louchébem » et pourquoi il donne son nom à l’argot des… bouchers :
BOUCHER > OUCHÉB > LOUCHÉB > LOUCHÉBEM
Langage essentiellement oral, le louchébem s’écrit de manière phonétique. Voici quelques exemples de mots de l’époque :
femme : lamfé (l-am-f-é)
fou : loufoque (l-ou-f-oque)
morceau : lorceaumic (l-orceau-m-ic)
gigot : ligogem (l-igo-g-em)
etc.
Le louchébem est encore parfois pratiqué de nos jours dans le domaine de la boucherie, mais seuls quelques mots sont passés en français dans le langage courant, par exemple :
loufoque (fou)
en loucedé (en douce)
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Les bouchers du XIXème siècle avaient un langage bien à eux : le louchébem dont seuls quelques mots sont passés dans le langage courant.
Le Louchébem (parfois écrit loucherbem) était l’argot des bouchers parisiens du XIXème siècle, quand de grands abattoirs (notamment ceux du quartier de La Villette) existaient encore dans Paris.
Couverture du livre de David Alliot : Larlépem-vous louchébem ? (Parlez-vous louchébem ?)
Si comme tout langage codé il peut paraître assez opaque au premier abord, la construction du vocabulaire est en fait très logique et permet une compréhension assez aisée dès lors qu’on en possède les clés.
Voici comment se construisent les mots en Louchébem :
la ou les consonnes du début du mot sont placées à la fin
on place la lettre « L » au début
on ajoute un suffixe. Il en existe plusieurs : -em, -oc/oque, -uche, -ic, -é, etc.
On comprend vite la signification du mot « louchébem » et pourquoi il donne son nom à l’argot des… bouchers :
BOUCHER > OUCHÉB > LOUCHÉB > LOUCHÉBEM
Langage essentiellement oral, le louchébem s’écrit de manière phonétique. Voici quelques exemples de mots de l’époque :
femme : lamfé (l-am-f-é)
fou : loufoque (l-ou-f-oque)
morceau : lorceaumic (l-orceau-m-ic)
gigot : ligogem (l-igo-g-em)
etc.
Le louchébem est encore parfois pratiqué de nos jours dans le domaine de la boucherie, mais seuls quelques mots sont passés en français dans le langage courant, par exemple :
loufoque (fou)
en loucedé (en douce)
Re: LES ANECDOTES HISTORIQUES, DROLES OU ENCORE INSOLITES
Thierry
On en apprend tous les jours
On en apprend tous les jours
Invité- Invité
Re: LES ANECDOTES HISTORIQUES, DROLES OU ENCORE INSOLITES
les amis
Poisson d’avril (Origine du)
Album littéraire et musical de la Minerve » paru en 1849
et « La Semaine des familles » paru en 1862)
Le Poisson d’avril, tout le monde le sait, n’est autre chose qu’une attrape, un piège innocent (et bienséant, cela va sans dire) que l’on tend à quelque personne amie, parente ou familière, le premier jour de ce mois d’avril. Donner un poisson d’avril à quelqu’un, c’est lui faire faire une démarche inutile, lui annoncer une nouvelle qu’on invente, l’envoyer au-devant de quelqu’un qui ne vient pas, en un mot, se divertir un peu à ses dépens, et éprouver sa patience.
Une première origine est donnée par des ouvrages tels que l’Origine des proverbes, le Dictionnaire de Trévoux au mot Avril, ou encore le Spectateur anglais : l’expression poisson d’avril serait liée à la corruption de la passion de Jésus-Christ qui arriva le 3 avril : Jésus étant renvoyé d’un tribunal à l’autre, et contraint de faire diverses courses par manière d’insulte et de dérision, on aurait pris de là la froide coutume de faire courir et de renvoyer, d’un endroit à l’autre, ceux dont on voulait se moquer.
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En effet, dans les premiers temps du christianisme, le clergé, afin de graver plus puissamment dans l’esprit des populations le sentiment et le souvenir des mystères de la religion catholique, eut recours à des représentations scéniques. Lors des grandes fêtes de l’année, le peuple venait écouter pieusement ces pièces religieuses, qui n’étaient pour lui qu’un commentaire vivant de l’évangile du jour. Rien de profane ne se mêlait à ces jeux, et ce ne fut que plus tard, au XIIIe siècle, que des éléments profanes vinrent se mêler à ces cérémonies religieuses et en modifier à la longue le caractère sacré. Dans les premiers jours d’avril avaient lieu ces représentations de la Passion, et l’assistance écoutant avec terreur, voyait le Christ, raillé et renvoyé de Caiphe à Pilate et de Pilate à Caiphe. Plus tard, l’habitude rendit la terreur moins grande, et quelques railleurs impies, en revenant le soir de l’église, s’amusèrent à répéter la scène du matin aux dépens de leurs amis ou de leurs voisins. De là, l’origine avancée de ce jeu du premier avril, et le nom de passion passant de bouche en bouche et n’étant plus guère compris, devenant le mot poisson.
Une deuxième origine fut proposée : le mois d’avril étant peu favorable à la pêche, plus d’un gourmand se serait vu, à cette époque, privé d’un plat délicat sur lequel son palais avait compté. Mais cette explication, pour suffisante qu’elle soit à justifier l’expression Manger du poisson d’avril, semble n’avoir aucun rapport avec les facéties du 1er avril.
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On donne également une troisième origine, beaucoup plus récente, de cette expression : un prince de Lorraine que Louis XIII faisait garder à vue dans le château de Nancy, aurait trompé ses gardes et se serait sauvé en traversant la rivière de Meurthe, le premier jour d’avril. Certes le duc Nicolas François, frère de Charles III, duc de Lorraine, quitta son évêché de Toul et le chapeau de cardinal par politique d’État, avant d’épouser à Lunéville, au mois de mars 1635, la princesse Claude, sa cousine germaine, fille de Henri II. Puis, s’étant retiré à Nancy et ayant eu vent qu’on voulait le conduire à la cour de France, il trompa ses gardes.
Mais en réalité, le prince ne passa point la rivière de Meurthe à la nage, et sortit par une des portes de la ville, déguisé en paysan, portant une hotte pleine de fumier, de même que la princesse. Il aurait simplement délibérément choisi la date du 1er avril pour s’échapper et tromper les Français. Une jeune paysanne des environs de Nancy, qui fournissait journellement du laitage à la cour, reconnut la princesse malgré son déguisement et, l’ayant dit à quelques soldats de la garde, ceux-ci se figurèrent que cette fille voulait leur donner à tous le poisson d’avril, en les faisant courir mal à propos ; ce qui donna au prince et à la princesse le temps de gagner leurs chevaux pour se réfugier à Bruxelles, auprès du cardinal Infant. Cette évasion fit dire au peuple que le roi avait donné à garder un poisson d’avril, mais l’usage était connu au XIVe siècle, à en juger par les manuscrits du pasteur Paul Ferry relatifs à l’histoire de Metz et dans lesquels il cite déjà l’expression...
Une quatrième opinion fait remonter l’origine de la coutume au changement opéré sous Charles IX, quand l’année, qui jusqu’alors avait commencé le jour de Pâques, dut s’ouvrir le 1er janvier. Les étrennes du premier de l’an furent donc offertes trois mois plus tôt, et il ne resta dès lors pour l’ancien premier jour de l’an que des félicitations pures et simples, auxquelles les mauvais plaisants ajoutèrent des cadeaux ridicules ou des messages trompeurs.
Un des plus curieux poissons d’avril dont le bon vieux temps nous ait légué le souvenir, se déroula en 1686 et mit en scène un abbé de Caen, Michel de Saint-Martin, né à Saint-Lô en 1614, original toujours crédule au dernier point, bonhomme par-dessus tout. Ce personnage était, pour les sociétés de la ville, un divertissement que les habiles faisaient alterner avec la lecture de la Gazette de France ou du Mercure Galant. Notez que le digne ecclésiastique sacrifiait aux muses, et se proclamait un dévoué serviteur des sciences et des lettres ; mais ses ouvrages étaient à la hauteur de ses idées et de sa conduite. Il publia, entre autres, un livre bizarre, singulier, absurde, intitulé : le Moyen de vivre en santé au delà de cent ans. Or, il était difficile après cela de ne pas jouer quelque bon tour à l’auteur : les nouvelles de la cour en fournirent bientôt l’occasion.
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Les gazettes étaient remplies de détails circonstanciés sur l’arrivée en France et sur la réception prochaine, à Versailles, des ambassadeurs du Royaume de Siam (ancien nom de la Thaïlande), accompagnés du premier ambassadeur français qui y avait été dépêché l’année précédente par Louis XIV, Alexandre de Chaumont. Les sociétés de Caen s’entretinrent longtemps de cet événement, qui faisait grand bruit. Notre bon abbé n’étant pas des derniers à s’enquérir des histoires merveilleuses racontées à ce sujet, il ne parla plus, ne pensa plus et ne rêva plus qu’aux ambassadeurs siamois, avant qu’une idée des plus folles ne traversât la cervelle de quelques gens du bel air, certains de trouver appui dans toute la ville, plus certains encore d’avoir un auxiliaire puissant dans la crédulité de leur victime. Le premier avril arrivait dans quelques jours. On annonça à M. l’abbé de Saint-Martin que Sa Majesté le roi de Siam, après s’être fait lire son admirable livre, avait été si charmée de l’incomparable découverte que ce livre renfermait, qu’elle avait résolu d’envoyer à l’auteur des ambassadeurs pour lui offrir le rang de mandarin et le titre de son premier médecin.
Toute la ville s’en mêla : les gens les plus graves y prêtèrent volontiers les mains, les sévères magistrats tout comme les autres. Tout fut prévu ; il y eut autorisation du roi de France pour conférer à l’abbé les hautes dignités de mandarin et d’Esculape. La mascarade fut complète. Le bonhomme dut se croire mandarin, en toute sécurité, et ce fut grand plaisir de le voir revêtu et chamarré des insignes de ses nouvelles fonctions. Mais le jour d’avril passé, l’abbé ne put croire à ce poisson d’un nouveau genre, et deux années s’écoulèrent avant qu’il voulût bien reconnaître qu’on s’était moqué de lui. En 1738, Charles-Gabriel Porée, écrivant sous le pseudonyme de Censorinus Philalethes, rassembla nombre d’anecdotes amusantes sur les extravagances de l’abbé de Saint-Martin, dans un ouvrage intitulé La Mandarinade, ou Histoire du mandarinat de l’abbé de Saint-Martin.
Poisson d’avril (Origine du)
Album littéraire et musical de la Minerve » paru en 1849
et « La Semaine des familles » paru en 1862)
Le Poisson d’avril, tout le monde le sait, n’est autre chose qu’une attrape, un piège innocent (et bienséant, cela va sans dire) que l’on tend à quelque personne amie, parente ou familière, le premier jour de ce mois d’avril. Donner un poisson d’avril à quelqu’un, c’est lui faire faire une démarche inutile, lui annoncer une nouvelle qu’on invente, l’envoyer au-devant de quelqu’un qui ne vient pas, en un mot, se divertir un peu à ses dépens, et éprouver sa patience.
Une première origine est donnée par des ouvrages tels que l’Origine des proverbes, le Dictionnaire de Trévoux au mot Avril, ou encore le Spectateur anglais : l’expression poisson d’avril serait liée à la corruption de la passion de Jésus-Christ qui arriva le 3 avril : Jésus étant renvoyé d’un tribunal à l’autre, et contraint de faire diverses courses par manière d’insulte et de dérision, on aurait pris de là la froide coutume de faire courir et de renvoyer, d’un endroit à l’autre, ceux dont on voulait se moquer.
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En effet, dans les premiers temps du christianisme, le clergé, afin de graver plus puissamment dans l’esprit des populations le sentiment et le souvenir des mystères de la religion catholique, eut recours à des représentations scéniques. Lors des grandes fêtes de l’année, le peuple venait écouter pieusement ces pièces religieuses, qui n’étaient pour lui qu’un commentaire vivant de l’évangile du jour. Rien de profane ne se mêlait à ces jeux, et ce ne fut que plus tard, au XIIIe siècle, que des éléments profanes vinrent se mêler à ces cérémonies religieuses et en modifier à la longue le caractère sacré. Dans les premiers jours d’avril avaient lieu ces représentations de la Passion, et l’assistance écoutant avec terreur, voyait le Christ, raillé et renvoyé de Caiphe à Pilate et de Pilate à Caiphe. Plus tard, l’habitude rendit la terreur moins grande, et quelques railleurs impies, en revenant le soir de l’église, s’amusèrent à répéter la scène du matin aux dépens de leurs amis ou de leurs voisins. De là, l’origine avancée de ce jeu du premier avril, et le nom de passion passant de bouche en bouche et n’étant plus guère compris, devenant le mot poisson.
Une deuxième origine fut proposée : le mois d’avril étant peu favorable à la pêche, plus d’un gourmand se serait vu, à cette époque, privé d’un plat délicat sur lequel son palais avait compté. Mais cette explication, pour suffisante qu’elle soit à justifier l’expression Manger du poisson d’avril, semble n’avoir aucun rapport avec les facéties du 1er avril.
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On donne également une troisième origine, beaucoup plus récente, de cette expression : un prince de Lorraine que Louis XIII faisait garder à vue dans le château de Nancy, aurait trompé ses gardes et se serait sauvé en traversant la rivière de Meurthe, le premier jour d’avril. Certes le duc Nicolas François, frère de Charles III, duc de Lorraine, quitta son évêché de Toul et le chapeau de cardinal par politique d’État, avant d’épouser à Lunéville, au mois de mars 1635, la princesse Claude, sa cousine germaine, fille de Henri II. Puis, s’étant retiré à Nancy et ayant eu vent qu’on voulait le conduire à la cour de France, il trompa ses gardes.
Mais en réalité, le prince ne passa point la rivière de Meurthe à la nage, et sortit par une des portes de la ville, déguisé en paysan, portant une hotte pleine de fumier, de même que la princesse. Il aurait simplement délibérément choisi la date du 1er avril pour s’échapper et tromper les Français. Une jeune paysanne des environs de Nancy, qui fournissait journellement du laitage à la cour, reconnut la princesse malgré son déguisement et, l’ayant dit à quelques soldats de la garde, ceux-ci se figurèrent que cette fille voulait leur donner à tous le poisson d’avril, en les faisant courir mal à propos ; ce qui donna au prince et à la princesse le temps de gagner leurs chevaux pour se réfugier à Bruxelles, auprès du cardinal Infant. Cette évasion fit dire au peuple que le roi avait donné à garder un poisson d’avril, mais l’usage était connu au XIVe siècle, à en juger par les manuscrits du pasteur Paul Ferry relatifs à l’histoire de Metz et dans lesquels il cite déjà l’expression...
Une quatrième opinion fait remonter l’origine de la coutume au changement opéré sous Charles IX, quand l’année, qui jusqu’alors avait commencé le jour de Pâques, dut s’ouvrir le 1er janvier. Les étrennes du premier de l’an furent donc offertes trois mois plus tôt, et il ne resta dès lors pour l’ancien premier jour de l’an que des félicitations pures et simples, auxquelles les mauvais plaisants ajoutèrent des cadeaux ridicules ou des messages trompeurs.
Un des plus curieux poissons d’avril dont le bon vieux temps nous ait légué le souvenir, se déroula en 1686 et mit en scène un abbé de Caen, Michel de Saint-Martin, né à Saint-Lô en 1614, original toujours crédule au dernier point, bonhomme par-dessus tout. Ce personnage était, pour les sociétés de la ville, un divertissement que les habiles faisaient alterner avec la lecture de la Gazette de France ou du Mercure Galant. Notez que le digne ecclésiastique sacrifiait aux muses, et se proclamait un dévoué serviteur des sciences et des lettres ; mais ses ouvrages étaient à la hauteur de ses idées et de sa conduite. Il publia, entre autres, un livre bizarre, singulier, absurde, intitulé : le Moyen de vivre en santé au delà de cent ans. Or, il était difficile après cela de ne pas jouer quelque bon tour à l’auteur : les nouvelles de la cour en fournirent bientôt l’occasion.
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Les gazettes étaient remplies de détails circonstanciés sur l’arrivée en France et sur la réception prochaine, à Versailles, des ambassadeurs du Royaume de Siam (ancien nom de la Thaïlande), accompagnés du premier ambassadeur français qui y avait été dépêché l’année précédente par Louis XIV, Alexandre de Chaumont. Les sociétés de Caen s’entretinrent longtemps de cet événement, qui faisait grand bruit. Notre bon abbé n’étant pas des derniers à s’enquérir des histoires merveilleuses racontées à ce sujet, il ne parla plus, ne pensa plus et ne rêva plus qu’aux ambassadeurs siamois, avant qu’une idée des plus folles ne traversât la cervelle de quelques gens du bel air, certains de trouver appui dans toute la ville, plus certains encore d’avoir un auxiliaire puissant dans la crédulité de leur victime. Le premier avril arrivait dans quelques jours. On annonça à M. l’abbé de Saint-Martin que Sa Majesté le roi de Siam, après s’être fait lire son admirable livre, avait été si charmée de l’incomparable découverte que ce livre renfermait, qu’elle avait résolu d’envoyer à l’auteur des ambassadeurs pour lui offrir le rang de mandarin et le titre de son premier médecin.
Toute la ville s’en mêla : les gens les plus graves y prêtèrent volontiers les mains, les sévères magistrats tout comme les autres. Tout fut prévu ; il y eut autorisation du roi de France pour conférer à l’abbé les hautes dignités de mandarin et d’Esculape. La mascarade fut complète. Le bonhomme dut se croire mandarin, en toute sécurité, et ce fut grand plaisir de le voir revêtu et chamarré des insignes de ses nouvelles fonctions. Mais le jour d’avril passé, l’abbé ne put croire à ce poisson d’un nouveau genre, et deux années s’écoulèrent avant qu’il voulût bien reconnaître qu’on s’était moqué de lui. En 1738, Charles-Gabriel Porée, écrivant sous le pseudonyme de Censorinus Philalethes, rassembla nombre d’anecdotes amusantes sur les extravagances de l’abbé de Saint-Martin, dans un ouvrage intitulé La Mandarinade, ou Histoire du mandarinat de l’abbé de Saint-Martin.
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Re: LES ANECDOTES HISTORIQUES, DROLES OU ENCORE INSOLITES
à vous les potos
Superbes anecdotes
Ciao
RASTAMAN2401- president d hippodrome
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Re: LES ANECDOTES HISTORIQUES, DROLES OU ENCORE INSOLITES
L’Arménie fut le premier État officiellement chrétien
Déjà un commentaire !
C’est au tout début du IVème siècle que le royaume fait du christianisme sa religion d’État.
C’est en 301 ou 313 que le christianisme devient religion d’État du royaume d’Arménie, faisant de ce pays le premier État officiellement chrétien au monde.
L’Arménie a connu diverses dominations extérieures, ce qui a influencé les cultures et les religions des arméniens. Durant les trois quarts du IIIème siècle (après JC), le pays est vassal de l’empire sassanide (perse) qui y imposa probablement le mazdéisme comme religion.
En 287, les Romains prennent le contrôle de la région et rétablissent un roi arménien. En 298, c’est le roi Tiridate IV qui monte sur le trône. Imposant son autorité face aux diverses Églises, il persécute mazdéens et chrétiens. Ces derniers gagnent pourtant en influence
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Selon les historiens, Tiridate cherche cependant à ne pas fragiliser son pouvoir en étant considéré par son peuple comme une marionnette des Romains. Tandis que les chrétiens sont plus persécutés que jamais par l’empereur Dioclétien, Tiridate se convertit au christianisme en 301 ou 313 sous l’influence de Grégoire l’Illuminateur, et fait de l’Arménie le premier État chrétien au monde.
alain90- president d hippodrome
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Re: LES ANECDOTES HISTORIQUES, DROLES OU ENCORE INSOLITES
Alain
Bisous
a bientôt
RASTAMAN2401- president d hippodrome
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Re: LES ANECDOTES HISTORIQUES, DROLES OU ENCORE INSOLITES
les amis
L’Histoire de France racontée par la publicité
(Source : Bibliothèque Forney)
La publicité ne se contente pas de recycler l’histoire pour assurer la promotion des produits de consommation, son propre discours est largement conditionné par les aléas des événements historiques
Les grandes figures de l’Histoire de France sont ainsi largement sollicitées à la Belle Époque, en une sorte de Panthéon idéal, lorsqu’il s’agit d’affirmer la légitimité de la République et d’encourager le patriotisme.
S’inspirant de l’actualité politique, les affiches publicitaires n’hésitent pas à ridiculiser les grands de ce monde, s’attirant ainsi la bienveillance des consommateurs. Bousculée par la crise économique et la tension internationale, cette vision bon enfant de l’histoire de France va disparaître dès les années 1920, et la paix retrouvée des années 1950 n’incitera pas à se retourner vers le passé, mais à profiter des joies de la société de consommation.
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Qu’en est-il de ces représentations aujourd’hui ? Avec le retour en force du fait national à l’échelle européenne sous l’effet de la crise et de la place grandissante de la mémoire, c’est timidement qu’à partir des années 1990, les héros nationaux réapparaissent dans la publicité, souvent par le biais de l’humour et du détournement. 150 documents publicitaires (affiches, publicités parues dans la presse, étiquettes de boissons ou de fromages,...) choisis dans la riche collection de la bibliothèque Forney, retracent l’histoire de France à travers une galerie humoristique de héros français.
Personnages et produits vantés ne sont pas choisis au hasard : aux Gaulois virils les cigarettes et le camembert, à Jeanne d’Arc le détachant « sans auréole », à François Ier le quinquina « Chambord », à Henri IV le bouillon cube et l’armagnac, à Louis XIV les bijoux et le cognac, à Napoléon (grand favori de la « réclame ») le papier à cigarette « Nil », les réfrigérateurs et les appareils de chauffage qui évoquent la campagne de Russie. Les présidents de la IIIe République, deviennent aussi, bien malgré eux, les vedettes de la publicité. Sous l’Occupation, les publicités seront inexistantes pour cause de pénurie et cela, jusqu’à la Libération de Paris . C’est toute l’histoire de France que nous racontent ces affiches, souvent évocatrices des images des manuels scolaires de notre enfance.
L’Histoire de France racontée par la publicité
(Source : Bibliothèque Forney)
La publicité ne se contente pas de recycler l’histoire pour assurer la promotion des produits de consommation, son propre discours est largement conditionné par les aléas des événements historiques
Les grandes figures de l’Histoire de France sont ainsi largement sollicitées à la Belle Époque, en une sorte de Panthéon idéal, lorsqu’il s’agit d’affirmer la légitimité de la République et d’encourager le patriotisme.
S’inspirant de l’actualité politique, les affiches publicitaires n’hésitent pas à ridiculiser les grands de ce monde, s’attirant ainsi la bienveillance des consommateurs. Bousculée par la crise économique et la tension internationale, cette vision bon enfant de l’histoire de France va disparaître dès les années 1920, et la paix retrouvée des années 1950 n’incitera pas à se retourner vers le passé, mais à profiter des joies de la société de consommation.
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Qu’en est-il de ces représentations aujourd’hui ? Avec le retour en force du fait national à l’échelle européenne sous l’effet de la crise et de la place grandissante de la mémoire, c’est timidement qu’à partir des années 1990, les héros nationaux réapparaissent dans la publicité, souvent par le biais de l’humour et du détournement. 150 documents publicitaires (affiches, publicités parues dans la presse, étiquettes de boissons ou de fromages,...) choisis dans la riche collection de la bibliothèque Forney, retracent l’histoire de France à travers une galerie humoristique de héros français.
Personnages et produits vantés ne sont pas choisis au hasard : aux Gaulois virils les cigarettes et le camembert, à Jeanne d’Arc le détachant « sans auréole », à François Ier le quinquina « Chambord », à Henri IV le bouillon cube et l’armagnac, à Louis XIV les bijoux et le cognac, à Napoléon (grand favori de la « réclame ») le papier à cigarette « Nil », les réfrigérateurs et les appareils de chauffage qui évoquent la campagne de Russie. Les présidents de la IIIe République, deviennent aussi, bien malgré eux, les vedettes de la publicité. Sous l’Occupation, les publicités seront inexistantes pour cause de pénurie et cela, jusqu’à la Libération de Paris . C’est toute l’histoire de France que nous racontent ces affiches, souvent évocatrices des images des manuels scolaires de notre enfance.
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RASTAMAN2401- president d hippodrome
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Re: LES ANECDOTES HISTORIQUES, DROLES OU ENCORE INSOLITES
Une langue sifflée dans les Pyrénées
Les habitants d’Aas utilisaient des sifflements pour communiquer à distance.
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Durant des siècles, dans la vallée d’Ossau en Béarn, les habitants du village d’Aas communiquaient à grande distance grâce à un langage sifflé. Cette vallée pyrénéenne permet en effet une excellente propagation des sifflements entre le village et les pâturages.
Ce langage particulier se basait sur une transposition sifflée de la langue gasconne du Béarn (occitan).
Aujourd’hui, les derniers siffleurs d’Aas se sont éteints, mais de nombreux passionnés tentent de remettre à jour cette étonnante tradition
Les habitants d’Aas utilisaient des sifflements pour communiquer à distance.
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Durant des siècles, dans la vallée d’Ossau en Béarn, les habitants du village d’Aas communiquaient à grande distance grâce à un langage sifflé. Cette vallée pyrénéenne permet en effet une excellente propagation des sifflements entre le village et les pâturages.
Ce langage particulier se basait sur une transposition sifflée de la langue gasconne du Béarn (occitan).
Aujourd’hui, les derniers siffleurs d’Aas se sont éteints, mais de nombreux passionnés tentent de remettre à jour cette étonnante tradition
alain90- president d hippodrome
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Re: LES ANECDOTES HISTORIQUES, DROLES OU ENCORE INSOLITES
Alain
J'en avais entendu parler par mon grand-père qui est Béarnais
Bonne journée
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Bonne journée
RASTAMAN2401- president d hippodrome
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Re: LES ANECDOTES HISTORIQUES, DROLES OU ENCORE INSOLITES
les amis
Remaniement ministériel cherche ministres compétents en 1829
(Extrait de « Le Grondeur » du 16 mai 1829)
Le 16 mai 1829, cependant que le gouvernement de Jean-Baptiste de Martignac, sous le règne de Charles X, avait été remanié trois fois depuis le début de l’année, le « journal non politique, paraissant le mercredi et le samedi » intitulé Le Grondeur, lance un appel humoristique en vue de pourvoir des postes ministériels qu’il juge vacants...
On demande un ministre des affaires étrangères qui ne soit pas trop étranger aux affaires, et qui ne haïsse pas trop la charte... On ne tient pas positivement à ce qu’il sorte d’ambassade.
On demande un ministre de la justice qui ait l’envie d’être juste, et ne dépense pas près de cent mille francs pour faire décorer sa salle à manger... Il n’est pas nécessaire qu’il soit maître d’armes, doctrinaire, girouette ou basculiste.
On demande un ministre de l’intérieur qui connaisse un peu l’esprit des départements et les besoins de la génération actuelle. On le voudrait franc, loyal autant qu’un diplomate peut l’être... On voit qu’il n’est pas absolument nécessaire que ce soit un gascon !
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On demande un ministre de la marine qui connaisse un peu cette arme savante ; qui sache ce que c’est qu’un grelin et une garcette ; qui ne prenne pas l’artimon pour le perroquet, et la barre pour le cabestan, et qui puisse distinguer un riz au lait d’un ris de voile... On avertit qu’il ne suffit pas que ce soit un fort honnête homme, possédé des meilleures intentions... On veut que l’individu demandé sache un peu son métier, et connaisse la mer autrement que pour n’avoir fait que deux ou trois traversées.
On demande un ministre des cultes ; mais comme un ministre des cultes doit les protéger tous, et qu’il serait presque indispensable que ce fût un homme qui crût à tout et ne crût à rien, on exige un particulier qui soit fort indifférent en matière de religion... Il est donc de nécessité absolue que le sujet qui se proposera ne soit pas prêtre, et surtout prêtre catholique.
On demande un ministre de la guerre qui soit capable de raisonner plan de campagne et bataille, un peu proprement avec nos vieux généraux... On n’exige pas que ce soit un Turenne, un Bonaparte ou un Ney, ce serait trop demander ; mais on veut au moins une espèce de militaire, qui n’ait pas pris ses grades dans les bureaux, et qui n’ait pas gagné ses épaulettes d’officier-général dans un fauteuil administratif. On désirerait aussi qu’il ne pesât pas 200 kilos, afin qu’il pût au besoin monter à cheval, et faire de fréquentes tournées dans les divisions militaires.
S’adresser, pour la présentation des sujets, en face du Pont-Royal, la grande grille à main droite.
Nota. On est très pressé !!!!!!!!
Remaniement ministériel cherche ministres compétents en 1829
(Extrait de « Le Grondeur » du 16 mai 1829)
Le 16 mai 1829, cependant que le gouvernement de Jean-Baptiste de Martignac, sous le règne de Charles X, avait été remanié trois fois depuis le début de l’année, le « journal non politique, paraissant le mercredi et le samedi » intitulé Le Grondeur, lance un appel humoristique en vue de pourvoir des postes ministériels qu’il juge vacants...
On demande un ministre des affaires étrangères qui ne soit pas trop étranger aux affaires, et qui ne haïsse pas trop la charte... On ne tient pas positivement à ce qu’il sorte d’ambassade.
On demande un ministre de la justice qui ait l’envie d’être juste, et ne dépense pas près de cent mille francs pour faire décorer sa salle à manger... Il n’est pas nécessaire qu’il soit maître d’armes, doctrinaire, girouette ou basculiste.
On demande un ministre de l’intérieur qui connaisse un peu l’esprit des départements et les besoins de la génération actuelle. On le voudrait franc, loyal autant qu’un diplomate peut l’être... On voit qu’il n’est pas absolument nécessaire que ce soit un gascon !
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On demande un ministre de la marine qui connaisse un peu cette arme savante ; qui sache ce que c’est qu’un grelin et une garcette ; qui ne prenne pas l’artimon pour le perroquet, et la barre pour le cabestan, et qui puisse distinguer un riz au lait d’un ris de voile... On avertit qu’il ne suffit pas que ce soit un fort honnête homme, possédé des meilleures intentions... On veut que l’individu demandé sache un peu son métier, et connaisse la mer autrement que pour n’avoir fait que deux ou trois traversées.
On demande un ministre des cultes ; mais comme un ministre des cultes doit les protéger tous, et qu’il serait presque indispensable que ce fût un homme qui crût à tout et ne crût à rien, on exige un particulier qui soit fort indifférent en matière de religion... Il est donc de nécessité absolue que le sujet qui se proposera ne soit pas prêtre, et surtout prêtre catholique.
On demande un ministre de la guerre qui soit capable de raisonner plan de campagne et bataille, un peu proprement avec nos vieux généraux... On n’exige pas que ce soit un Turenne, un Bonaparte ou un Ney, ce serait trop demander ; mais on veut au moins une espèce de militaire, qui n’ait pas pris ses grades dans les bureaux, et qui n’ait pas gagné ses épaulettes d’officier-général dans un fauteuil administratif. On désirerait aussi qu’il ne pesât pas 200 kilos, afin qu’il pût au besoin monter à cheval, et faire de fréquentes tournées dans les divisions militaires.
S’adresser, pour la présentation des sujets, en face du Pont-Royal, la grande grille à main droite.
Nota. On est très pressé !!!!!!!!
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Re: LES ANECDOTES HISTORIQUES, DROLES OU ENCORE INSOLITES
Claudius
Bon Vendredi
Bon Vendredi
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Re: LES ANECDOTES HISTORIQUES, DROLES OU ENCORE INSOLITES
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Emballez, c’est « panier » !
(D’après « Petites ignorances de la conversation », paru en 1856)
Les paniers, on le sait, sont des jupons auxquels étaient fixés plusieurs étages de cercles en fer d’abord (c’était l’enfance de l’art), puis en bois et enfin en baleine. — Destinés à suppléer à l’insuffisance bien constatée des jupons ordinaires, les paniers avaient le double mérite de donner aux dames du XVIIIe siècle de fortes hanches, et, par opposition, des tailles extrêmement fines.
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Nous avons dit bien faites pour parler avec les mots de tout le monde, mais nous ferons nos réserves. On a beaucoup exagéré le mérite des tailles de guêpes ; avoir quelques centimètres de circonférence à la taille et plusieurs mètres un peu plus bas, c’est une beauté que nous apprécions peu. Une femme dont le buste ne tient que par un fil au reste du corps, nous inspire un sentiment pénible, et elle s’éloigne trop de la nature pour être à nos yeux une femme bien faite.
Mais « Pourquoi Mlle de***, qui est jeune et belle, s’environne-t-elle d’ombre comme une vieille coquette fanée ? — Pour vous paraître toujours blonde. — Elle n’est donc pas blonde ? — Non elle est rousse. — Mais il y a des cheveux. roux d’une teinte superbe que les peintres estiment beaucoup. — Les peintres, mais pas les coiffeurs, et vous savez bien qu’en fait de beauté ce ne sont pas les artistes qui donnent la mode, ce sont les couturières et les coiffeurs. » Cette vérité était du temps de Louis XV comme elle l’est du notre, et Mlle Clairon a dû paraître singulièrement hardie quand elle a osé, en pleine vogue de paniers, se montrer sur la scène avec les simples hanches que Dieu lui avait données. — Supposez que Mlle Doche fasse brusquement, au Vaudeville, son entrée sans crinoline !
La crinoline, qui occupe une place si importante dans notre société, sur les trottoirs et dans les voitures publiques, n’est autre chose que le panier en progrès. Le besoin de s’élargir qui s’est emparé des femmes depuis le jour où elles ont échappé aux fourreaux de parapluie du premier empire, les aurait inévitablement ramenées aux paniers du dernier siècle si les progrès de l’industrie n’avaient permis de substituer le crin à la baleine. Avec les grâces naturelles à son sexe, Mlle Crinoline devait, sans rien perdre de son ampleur, être moins lourde, moins empruntée, plus souple que M. Panier, son père ; mais elle devait conserver aussi cet air de famille et cet esprit d’envahissement auxquels nous l’avons tout d’abord reconnue.
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Si les dames, qui vivent presque toutes aujourd’hui dans l’intimité de cette ample demoiselle, désirent connaître ses nobles ancêtres, nous leur citerons, d’après un critique célèbre, un dialogue entre un auteur et une modiste de 1724.
L’auteur. Vous plairait-il, mademoiselle, de me dire exactement ce que vous autres, jolies femmes, qui en portez et qui eu faites, vous entendez par ce mot les paniers ?
La Dame. Monsieur l’auteur, ce sont des cloches de toile soutenues par des cercles de baleine que les femmes portent sous leurs jupes et dont les pieds semblent être les battants.
L’auteur. Quelle est l’origine des paniers ?
La Dame. Cette origine se perd dans les ténèbres de la soie et du velours. Les premiers paniers furent d’abord, il y a longtemps..., il y a huit jours, des cercles en fer, en bois et en baleine, garnis d’étoffes, qui servaient à relever les robes ; ils s’appelaient en ce temps-là des vertugadins. La première dame qui en a porté, c’est dame Radegonde, la femme légitime de Polichinelle ; cette dame avait beaucoup d’enfants, et pour les cacher dans son giron, elle imagina cette espère de cage à poulets.
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L’auteur. Madame, pourriez-vous me dire tout bas à quoi peuvent servir ces sortes de paniers ?
La Dame. Je vous dirai en confidence que rien n’est plus incommode. Dans nos logis, les appartements sont trop petits, les sofas suffisent à peine à asseoir une femme en paniers ; il faut élargir les portes des maisons et couper les bras aux fauteuils. Deux paniers remplissent la rue, deux paniers remplissent un carrosse à deux fonds ; à l’Opéra, pour chaque panier il faut une loge ; à l’église, vingt paniers remplissent le chœur ; la dame en paniers ne peut ni entrer, ni sortir, ni monter, ni descendre ; petite, elle rappelle un tonneau ; de grande taille, on dirait un cône en équilibre sur sa pointe ; a-t-elle un genou cagneux, le pied vilain, la jambe tordue, le panier, dans son indécent va-et-vient, laisse entrevoir ces difformités détestables ; mais qu’y faire, monsieur ? c’est la mode, et l’instant n’est pas venu d’en changer.
L’auteur. Madame, pourriez-vous me dire combien il y a de sortes de paniers ? Je n’ignore pas que vous avez la gourgandine, le boute-en-train, le tâtez-y, la culbute, les bêtises, le laisse-tout-faire et les mensonges de Paris ; cependant, depuis qu’on invente, on a dû trouver quelque chose de nouveau, ne fussent-ce que les paniers percés ?
La Dame. Vous avez raison, monsieur, nous avons la gondole, espèce de panier plus large par le bas que par le haut ; avec la gondole une femme a l’air d’un porteur d’eau dans son tonneau ; nous avons les cadets, ainsi nommés parce qu’ils s’arrêtent deux doigts au-dessous des genoux ; les paniers bourrelets, ces bourrelets servent à faire évaser la jupe ; les paniers fourrés sur les hanches et autre part ; enfin mille sorte de paniers selon la taille et l’âge des femmes à la mode, qui rougiraient d’une taille mince et mignonne ; hier tout était svelte, aujourd’hui tout est gros ; un gros équipage, un gros bien, une grosse table, une grosse femme, et même les gens grossiers pourvu qu’ils aient un gros argent. Quant au laisse-tout-faire, permettez-moi, monsieur, de vous dire que vous êtes dans une grosse erreur, le laisse-tout-faire n’est pas un panier :
L’homme le plus grossier et l’esprit le plus lourd
Sait qu’un laisse-tout-faire est un tablier court.
L’auteur. Je vous remercie, madame, de ces renseignements, je vais me hâter de faire ma comédie, et je vous prierai d’y venir en petite loge avec moi, et en petits paniers.
Emballez, c’est « panier » !
(D’après « Petites ignorances de la conversation », paru en 1856)
Les paniers, on le sait, sont des jupons auxquels étaient fixés plusieurs étages de cercles en fer d’abord (c’était l’enfance de l’art), puis en bois et enfin en baleine. — Destinés à suppléer à l’insuffisance bien constatée des jupons ordinaires, les paniers avaient le double mérite de donner aux dames du XVIIIe siècle de fortes hanches, et, par opposition, des tailles extrêmement fines.
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Nous avons dit bien faites pour parler avec les mots de tout le monde, mais nous ferons nos réserves. On a beaucoup exagéré le mérite des tailles de guêpes ; avoir quelques centimètres de circonférence à la taille et plusieurs mètres un peu plus bas, c’est une beauté que nous apprécions peu. Une femme dont le buste ne tient que par un fil au reste du corps, nous inspire un sentiment pénible, et elle s’éloigne trop de la nature pour être à nos yeux une femme bien faite.
Mais « Pourquoi Mlle de***, qui est jeune et belle, s’environne-t-elle d’ombre comme une vieille coquette fanée ? — Pour vous paraître toujours blonde. — Elle n’est donc pas blonde ? — Non elle est rousse. — Mais il y a des cheveux. roux d’une teinte superbe que les peintres estiment beaucoup. — Les peintres, mais pas les coiffeurs, et vous savez bien qu’en fait de beauté ce ne sont pas les artistes qui donnent la mode, ce sont les couturières et les coiffeurs. » Cette vérité était du temps de Louis XV comme elle l’est du notre, et Mlle Clairon a dû paraître singulièrement hardie quand elle a osé, en pleine vogue de paniers, se montrer sur la scène avec les simples hanches que Dieu lui avait données. — Supposez que Mlle Doche fasse brusquement, au Vaudeville, son entrée sans crinoline !
La crinoline, qui occupe une place si importante dans notre société, sur les trottoirs et dans les voitures publiques, n’est autre chose que le panier en progrès. Le besoin de s’élargir qui s’est emparé des femmes depuis le jour où elles ont échappé aux fourreaux de parapluie du premier empire, les aurait inévitablement ramenées aux paniers du dernier siècle si les progrès de l’industrie n’avaient permis de substituer le crin à la baleine. Avec les grâces naturelles à son sexe, Mlle Crinoline devait, sans rien perdre de son ampleur, être moins lourde, moins empruntée, plus souple que M. Panier, son père ; mais elle devait conserver aussi cet air de famille et cet esprit d’envahissement auxquels nous l’avons tout d’abord reconnue.
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Si les dames, qui vivent presque toutes aujourd’hui dans l’intimité de cette ample demoiselle, désirent connaître ses nobles ancêtres, nous leur citerons, d’après un critique célèbre, un dialogue entre un auteur et une modiste de 1724.
L’auteur. Vous plairait-il, mademoiselle, de me dire exactement ce que vous autres, jolies femmes, qui en portez et qui eu faites, vous entendez par ce mot les paniers ?
La Dame. Monsieur l’auteur, ce sont des cloches de toile soutenues par des cercles de baleine que les femmes portent sous leurs jupes et dont les pieds semblent être les battants.
L’auteur. Quelle est l’origine des paniers ?
La Dame. Cette origine se perd dans les ténèbres de la soie et du velours. Les premiers paniers furent d’abord, il y a longtemps..., il y a huit jours, des cercles en fer, en bois et en baleine, garnis d’étoffes, qui servaient à relever les robes ; ils s’appelaient en ce temps-là des vertugadins. La première dame qui en a porté, c’est dame Radegonde, la femme légitime de Polichinelle ; cette dame avait beaucoup d’enfants, et pour les cacher dans son giron, elle imagina cette espère de cage à poulets.
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L’auteur. Madame, pourriez-vous me dire tout bas à quoi peuvent servir ces sortes de paniers ?
La Dame. Je vous dirai en confidence que rien n’est plus incommode. Dans nos logis, les appartements sont trop petits, les sofas suffisent à peine à asseoir une femme en paniers ; il faut élargir les portes des maisons et couper les bras aux fauteuils. Deux paniers remplissent la rue, deux paniers remplissent un carrosse à deux fonds ; à l’Opéra, pour chaque panier il faut une loge ; à l’église, vingt paniers remplissent le chœur ; la dame en paniers ne peut ni entrer, ni sortir, ni monter, ni descendre ; petite, elle rappelle un tonneau ; de grande taille, on dirait un cône en équilibre sur sa pointe ; a-t-elle un genou cagneux, le pied vilain, la jambe tordue, le panier, dans son indécent va-et-vient, laisse entrevoir ces difformités détestables ; mais qu’y faire, monsieur ? c’est la mode, et l’instant n’est pas venu d’en changer.
L’auteur. Madame, pourriez-vous me dire combien il y a de sortes de paniers ? Je n’ignore pas que vous avez la gourgandine, le boute-en-train, le tâtez-y, la culbute, les bêtises, le laisse-tout-faire et les mensonges de Paris ; cependant, depuis qu’on invente, on a dû trouver quelque chose de nouveau, ne fussent-ce que les paniers percés ?
La Dame. Vous avez raison, monsieur, nous avons la gondole, espèce de panier plus large par le bas que par le haut ; avec la gondole une femme a l’air d’un porteur d’eau dans son tonneau ; nous avons les cadets, ainsi nommés parce qu’ils s’arrêtent deux doigts au-dessous des genoux ; les paniers bourrelets, ces bourrelets servent à faire évaser la jupe ; les paniers fourrés sur les hanches et autre part ; enfin mille sorte de paniers selon la taille et l’âge des femmes à la mode, qui rougiraient d’une taille mince et mignonne ; hier tout était svelte, aujourd’hui tout est gros ; un gros équipage, un gros bien, une grosse table, une grosse femme, et même les gens grossiers pourvu qu’ils aient un gros argent. Quant au laisse-tout-faire, permettez-moi, monsieur, de vous dire que vous êtes dans une grosse erreur, le laisse-tout-faire n’est pas un panier :
L’homme le plus grossier et l’esprit le plus lourd
Sait qu’un laisse-tout-faire est un tablier court.
L’auteur. Je vous remercie, madame, de ces renseignements, je vais me hâter de faire ma comédie, et je vous prierai d’y venir en petite loge avec moi, et en petits paniers.
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Re: LES ANECDOTES HISTORIQUES, DROLES OU ENCORE INSOLITES
Enceinte à 5 ans et demi !
Une fillette péruvienne qui accoucha en 1939 est la plus jeune mère connue.
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Le ventre d'une femme enceinte Une info qui pourrait être digne d’un Voici ou du défunt Infos du monde. Il s’agit pourtant d’un cas scientifique extrêmement rare et surtout d’une histoire tragique : celui de la femme enceinte la plus jeune de l’histoire de la médecine.
Au Pérou en 1939, les parents de Lina Medina s’inquiètent de voir grossir l’abdomen de leur fille de 5 ans. On craint alors une tumeur. Divers examens médicaux révèlent en fait que la fillette est enceinte de 7 mois !
Aussi étonnant que cela puisse paraître, le dossier médical indiquait qu’elle avait eu ses premières règles à l’âge de 3 ans et que son corps avait donc déjà commencé les transformations liées à la puberté.
Lina accoucha par césarienne, son corps n’était pas prêt pour un accouchement traditionnel, d’un garçon le 14 mai 1939. La question qui est restée en suspend est celle de l’identité du père de l’enfant : jusqu’à aujourd’hui, Lina Medina n’a jamais voulu la révéler. Des soupçons se sont portés sur son propre père durant quelques jours, mais l’absence de preuve le dédouana
Re: LES ANECDOTES HISTORIQUES, DROLES OU ENCORE INSOLITES
Pourquoi surnomme-t-on les policiers « poulets » ?
Au XIXème siècle, la Préfecture de Police de Paris s’installa sur la place d’un ancien marché aux volailles…
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Schmidts, flics, keufs, kisdés, condés… Il existe une longue liste de synonymes argotiques et leurs dérivés en verlan pour désigner les policiers. Mais l’appellation qui est encore la plus populaire et trans-générationnelle est probablement celle des Poulets.
Des policiers représentés en poulets dans le dessin animé Moi Renart
S’il est peut-être un peu difficile de donner une étymologie certaine aux premiers exemples, le terme « poulet » a une origine plus fiable, d’ailleurs confirmée par le ministère de l’Intérieur lui-même.
Durant la commune de Paris, les bâtiments de la police parisienne brûlent. En 1871, la Préfecture de Police de Paris s’installe dans un nouveau siège. Il s’agit de la caserne de la Cité, sur l’île de la Cité, mise à disposition par Jules Ferry.
Cette caserne avait été construite sur l’emplacement de l’ancien marché aux volailles de la capitale. Le sobriquet de poulet ne tarde alors pas à venir qualifier les policiers parisiens puis nationaux.
C’est Napoléon Bonaparte qui avait créé la Préfecture de Police de Paris en 1800
Au XIXème siècle, la Préfecture de Police de Paris s’installa sur la place d’un ancien marché aux volailles…
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Schmidts, flics, keufs, kisdés, condés… Il existe une longue liste de synonymes argotiques et leurs dérivés en verlan pour désigner les policiers. Mais l’appellation qui est encore la plus populaire et trans-générationnelle est probablement celle des Poulets.
Des policiers représentés en poulets dans le dessin animé Moi Renart
S’il est peut-être un peu difficile de donner une étymologie certaine aux premiers exemples, le terme « poulet » a une origine plus fiable, d’ailleurs confirmée par le ministère de l’Intérieur lui-même.
Durant la commune de Paris, les bâtiments de la police parisienne brûlent. En 1871, la Préfecture de Police de Paris s’installe dans un nouveau siège. Il s’agit de la caserne de la Cité, sur l’île de la Cité, mise à disposition par Jules Ferry.
Cette caserne avait été construite sur l’emplacement de l’ancien marché aux volailles de la capitale. Le sobriquet de poulet ne tarde alors pas à venir qualifier les policiers parisiens puis nationaux.
C’est Napoléon Bonaparte qui avait créé la Préfecture de Police de Paris en 1800
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